L'extension de la dégradation des espaces pastoraux dans les hauts plateaux de l'Oriental continue. La semaine passée à Oujda, les participants à un atelier régional de sensibilisation en sont sortis unanimes sur le constat que l'activité pastorale connaît à présent des transformations profondes qui risquent de mettre en péril la durabilité des systèmes de production. De l'avis de quelques intervenants, une gestion rationnelle des parcours reste «plus que nécessaire» pour inverser ce processus de dégradation. Notant que les effectifs du cheptel dépasseraient de loin les capacités de charge des parcours, objet de conflits latents entre différentes tribus sur leurs limitations, ils prônent le maintien de l'application des modes de sanctions liées à leur violation, en plus de la sédentarisation des éleveurs et la création d'un fonds de développement pastoral. Brainstorming constructif L'assistance a également mis l'accent sur les perspectives salvatrices de la conservation de la diversité biologique, du renforcement de l'attractivité de l'activité pastorale, de la diversification des activités économiques et de l'organisation des métiers traditionnels. Des éléments nécessaires à la sécurisation des revenus des petits éleveurs, d'autant plus que la mise en place de mesures d'incitation et de financement adaptées au contexte local et la promotion de la formation favorisent la traçabilité des produits des parcours et de l'élevage. Nombre de propositions concrètes ont été développées. Plus tangibles, elles insistent sur la régularisation du statut foncier des terres collectives de pâturage, la création d'une fédération des coopératives pastorales, l'élaboration de la charte pastorale et la gestion pragmatique des risques liés à la sécheresse et à l'aménagement de la steppe. Des richesses conséquentes Les parcours des hauts plateaux de l'Oriental recèlent un potentiel notable. La végétation naturelle y est pérenne, ses spécificités étant les steppes d'armoise et d'alfa. D'où la programmation de futures formations à cycles courts et d'autres associées à la steppe d'armoise.Les parcours de l'Oriental s'étendent sur une superficie de plus de 3,68 millions d'hectares, dont plus de 2,33 millions sont sous régime collectif. Ils constituent la base de l'élevage extensif pratiqué par une grande part de la population locale.Le cheptel de la zone s'élève à plus de 1,3 million de têtes ovines et plus de 184.000 caprines, ce qui permet de produire quelque 21.000 tonnes de viande rouge commercialisées annuellement pour près d'un milliard de dirhams.