Jamais une fin de saison n'aura été aussi pénible pour tous les acteurs de la scène footballistique. Des actes de hooliganisme ont été signalés un peu partout à travers les grandes villes du Royaume. A Rabat des supporters de l'AS FAR ont endommagé de nombreuses voitures et des bus alors qu'à Khouribga, le car du Raja a été saboté par des supporters mécontents de la défaite de leur équipe. Les bus du Hassania à Marrakech et du KACM à El Jadida, du WAC au retour de Safi ont subi le même sort. Aujourd'hui les joueurs ont peur d'aller à l'entraînement et les responsables ont pris la décision de fermer leur terrain au public pour éviter tout accrochage. C'est le cas du Raja qui s'entraîne à huis clos. On a également vu des scènes d'agression sur des arbitres, voire sur des agents de l'ordre. En fait, c'est l'hystérie à l'approche du verdict final. Des entraîneurs ont fait les frais des mauvais résultats. Baddou Zaki au WAC, Fouad Sahabi et Jawad Milani à l'OCS, Jamal Sellami au DHJ, Hassan Benabicha à la JSM, Walter Meeuws à l'AS FAR ont jeté l'éponge. Il est vrai qu'à deux journées de la clôture de cette compétition, le suspense demeure tant en haut qu'en bas de l'échelle. En effet, c'est une lutte acharnée à laquelle se livrent, trois équipes, le WAC qui est en tête avec 50 points, le Raja dauphin à un point (49 points) et le DHJ qui ferme la marche du trio avec 48 points. Autrement dit, la victoire est impérative pour ces trois équipes. Faute de quoi, c‘est le titre qui leur échapperait. Le tournant du championnat aura lieu ce week-end avec le choc DHJ-WAC. Une rencontre qui se déroulera sous haute surveillance vu l'importance de l'enjeu . Ensuite, pour leur dernier match, les Bidaouis reçoivent le FUS qu'ils avaient battu à l'aller à Rabat tandis que les Jdidis feront un périlleux déplacement à Khémisset pour y rencontrer l'IZK qui n'a pas encore sauvé sa saison. Le Raja reçoit l'OCS, un club qui se bat pour le maintien et rendra visite à l'ASFAR. Ce seront donc des rencontres qui se dérouleront à couteaux tirés avec la peur au ventre. La préparation mentale aura son importance. Lors de la 28e journée, des rumeurs ont circulé à propos de primes consacrées aux adversaires des clubs concurrents pour le titre. Ce fut le cas pour l'OCK dont les joueurs auraient reçu des promesses de primes en cas de victoire sur le Raja. Le président des Phosphatiers, Charbi a vite démenti cette information précisant que ces joueurs n'avaient nullement besoin d'une prime et que l'esprit sportif a régné au cours de cette rencontre. C'est tout à l'honneur du club Khouribgui de jouer le jeu jusqu'au bout. C'est devenu une pratique courante dans nos championnats de voir des clubs «offrir» des primes à d'autres joueurs que les leurs pour s'emparer d'un titre. Mais est- ce une pratique légale ? Face au silence complice de la fédération, tout le monde suppose que ce n'est pas interdit. Reste le problème de l'éthique sportive, à savoir les arrangements entre clubs. La fédération n'a pas le droit de fermer les yeux sur certaines complicités pour favoriser tel ou tel club. La vigilance doit être de mise pour parer à toute éventualité. Le fait de programmer les rencontres cruciales en même temps est déjà une excellente initiative. L'arbitrage doit être rigoureux et impartial et nos hommes en noir ont le devoir de signaler tout dépassement de l'éthique. De nombreux observateurs de la Botola ont été bien surpris par des résultats de certaines rencontres. Quand des équipes sont battues à domicile et que le dimanche d'après se mettent à gagner hors de leurs bases, cela prend des allures loufoques. Quand on sait que ce ne sont pas moins de sept clubs qui sont menacés par la relégation, on comprend mieux les inquiétudes des dirigeants qui mettront tout en œuvre pour rester parmi l'élite afin de sauver leur confortable fauteuil.