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Egypte : un soutien occidental sous caution
Publié dans Le Soir Echos le 19 - 08 - 2013

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C'est la chronique d'un chaos annoncé. A quoi fallait-il s'attendre au juste après que l'armée égyptienne ait décidé de démettre le président Morsi de ses fonctions, de le placer en résidence surveillée et de suspendre le processus démocratique « dans l'intérêt de la révolution » ? Que les Frères Musulmans acceptent de bonne grâce d'être chassés du pouvoir alors qu'ils ont été démocratiquement élus ? Il est incontestable que le mouvement fondé en 1928 par Hassan el Banna a commis des bourdes et fait montre d'un certain amateurisme dans la gestion des affaires publiques et qu'il a péché par excès de promesses dans un contexte particulièrement délicat. Les Frères Musulmans se sont aussi rendu compte qu'il existe une marge considérable entre la popularité dont on jouit lorsqu'on est un mouvement qui opère dans une semi-clandestinité et qui investit le champ social de façon très efficace et lorsqu'on exerce le pouvoir à une échelle nationale. Tout ça est vrai, mais que cela plaise ou pas, le président Morsi a été choisi par le peuple égyptien et s'il devait être sanctionné par le peuple, c'est à l'issue d'élections municipales, législatives ou providentielles.
Hypocrisie occidentale
Il est clair que le gouvernement Morsi a fait de nombreux déçus et que plusieurs manifestants ont cherché à manifester publiquement leur opposition à certaines mesures impopulaires prises par les Frères Musulmans, mais c'est par la voie des urnes que la question devait être tranchée. Personne n'avait le droit de piper les dés, ni l'armée, ni l'opposition égyptienne et encore moins les pays occidentaux et à leur tête les Etats-Unis. C'est que, encore une fois, la preuve est faite que l'hypocrisie occidentale est sans limite. Après s'être rangés le plus indiscrètement du monde du côté des opposants dès les premiers jours des manifestations, voilà que les puissances occidentales font semblant de dénoncer l'usage disproportionné de la violence par l'armée et de réclamer que l'assignation à résidence qui frappe le président Morsi soit « immédiatement levée ». On souffle ainsi le chaud et le froid pour créer un simulacre d'équilibre mais il est évident que la dernière chose que souhaitent les occidentaux serait justement un retour des Frères Musulmans au pouvoir. L'Amérique surtout, juge et partie dans le conflit du Proche-Orient que John Kerry cherche à réanimer pourrait aller jusqu'à tirer quelques ficelles pour empêcher un retour en force de Morsi ou de tout autre représentant des Frères Musulmans. La perspective d'une escalade avec Israël suite à quelques mesures de soutien apportées au peuple palestinien comme une réouverture sporadique du point frontalier de Rafah à des fins humanitaires, serait très mal perçues par les Américains. Pour empêcher une remise en question des accords de Camp David – ce qui n'a pas été spécialement à l'ordre du jour sous Morsi-, Washington irait jusqu'à soutenir directement les militaires égyptiens. C'est-à-dire retrouver le bon vieux temps de la coopération militaire qui était particulièrement étroite sous le président Moubarak. Il y a cependant un problème avec ce « soutien » américain : l'oncle Sam ne vous accorde sa bénédiction que si vous êtes en mesure de maîtriser la situation. Une fois que les choses dérapent, les Américains et avec eux l'ensemble des occidentaux ont une faculté prodigieuse à retourner leur veste et à soutenir Belzébuth en personne si leurs intérêts sont en jeu ou si leur image est entachée. Moubarak en sait quelque chose, lui qui a passé trente ans à caresser l'Amérique dans le sens du poil, à soutenir bec et ongles les accords de Camp David, à étrangler les Palestiniens par un blocus inhumain et très impopulaire, à barrer la routes aux Frères Musulmans après avoir grotesquement falsifié les élections... Tout ça ne lui a servi à rien car il a suffi que le vent tourne pour les Occidentaux attrapent le virus révolutionnaire...en attendant d'y voir plus clair.
Un champ d'expérimentations
Pour les Américains, tout le monde musulman n'est qu'un vaste champ d'expérimentations politiques où toutes les combinaisons sont permises. A commencer par cette idée saugrenue du Grand Moyen-Orient voulue par Georges Bush au lendemain de la deuxième guerre d'Irak. Une sorte de zone d'influence américaine s'étendant plus ou moins de Rabat à Djakarta si possible. Et pour que la mayonnaise prenne, l'administration Bush a même mis en place une agence nationale chargée de promouvoir l'image des Etats-Unis dans le monde musulman. Parallèlement, Washington s'est ingénié à créer dans le monde arabe des opposants en les présentant comme une relève « démocratique ». Histoire de dire aux arabes « Voilà le régime qu'il vous faut ». C'est ainsi que l'Oncle Sam a fait porter aux nues des figures sans aucune légitimité, histoire de voir si l'effet médiatique va donner les résultats escomptés.
C'est ainsi qu'un certain Chalabi s'est vu du jour au lendemain dépeint comme un opposant irakien d'envergure capable de mener le peuple irakien vers la prospérité. En Egypte, il y a eu Ayman Nour à qui on a cherché à conférer une stature d'homme d'état. Rôle attribué par la suite à El Baradei. En Algérie et à un degré moindre, quelques tentatives ont été déployées pour présenter les Saïd Saadi, Louisa Hanoune et quelques acteurs politiques de peu d'envergure comme l'alternative à la mainmise militaire et à l'influence des islamistes. Mais là encore, ça n'a pas pris car le monde arabe se méfie comme la peste de ces figures gonflées à l'hélium par leurs séides occidentaux. Tout ça pour dire que les militaires égyptiens devraient se méfier du soutien américain car ce soutien est valable tant et aussi longtemps que la situation est sous contrôle. Une fois que Place Tahrir commence à brandir des slogans hostiles et que la casse commence, aucune garantie de soutien ne peut plus être donnée. Et il ne serait pas étonnant que les Occidentaux renouent avec les Frères Musulmans si dans un futur proche Place Tahrir réclame leur retour ! Absolument rien n'est acquis dans un monde où les politiciens occidentaux agissent comme des girouettes. La prudence est donc de mise, sinon plus dure sera la chute. Pas mal de précédents sont là pour nous le rappeler.


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