Akdital distingué dans le classement FT Africa's Growth Champions 2025    Orange Maroc mise sur la tech pour verdir l'industrie    CAN U20. Le Maroc bat l'Egypte et va en finale    Festival International de Théâtre de Casablanca : La Tunisie à l'honneur de la 18ème édition    Guterres pour "un soutien politique en faveur de la paix"    Le Nigeria compte lancer quatre nouveaux satellites de recherche et de sécurité    La Sûreté Nationale Marocaine célèbre son 69e anniversaire : un engagement constant au service de la sécurité nationale    Le FC Barcelone sacré champion de la Liga pour la 28e fois après une victoire décisive contre l'Espanyol    Incendies de forêts : forte régression des surfaces détruites en 2024, mais un été difficile attendu    En Jamaïque, des engrais marocains au cœur d'un désaccord institutionnel après un audit    La princesse Lalla Hasnaa préside le premier conseil de la fondation du théâtre royal de Rabat    CAN U20 : Le Maroc bat l'Egypte et se qualifie pour la finale    CAN U20 / Jour de la demi-finale ''Egypte - Maroc'' : Horaire ? Chaînes ?    Marsa Maroc crée "Ports4Impact" pour porter son engagement RSE    Routes commerciales : Rabat s'arrime au corridor indo-américain [INTEGRAL]    National "Amateurs"/J29 : Wydad Temara et Amal Tiznit promus en Botola DII !    Parution : « Juste une dernière » de Wiam El Khattabi    La Princesse Lalla Hasnaa préside la 1re session du Conseil d'Administration de la Fondation du Théâtre Royal de Rabat    France : Des messages islamophobes et néonazis dans le centre-ville et le campus d'Orléans    Les Emirats investiront 1.400 milliards de dollars aux Etats-Unis sur 10 ans    Afrique centrale et de l'Ouest. La famine menace    Sous le leadership de SM le Roi, le Maroc est un acteur « stratégique » pour la stabilité en Afrique    Les initiatives stratégiques lancées par le Maroc en faveur de l'Afrique présentées à Johannesburg    Compétitivité logistique : Les points clés du Logismed 2025    Standard Chartered s'installe au Maroc et ouvre un bureau de représentation à CFC    Kia Maroc inaugure un nouveau showroom à Laâyoune    SAR la Princesse Lalla Hasnaa préside la 1ère session du Conseil d'Administration de la Fondation du Théâtre Royal de Rabat    Morocco wins three medals at World Cadet Taekwondo championships    Mazraoui : Une finale européenne pour sauver la saison    Maroc : Mehdi Bensaid prône l'élargissement de l'action de la HACA aux réseaux sociaux    Anniversaire de la création de la DGSN : 69 ans de dévouement au service de la patrie et des citoyens    Moroccan couple's baby trafficking case : Italian court upholds custody, disturbing revelations    Ancient cemeteries and rock art unearthed in Tangier reveal rich prehistoric past    Trafic de bébés du Maroc : La justice italienne maintient les détentions, vu les révélations    69e anniversaire de la Sûreté nationale : Un engagement constant au service du citoyen    Revue de presse de ce jeudi 15 mai 2025    Décès d'un soldat marocain lors d'une mission onusienne    De Tanger à Pékin : le livre Ainsi j'ai connu la Chine révèle la profondeur des liens historiques entre le Maroc et la Chine    INSMAC: À Rabat, un institut pour former les talents de demain    L'Italie, invité d'honneur du 28è Festival de Fès des musiques sacrées du monde    Théâtre: Casablanca accueille la 3ème édition du Tournoi international d'improvisation    Deux parachutistes israéliens blessés au Maroc lors de l'exercice «African Lion»    Chambre des Conseillers: Lahcen Haddad s'entretient avec le vice-Premier ministre, ministre de l'Energie de la République de Tanzanie    African Lion-2025 : coopération satellitaire entre les forces armées royales et les forces spatiales américaines à Agadir    OPCVM : une nouvelle loi pour renforcer l'attractivité du marché financier    Crédit du Maroc s'apprête à lever jusqu'à un milliard de dirhams par emprunt obligataire subordonné    Massive Qatari Investments in the United States Surpass One Trillion Dollars During Trump's Visit to Doha    Découverte de trois nécropoles préhistoriques et de peintures rupestres sur la presqu'île de Tanger    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le nouvel Eldorado
Publié dans Le temps le 29 - 01 - 2013

Un nuage numérique commence à planer sur l'image des plus grandes firmes : la communauté.
«Ce qui rend les marques influentes n'est pas leur taille mais leur communauté.» Cette phrase de Chuck Byrme, dirigeant de DDB worldwide, est très forte de sens. En effet, on parle beaucoup de blogs et de blogueurs et ce n'est pas un hasard puisqu'ils ont été la partie visible, très visible même, d'une évolution sociétale forte : la reprise du pouvoir par les consommateurs, ou plutôt par les «consom'acteurs».
Quel est le point commun entre Coca Cola et Twitter ? Les deux marques sont mondialement connues et facilement identifiables. Quelle est la différence ? L'une est une marque de boissons gazeuses qui dépense annuellement des millions de dollars pour sa communication, l'autre est un site de microblogging qui a atteint la même notoriété sans dépenser le moindre centime. Le secret réside dans deux mots : «community management». Ce mode de marketing coûte généralement moins cher à l'entreprise qu'une campagne de publicité classique. Il permet de renforcer un lien entre les internautes et l'entreprise.
«Fans & Followers»
On ne peut pas communiquer tous les jours avec un discours trop formaté sinon les gens se lassent. C'est beaucoup plus simple sur les réseaux sociaux. Il suffit de poster un message en rapport avec le produit, d'ouvrir un débat, de répondre à un commentaire. Il y a un côté plus humain dans cette forme de marketing. Les internautes adhèrent à cette forme de communication : un mois après son lancement, la page Facebook de Samsung Maroc a vu le nombre de ses membres se multiplier par trente et celui de ses fils de discussion par dix.
Mais il ne suffit pas d'ouvrir une page Facebook ou un compte Twitter pour créer sa communauté. Et c'est bien là le problème : certaines entreprises, jalouses de la popularité de leurs concurrents, se sont lancées têtes baissées dans la course aux «fans» et aux «followers», sans les moyens techniques ou humains nécessaires. Elles ont ouvert une page Twitter et Facebook alimentées automatiquement ou confiées à un stagiaire, sans stratégie communautaire. Une stratégie peu concluante, car la qualité d'une communauté ne se calcule pas en nombre de «fans». Mieux vaut privilégier la qualité des échanges : des internautes actifs et bien ciblés, même s'ils sont peu nombreux, apporteront beaucoup à l'entreprise. Le jeu télévisé Enigma en a particulièrement fait les frais, en raison d'une mauvaise gestion de sa communauté. Ajouts sans accord préalable, flood, spam... la communication sociale d'Enigma a cumulé les bavures au point de s'attirer les foudres de ceux qui étaient censés l'encenser. Il lui aura fallu retravailler toute sa politique communautaire et passer par la case communication de crise et excuses pour redresser la barre. Pour avoir un impact sur les réseaux sociaux, les entreprises doivent préalablement réfléchir à leurs objectifs et au public qu'elles souhaitent viser avant de penser aux outils à leur disposition. Si on veut faire connaître les nouveaux produits de son entreprise, une page sur Facebook est indispensable. Au contraire, un groupe de luxe n'a pas intérêt à ouvrir un compte sur Facebook ou Twitter s'il veut conserver son côté mystérieux et inaccessible. De même, une entreprise qui travaille en «B2B» (business to business) devra travailler sur d'autres outils que les réseaux sociaux traditionnels pour avoir un impact sur ses clients. Sans stratégie, on risque au mieux de passer inaperçu, au pire de faire du tort à l'entreprise. L'exemple le plus connu est la mésaventure de Nestlé qui a voulu appliquer des techniques de com' traditionnelles sur les réseaux sociaux. En mars 2010, Greenpeace lance une campagne de discrédit contre la marque suisse jusque sur sa page Facebook. Elle poste sur le réseau social une vidéo dénonçant ses pratiques environnementales, qui suscite rapidement de nombreux commentaires. Mais les administrateurs de la page Facebook, au lieu de discuter avec les internautes des attaques dont ils font l'objet, censurent les débats. Trop tard : l'histoire est reprise sur tous les blogs et les sites de stratégies marketing. La marque en plus d'être décriée par Greenpeace, fait l'objet de nombreuses critiques sur sa gestion de la communauté.
Devenir consom'acteur
Il ne s'agit plus ici d'avoir une présence sur un média «nouveau», mais de naviguer dans un océan d'informations, échangées entre le consommateur et l'entreprise. Ce que certains semblent oublier, c'est que cet échange va dans les deux sens. Les consommateurs ont compris les techniques de communication des entreprises et ne sont plus vraiment dupes. Par ailleurs, de plus en plus d'entreprises communiquent à travers des medias toujours plus fragmentés. La réponse de la majorité des agences de communication restantes :« communiquons encore plus que les autres et ils finiront bien par acheter nos produits ! »
Les agences en sont encore à expliquer que les consommateurs passent plus de 20% de leur temps sur un «nouveau» media (Internet pour ne pas le citer) et essaie de convaincre leurs clients de communiquer encore plus «online» (aujourd'hui les budgets de communication accordés à Internet sont de l'ordre de 5 à 7%) : le fameux concept d'agence 360°... Malheureusement (ou heureusement) le consommateur va bien plus vite que cela et la communication sur le web (bannière et autres), aussi pertinente soit-elle, n'est plus suffisante...
Et c'est là que le community management permet de faire la différence. Le bouche à oreille, qui se limitait à un quartier ou une rue dans sa version orale et «hors ligne», devient diablement efficace lorsqu'on peut toucher plusieurs milliers d'internautes en un seul commentaire positif ou négatif sur une marque. Bien gérées, les foudres du consom'acteur peuvent permettre une médiatisation non négligeable d'un nom de marque, ne serait-ce que par effet de tapage/matraquage médiatique. Une remarque positive dans un forum peut rallier des prospects et une autre négative peut facilement mettre le doigt sur une future amélioration à incorporer dans la version prochaine d'un produit. Et il ne s'agit là que des prémices d'une mouvance de plus en plus globalisée. Gageons que les entreprises marocaines sauront tirer les enseignements nécessaires et proposer un community management mature avant que les communautés soient trop grandes pour pouvoir échapper à un consommateur qui n'a pas sa langue dans sa poche et n'est pas coincé du clavier.
Yassine Ahrar
Un job «in»
Community manager, c'est le «buzzword» du moment qui affole le marché. Tout le monde en parle et en réclame, annonceurs comme agences. Si ces experts ès conversations sur la Toile sont si recherchés, c'est que l'explosion du Web 2.0 et de ses avatars (forums, blogs, réseaux sociaux) modifie en profondeur les relations entre marques et consommateurs. Que les entreprises le veuillent ou non, leurs moindres faits et gestes sont analysés et commentés par des internautes désormais rassemblés en communautés. Les marques ne peuvent rester absentes de ces conversations. Le community manager, c'est la version 2.0 du webmaster. Concrètement, le community manager fait d'abord de la veille en ligne à l'écoute des discussions sur la marque. Il identifie les communautés et mesure leur influence. En mode proactif, le gestionnaire de communauté cherche à prendre le contrôle de la communauté, de son employeur et de la fédérer autour des valeurs de la marque.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.