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Jamal Belkhadir : « Le risque de pénurie des médicaments antidiabètiques sera réel si l'épidémie se prolonge »
Publié dans L'opinion le 26 - 11 - 2020

La crise liée à la pandémie a mis à rude épreuve les personnes atteintes de diabète. A l'occasion de la journée mondiale du diabète, nous avons rencontré le Président de la LMLCD pour faire le point.
- Depuis le déclenchement de la pandémie du nouveau Coronavirus, certaines personnes pensent que le fait de vivre avec un diabète, qu'il soit de type 1 ou de type 2, n'augmente en rien le risque de contracter le SARS-CoV-2. Le confirmez-vous ?
- Les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes atteintes de diabète dans le contexte actuel de la Covid-19 sont nombreuses.Tout d'abord, il est démontré aujourd'hui, à travers les multiples enquêtes dans le monde, que la Covid-19 affecte autant les diabétiques que les non diabétiques. Cependant, la morbidité de la maladie avec complications respiratoires et vasculaires et de risque de mortalité est beaucoup plus élevée chez les diabétiques. Ces risques augmentent avec l'âge avancé du diabétique, l'ancienneté du diabète, l'obésité, le mauvais contrôle glycémique, l'existence de complications cardiovasculaires ou d'insuffisance rénale.
- Comment la période du confinement obligatoire a été vécue par les personnes atteintes de diabète ?
- La période du confinement a été difficile pour l'ensemble des malades atteints de maladies chroniques et tout particulièrement les diabétiques.En effet, l'orientation massive des services sanitaires vers la prise en charge de la Covid-19 en priorité, a entraîné des retards dans la prise en charge des urgences métaboliques et cardiovasculaires (décompensations diabétiques hyper glycémiques, comas hypoglycémiques, accidents vasculaires cérébraux, ischémie des membres et pieds diabétiques,..) et des complications chroniques du diabétique oculaires, neurologiques et rénales. D'autre part, le confinement, avec ses conséquences psycho-sociales et économiques désastreuses, laisse chez les diabétiques le sentiment d'être abandonnés. Par ailleurs, en attendant l'arrivée d'un vaccin protecteur, les diabétiques doivent redoubler de vigilance et respecter rigoureusement les mesures de distanciation et suivre strictement leur traitement.
- En attendant le lancement dans les prochaines semaines d'une opération massive de vaccination contre la Covid-19, conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, quel est l'état de stock de l'insuline et d'autres médicaments ? Une pénurie de ces stocks est-elle à craindre ?
- Concernant les stocks des médicaments, le Maroc dispose de stocks de sécurité de 3 mois. La pénurie de certains médicaments et de moyens de surveillance du diabète a été observée au début du confinement, mais, fort heureusement, pour de courtes périodes. Cette pénurie était liée aux difficultés d'approvisionnement ou de retard dans les circuits de distribution des médicaments. De même, l'achat précipité et compulsif de grandes quantités de médicaments par de nombreux patients, craignant la pénurie, a généré un état de fausse pénurie. Ce risque, aussi bien pour le secteur public que privé, n'est plus aujourd'hui au premier plan, mais il peut le devenir si l'épidémie se prolonge et qu'elle affecte durablement les circuits du médicament au Maroc et dans le monde.
- Le diabète vient à la première place dans le classement des maladies à long terme. La majorité des Marocains n'étant pas couverts par une assurance-maladie. Quel commentaire en faites-vous ?
- Etant une maladie pour la vie et exposant aux différentes complications (métaboliques avec hospitalisations fréquentes, complications cardiovasculaires, ophtalmologiques, insuffisance rénale et risque d'amputation des pieds..), le coût de la maladie diabétique est exorbitant pour le patient, sa famille, la société et l'Etat. En effet, les conséquences en termes de morbi-mortalité et de coûts directs de santé et indirects par la diminution de productivité pour l'économie du Maroc et pour toute la société sont très élevées. Au niveau des caisses d'assurance maladie, le rapport global annuel de 2018 montre que 3,2 % de la population qui a recourt aux soins liés aux Affections de Longue Durée (ALD) consomme 51,5% des dépenses totales dont 73,1% des dépenses sont destinés aux quatre maladies suivantes : diabète (10,4%), hypertension artérielle (10,7%), insuffisance rénale chronique (27,4%)et cancer (23,4%). Aussi, on devine aisément le rôle central de la généralisation de la couverture sociale, permettant non seulement de réduire les coûts pour le patient, mais aussi surtout prévenir ou tout au moins réduire les complications redoutables et très coûteuses susmentionnées. Cette couverture sociale concerne aujourd'hui au Maroc plus 60% de la population. Le reste étant couvert par le régime d'assistance médicale pour démunis (RAMED). La généralisation progressive de la couverture sociale (CNSS et CNOPS), prévue dans le cadre de la loi de finances 2021, constitue un progrès social et médical indéniable permettant non seulement d'améliorer la prise en charge de la maladie diabétique et de ses complications, mais surtout un facteur d'équité et de cohésion sociale dans notre pays.
Recueillis par Safaa KSAANI
Encadré
Dépistage
La santé passe également par l'éducation thérapeutique des patients
La Ligue Marocaine de Lutte contre le Diabète (LMLCD), membre de la Fédération Internationale du Diabète Région MENA, réunit non seulement les experts en Diabétologie et Nutrition, mais aussi les autres médecins et spécialistes concernés par les complications du diabète telles que la cardiologie, l'ophtalmologie, la neurologie, la médecine interne, la gynécologie...
Elle fait appel aussi aux épidémiologistes, aux économistes, aux juristes, aux parlementaires, aux religieux et aux journalistes pour aborder les problématiques plus spécifiques de prise en charge de la maladie. Dès sa création en 1990, la LMLCD a œuvré pour la sensibilisation et a participé à la formation des médecins généralistes, spécialistes et des autres professionnels de la santé pour une meilleure prise en charge des personnes atteintes de diabète et des personnes à risque. « Elle fait de la défense des droits des diabétiques, sur la base de la charte internationale de la Fédération Internationale du Diabète, un de ses axes prioritaires (action auprès du gouvernement, du parlement, de la communauté scientifique et universitaire, de la société civile et des médias) », nous affirme le Pr Jamal Belkhadir. De même, la Ligue accorde une place de choix à la promotion de l'éducation diabétique et au dépistage à travers des campagnes dans les différentes villes du Royaume. Enfin, le renforcement de l'approche partenariale et multisectorielle prônée par la Ligue dans toutes ses actions vient d'être corroboré lors de la célébration de la Journée Mondiale du Diabète le 14 novembre avec l'Organisation Mondiale de la Santé.
Repères
Le nombre des diabétiques augmente, le besoin en dépistage aussi
Le nombre des diabétiques au Maroc dépasse aujourd'hui les 2.350.000 personnes, selon la dernière Enquête Stepwise, qui date de 2018, réalisée par le ministère de la Santé. On estime que 20.000 enfants et 2.5 millions d'adultes sont diabétiques, dont 49% méconnaissent leur maladie, 2,2 millions sont prédiabétiques. Ce qui souligne l'importance du dépistage à grande échelle, appuyé par des programmes d'éducation, de sensibilisation et de prévention auprès des diabétiques, de leurs proches et du grand public.
Les matières premières toujours importées
Le Maroc dispose d'une industrie pharmaceutique développée dès le début des années 60. Avec près de 40 laboratoires, 33 sites de production, 50 distributeurs et plus de 11.000 pharmacies, l'industrie pharmaceutique marocaine couvre la majeure partie de la demande intérieure, soit près de 70 % et le Maroc exporte 7 à 8 % de sa production, jusqu'à 20 %, en particulier vers l'Afrique subsaharienne, la zone MENA, et l'Europe. Malgré ses performances, le Maroc est logé de la même enseigne que les autres pays. En effet, « le risque de pénurie des médicaments ne pèse pas seulement sur le marché national puisque la grande majorité des matières premières entrant dans la fabrication de médicaments est importée de Chine et d'Inde », nous explique le Pr Belkhadir.


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