Un expert de l'ONU a vivement critiqué lundi deux ordonnances militaires israéliennes pouvant conduire à l'expulsion ou à l'emprisonnement de ressortissants palestiniens séjournant en Cisjordanie. Les deux ordonnances militaires "peuvent violer la 4e convention de Genève et la convention internationale sur les droits civils et politiques", avertit dans un communiqué M. Richard Falk, rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés. Ces dispositions "semblent permettre à Israël d'arrêter, poursuivre, emprisonner ou/et expulser toute personne présente en Cisjordanie" car le concept d'"infiltré" invoqué par les autorités israéliennes est sujet à interprétation et peut conduire à des abus, selon lui. M. Falk dénonce le fait qu'aux termes des deux ordonnances militaires les expulsions peuvent être prononcées sans examen judiciaire, et que les personnes arrêtées peuvent être détenues pendant sept ans si elles ne peuvent pas prouver qu'elle sont entrées légalement dans le territoire. Mutisme de Buxelles "Un éventail très large de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire pourrait être lié à des actes menés par les autorités israéliennes sur la base de ces ordonnances, particulièrement graves dans le cas où des jeunes sont victimes de leur application", juge M. Falk. La 4e convention de Genève stipule que "les transferts forcés, en masse ou individuels, ainsi que les déportations de personnes protégées hors du territoire occupé dans le territoire de la puissance occupante ou dans celui de tout autre Etat, occupé ou non, sont interdits, quel qu'en soit le motif", rappelle M. Falk. "Une illustration de la cruauté d'abus potentiels est fournie par la disposition qui exige que la personne expulsée paie les frais de son expulsion, et subisse la confiscation de ses biens si elle est incapable de s'en acquitter", relève-t-il. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos a indiqué de son côté que la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et la présidence espagnole de l'UE avaient demandé des "éclaircissements" aux autorités israéliennes sur cette ordonnance militaire. Il a précisé que l'UE "réagirait" une fois que ces explications auront été obtenues. Applaudissements américains aux forfait israéliens Le soutien des Etats-Unis à Israël "ne faiblira pas", a assuré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton dimanche à la veille des cérémonies du 62e anniversaire de la création de l'Etat hébreu. "Les Etats-Unis continueront à vous soutenir, à partager vos risques et à vous aider à porter vos fardeaux", a déclaré Mme Clinton, en dépit des tensions entre le président Barack Obama et le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu. "J'ai personnellement un profond engagement envers Israël. Et le président Obama aussi. Notre nation ne faiblira pas dans sa volonté de protéger la sécurité d'Israël et promouvoir l'avenir d'Israël", écrit-elle dans un communiqué. "Israël est aujourd'hui confronté à certains des plus grands défis de son histoire, mais l'espoir qu'il suscite et ses capacités n'ont jamais été aussi grands", ajoute-t-elle. L'anniversaire de lundi "est une occasion de célébrer tout ce qu'Israël a accompli et de réaffirmer les liens qui unissent nos deux nations, notre partenariat stratégique, nos valeurs partagées, et nos aspirations communes", souligne encore Mme Clinton.