L'avant-dernière journée d'Al Botola I aura été riche en confrontations chocs car décisives pour titre et relégations. Mais, fait rarissime, une décision fédérale émérite l'a tout simplement internationalisée ! En désignant un trio… français pour le match « semi crucial » WAF-FAR, la commission programmation que coiffe l'illuminé Ghaïbi a assaisonné d'une forte saveur cette fin de saison. Dès les premières fuites, la quasi-totalité de l'opinion sportive nationale voyait le trio Ennjimi Saïd (Centre) – Berly Hughes et Zitouni Djamel (touche) débarquer au Stade Abdi pour le volcanique DHJ-WAC, fatal pour l'octroi du titre de champion 2009-2010. Or, le sensationnel a tout bonnement cédé la vedette à la… sagesse… Que serait-il advenu, en effet, si, par inadvertance, un geste, une décision fortuite de notre referee franco-marocain avaient entaché le déroulement de ce DHJ-WAC ? Dans le feu de ce duel doukkalo-casaoui où la pression des foules des 2 camps mettait les nerfs des 22 joueurs au rouge-vif, une mauvaise interprétation de sifflet ou de levée de drapeau du juge de ligne auraient suscité réaction délibérée d'une des parties. De quoi mettre sur le dos des invités français le sort du match. Pas de quoi risquer d'entacher une collaboration fructueuse, et surtout durable, entre la FFF et la FRMF ! Plus perspicace fut donc l'affectation de cette triplette européenne à un WAF-FAR, moins brûlant que le choc au sommet, quoique guère dénué d'intérêt avec un Wydad Fassi impliqué dans la relégation. Et puis, et puis, un complexe sportif de Fès est bien mieux approprié que la bonbonnière du stade El Abdi pour un arbitrage international. Un Ennjimi au registre éloquent dont les récents Cameroun-Italie ou, mieux, un Everton-Benfica (champion's League européenne) flanqué des deux fédéraux Hughes et Zitouni ! Trois référés équipés comme il se doit d'artifices de communication instantanée qui administrèrent à joueurs et spectateurs avisés une savoureuse leçon d'arbitrage… positif. Un régal d'image et de… son ! Oui, le son, car Saïd imprime à son sifflet le souffle, au 10ème de décibel près, à se faire entendre par joueurs et public sans déboussoler les uns et péter les pavillons auditifs des autres comme se plaisent à nous infliger bien des arbitres de chez nous ! Presque une… note musicale… Pour le reste, une discrétion gestuelle à confondre « l'homme en noir » avec le vert du gazon… Moralité : sacrifier tout pour la sérénité des acteurs favorisant au maximum la fluidité du jeu et donc spectacle, comprenez football offensif. Exemple de ce positivisme à outrance : si un joueur chute au sol-blessure, simulation ou autre – Saïd Ennjimi laisse courir le jeu… tant que « l'incident» ne perturbe pas le cours de l'action. Rien à voir avec l'attitude révoltante de bien de nos arbitres qui profitent immédiatement de « l'aubaine » pour casser le jeu. Histoire de gagner quelques minutes et… souffler un tantinet. Ah la condition physique ? Autre « modèle Ennjimi » : sur cette attaque du WAF, Saïd laisse l'action aboutir à son terme pour sortir au-delà de la ligne de buts pour revenir alors admonester un joueur militaire fautif d'attitude belliqueuse vis-à-vis d'adversaire. Le referee franco-marocain avait-il un rétroviseur pour repérer un incident commis derrière lui, à son insu ? Ou que les « R.G » des lignes de touche ont transmis message supersonique illico ??? Voir… ! Car à aucun moment l'arbitre ne s'était arrêté pour se donner le temps de capter instructions de ses assistants. Côté chrono : pas une seconde volée aux spectateurs ! Rien que pour la 1ère mi-temps, ces derniers ont eu droit à 3 bonnes minutes extra de retard, bel et bien affichées sur la plaque lumineuse du 4ème arbitre… Secret de la performance globale ? « Tout doit s'apprécier entre l'opportunité de la sanction et le souci de ménager la continuité des événements», conseille Saïd Ennjimi à ses collègues du Royaume. Un équilibre certes délicat mais combien essentiel à la réussite du football professionnel que nous voulons servir aux autochtones et reste du monde. Un vœu en tous les cas profondément partagé par nos trois émissaires français qui ne tarissaient pas de bons sentiments d'officier sur le sol marocain. A l'image du franco-algérien Djamel Zitouni qui lache avec une vive émotion : « Pour moi c'est super ! Dès la désignation, et encore plus à notre débarquement au Maroc, j'ai ressenti une énorme fierté en tant qu'Algérien et en tant que Maghrébin ! Arbitrer un match de 1ère division marocaine représente quelque chose de très grand pour moi. Mes parents doivent être très fiers de leur fils. Je dois dire aussi que dès les premiers instants je fus habité d'un profond souci de bien faire mon travail… » !! En attendant la résurrection de l'UMA !!