Le cinéaste grec THEO ANGELOPOULOS est décédé à Athènes le 24 janvier 2012 à l'âge de 76 ans . Après avoir été critique de films entre 1964 et 1967, il s'est tourné vers la réalisation de longs métrages. THEO ANGELOPOULOS fut lauréat de la Palme d'or du festival de Cannes et du Lion d'argent au festival de Venise. THEO ANGELOPOULOS, de son véritable nom THEODOROS ANGELOPOULOS, est né le 27 avril 1935 à Athènes. Après des études de droit à Athènes , THEO rejoint Paris en 1961 . IL étudie d'abord à la Sorbonne la philosophie et le cinéma . L'année suivante, il entre à l'I.D.H.E.C., aujourd'hui la F.E.M.I.S. Il en est renvoyé pour non conformisme dès la fin de sa première année, mais tourne avec des condisciples de l'I.D.H.E.C. sa première oeuvre en noir et blanc qui ne sera jamais développée par manque de moyens . De retour à Athènes, il devient critique cinématographique jusqu'au coup d'Etat des colonels du 21 avril 1967 . Occasionnellement , il assure les fonctions d'acteur et de directeur de production sur quelques tournages . En 1965 , il entame la réalisation d'un premier long métrage qui reste inachevé Après son court métrage « L'EMISSION «, THEO ANGELOPOULOS réalise en 1970 son premier long métrage, enfin achevé, « LA RECONSITUTION «, récompensé par les prix de meilleur film et meilleur réalisateur au festival de Thessalonique. Les premiers films de THEO ANGELOPOULOS, de 1970 à 1980, sont marqués par une dénonciation politique, principalement de la dictature en Grèce. La trilogie débutée en 1972 par « JOURS DE 36 «, poursuivie trois plutard avec « LE VOYAGE DES COMEDIENS « puis achevée en 1977 par « LES CHASSEURS « évoque la mise en place du régime du 4 août de IOANNIS METAXAS, puis les années d'occupation et de guerre civile et enfin la domination politique de la bourgeoisie choisissant par peur la dictature des colonels. Ensuite, son « ALEXANDRE LE GRAND « de 1980 crée la surprise et change de point de vue. ANGELOPOULOS s'y intéresse en effet à la dérive totalitaire de l'idéologie socialiste, une fois confrontée à l'exercice du pouvoir. Le deuxième cycle cinématographique d'ANGELOPOULOS (VOYAGE A CYTHERE, L'APICULTEUR, PAYSAGE DANS LE BROUILLARD), quitte le récit collectif fondé sur l'histoire de se tourner vers l'expérience individuelle et intérieure avec cependant un discours politique à l'arrière plan . Si la politique ne peut transformer le monde, le réalisateur place ses espoirs dans l'enfance, capable de recréer le monde . Dans un troisième cycle (LE PAS SUSPENDU DE LA CIGOGNE, LE REGARD D'ULYSSE, L'ETERNITE ET UN JOUR), ANGELOPOULOS ouvre son discours, jusqu'au-là grec, au monde. Les films de THEO ANGELOPOULOS, contemplatifs, sont exigeants, hermétiques et déroutants pour le grand public. Ils se caractérisent généralement par une durée dilatée, une structure narrative complexe et des plans séquences d'une grande sophistication. Si la première partie de son oeuvre se définit comme une série de fresques monumentales sur l'histoire grecque, la seconde, s'inscrit en revanche plus dans un cycle de thèmes universels : la vie, la mort, l'enfance, la vieillesse, le souvenir, la mélancolie, la frontière, l'art, le rêve,...» L'APICULTEUR « marque clairement un passage vers une tonalité intimiste, ce que confirment « VOYAGE A CYTHERE , « LE PAS SUSPENDU DE LA CIGOGNE « et « L'ETERNITE ET UN JOUR «. La mémoire collective et individuelle joue un rôle primordial chez le cinéaste qui oppose, de manière dialectique, réalité historique et onirisme, allégorie et vie quotidienne .