Qui ne saurait être plus éloquent que des parents, sur « l'état de santé » de l'école marocaine et les problèmes encourus par leurs enfants. Ces derniers étant le miroir réfléchissant tous les « maux » et déboires d'une scolarisation titubante, de l'affût de l'argent et d'un système qui peine à se redresser. Et dire que malgré tout, nos cadres sont reconnus universellement par leur ingéniosité et leurs compétences, vu le nombre croissant de cerveaux qui émigrent. Mettre en délit tous les établissements relèverait du crime. Les efforts des uns malgré le manque de moyens, la conscience professionnelle et la droiture des autres, ne devraient pas être mis à néant. Mis à part le quotient intellectuel, le milieu extrascolaire, le transport en commun, les tentations, les inattentions, l'attitude de l'enfant ou de l'adolescent vis-à-vis de tous ces éléments individuels ou collectifs, qui, à moyen ou long terme pourront être résolus, l'élève n'est pas tout à fait à son aise dans une école publique. Et dans les établissements scolaires privés, c'est tout une autre galère. Ce n'est pas pour jeter de l'argent ou pour avoir des notes élevées que les parents choisissent le privé. Leur souci, en priorité, c'est la sécurité et l'éducation de leur progéniture, mais aussi leur tranquillité d'esprit. Tout d'abord, l'horaire scolaire des enfants et celui du travail des parents ne coïncident pas, un enfant qui sort à 10 heures ou midi est à l'affût de toutes sortes de tentations jusqu'à l'arrivée des parents vers 16 heures ou 18h30(chaque organisme a son propre horaire de travail). Les salles d'étude, autrefois mises en place à cet effet, n'existent plus ou non conformes aux exigences estudiantines. Côté éducatif, c'est l'affliction totale. N'assiste-on pas à des bagarres au sein de l'école, voire à l'agression des enseignants ou des élèves? Parfois au « raquetage » ou à des enfants qui s'adonnent à la drogue. Ces fauteurs de troubles ont besoin d'un traitement spécial, d'un soutien éducatif, moral et psychologique. A y réfléchir, le meilleur moyen d'y remédier, c'est de mettre des caméras à tous les coins, comme ce qui se fait actuellement dans les écoles privées. Côté instructif, bien que des enseignants anciens soient compétents, d'autres manquent de pédagogie ou trichent en matière d'enseignement en public (où ils font leur devoir en touchant un salaire mensuel)et d'enseignement au privé et aux cours de soutien(où ils s'enrichissent). D'où le besoin en formation pédagogique et civique. Mais aussi au regain de conscience professionnelle, base de toute doctrine. Et autant avouer que c'est dans les établissements publics que se fait la quête des cerveaux enseignants. Ce laisser aller des éducateurs et des parents qui délaissent leurs enfants génère des nullards, qui « s'échelonnent » avec un niveau très bas, jusqu'à l'étape fatale qui est le premier bac où la chute libre réveille les élèves, les géniteurs et l'Etat. On prend alors conscience qu'on en fait des parias de la société, des adolescents en état de déperdition scolaire, des délinquants potentiels, de petits travailleurs ou des chômeurs. Ou des licenciés non qualifiés revendiquant le droit à un poste budgétaire devant le Parlement. Si l'école marocaine est à nouveau sous les projecteurs de l'actualité sociale et politique, c'est que c'est cet indicateur qui relève ou non le développement d'un pays. Les dysfonctionnements sont grands et le départ volontaire de la « crème » des enseignants n'a fait qu'accélérer la faille entre l'école publique et privée. Si l'Etat en a profité, à juste titre d'ailleurs, pour caser les diplômés chômeurs, il a également perdu ses enfants prodiges, les experts en la matière. Le système privé, par contre, en a profité plus amplement, relevant leur niveau. Et derrière tout jeune qui a bien pu se construire, il y a en majorité une famille qui s'est investie, moralement et matériellement. Se sacrifier pour l'avenir scolaire de ses enfants est monnaie courante au Maroc, leur assurant le soutien scolaire adéquat, l'encadrement et le suivi quotidien. Si le quotient intellectuel de cette génération s'avère plus haut que la normale, l'entretenir et assurer sa stabilité face au monde audiovisuel en effervescence relève de l'ingéniosité. La dérive du droit chemin étant facile. Une bonne éducation et un meilleur encadrement scolaire pourraient la préserver de bien des déboires. C'est pour cela que l'école et les parents devraient travailler de paire pour un Maroc digne de ses enfants. Un enfant dans une école publique n'est pas de tout repos. Certes, son banc est assuré mais ce n'est pas le seul but recherché. Réussir l'école pour tous ne veut pas dire « caser « tous les enfants en âge d'être scolarisés, mais savoir les garder, leur assurer un bon enseignement, les mettre en sécurité et à l'aise avec un minimum d'infrastructure. Le système éducatif est à gérer avec prudence face à cette génération quasi-connaît tout et qui a besoin de repères pour se construire. Pour pouvoir donner, il faut bien se porter. L'amélioration et le renforcement du système éducatif est une priorité. Cette génération est capable d'assurer ses cours via internet, si elle est motivée et si on lui donne les moyens. Réévaluer, repenser, donner à l'école les moyens nécessaires pour une méthodologie nouvelle et innovatrice basée sur la haute technologie est l'apanage d'une meilleure scolarisation. Car, que ce soit en ville ou en milieu rural, la haute technologie s'installe et s'invite sans frapper aux portes. Et les informations fusent ne serait-ce qu'à travers le téléphone portable, la carte 3G ou le numérique. On ne devrait plus, dans ce cas, manipuler un enfant comme une marionnette, mais avec une vision élargie et une meilleure appréciation de son entité, de sa valeur et de sa capacité d'apprentissage