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La problématique du financement de l'agriculture marocaine
Publié dans L'opinion le 25 - 04 - 2015

La stratégie du développement économique et social au Maroc a, depuis l'indépendance, érigé l'agriculture en secteur prioritaire. Et, au fil des années, diverses politiques agricoles ont été conçues pour justement faire jouer à ce secteur le rôle qu'il était censé jouer en tant que créateur d'opportunités d'emploi, générateur de richesse et garant de la sécurité alimentaire du pays. D'autant plus que de tout temps le secteur agricole a contribué de manière significative à la formation du PIB.
Bon an mal an, cette contribution allait de 15 et 20% du PIB total.
Toujours est-il qu'au vue de sa nature et de ses spécificités, ce secteur a toujours souffert et jusqu'à une date somme toute récente, d'un handicap qui lui est intimement lié à savoir un sous financement structurel.
Au fait ce sous financement n'est que le résultat conjugué d'un certain nombre de facteurs dont, d' une part, le poids de l'alea climatique dans le déroulement de la campagne agricole et la formation conséquente des revenus, le caractère aléatoire des rendements, l'atomicité de la production, la multiplicité des intervenants de la collecte à la distribution, en passant par le conditionnement et / ou la transformation. Et d'autre part, l'émergence d'une certaine économie rurale basée sur des rapports contractuels, l'avènement une agriculture intensive nécessitant de lourds investissements en termes d'inputs agricoles (mécanisation des exploitations et matériel d'irrigation ...)
En d'autres termes, le sous financement manifeste de la campagne marocaine était aussi induit par des besoins de trésorerie de plus en plus pressants pour contrecarrer les phénomènes de saisonnalité et procurer à un cycle d'exploitation relativement long, argent frais et fonds de roulement immédiats.
Et c'est justement à ce niveau et à défaut de réelles capacités d'autofinancement, qu'apparait toute la problématique du financement du secteur agricole.
Margé l'importance de l'agriculture dans l'économie nationale, le monde rural demeurait sous bancarisé.
Jusqu'à une date relativement récente, les investissements publics et privés qui s'y opéraient restaient bien en deçà des besoins exprimés.
Il faut reconnaitre aussi que les apports des moyens de financement au développement de l'agriculture, autres que le crédit agricole, étaient insuffisants et que les banques commerciales se désintéressaient des opérations d'investissement dans le secteur agricole lui préférant les centres urbains où les sources de dépôt sont plus grandes et les opérations de crédit plus faciles à réaliser et à recouvrer.
Généralement ce sous-financement se traduisait par un sous-investissement manifeste au niveau de l'exploitation agricole et du secteur en général, ce qui, à son tour, affectait négativement et de manière significative tant la production que le revenu agricoles des exploitants.
Ajouter à cela la succession des années de sécheresse des années 80, les agriculteurs qui en ont subi les conséquences, ont vu leurs situations financières se dégrader et la majorité d'entre eux se trouvèrent hors circuit d'éligibilité au crédit.
C'est alors que fut posée la question de mise en place d'un système adéquat de financement du secteur agricole, garantissant à la fois, l'accès au crédit à la majorité des agriculteurs à travers l'ensemble du pays et la mobilisation des ressources suffisantes pour la réalisation des investissements nécessaires.
Parallèlement et eu égard à l'apparition d'un certain nombre de nouveaux défis dont le fait d être en mesure de répondre convenablement à des besoins alimentaires d'une population croissante et de plus en plus exigeante, et de s'adapter aux nouvelles donnes de la concurrence internationale en termes de compétitivité et de qualité des produits agricoles, le devenir de l'agriculture marocaine dépendait alors de ce que serait la nouvelle politique agricole en termes de restructuration et de mise à niveau.
Une mise à niveau appelée de plus en plus à retenir le financement en tant qu'un instrument incontournable de toute politique agricole et/ ou dynamique productive.
Déjà à cette époque, l'idée défendue est que le système de financement à mettre en place devait prendre en considération les spécificités du monde rural en général et du monde agricole en particulier de façon à garantir le financement des petits et moyens agriculteurs qui constituent la majorité des agriculteurs. Il doit également aider les petits fellahs à accéder à des modes d'exploitation moderne et à consolider ceux qui procurent un minimum d'activité la compagne marocaine.
Ce nouveau système était aussi appelé à renforcer la création d'entreprises agricoles à travers l'amélioration d'un certain nombre de préalables dont des conditions appropriées d'octroi de crédit et de services de conseil et d'encadrement des agriculteurs.
Sans oublier bien entendu la mise en place d'une politique d'investissement public y compris l'aménagement de l'espace rural déjà compromis par un faible niveau de développement des infrastructures de base et une politique d'incitation appropriées qui auraient à enclencher une dynamique de l'investissement privé.
Ce fut alors la réforme institutionnelle de la Caisse nationale du Crédit Agricole sur fond d'une certaine adaptation du système incitatif déjà mis en place et son indexation aux nouvelles exigences de développement de l'agriculture et de l'environnement rural. D'autant plus que le code des investissements agricoles, promulgué en 1969, ne répondait plus depuis très longtemps déjà, aux besoins de l'agriculture et aux exigences de compétitivité et de qualité des produits du terroir et ses dispositions ne traitaient d'aucune sorte d'une quelconque couverture des risques agricoles qu'ils soient liés aux aléas climatiques ou aux calamités naturelles .
En juillet 2003 est né alors le Crédit agricole du Maroc qui n'est autre que la transformation de la Caisse nationale du crédit agricole (CNCA) en société anonyme de droit marocain.
Autrement dit une société anonyme à Directoire et à Conseil de Surveillance régie par la loi relative aux sociétés anonymes ainsi que par la loi relative à l'exercice de l'activité des établissements de crédit et de leur contrôle.
Par la suite ce fut l'annulation des créances détenues sur 100 000 agriculteurs représentant un encours de 3 milliards de dirhams.
Toujours est-il qu'obligé de se conformer aux règles prudentielles, le Crédit agricole qui, à l'époque affichait un montant de 8 milliards de dirhams de créances en souffrance, ne pouvait plus se permettre le luxe de financer ou refinancer les agriculteurs autres que ceux qui sont à ses yeux solvables qui de surcroit doivent obéir à un certain nombre de critères dont, entre autres, le niveau d'endettement de l'agriculteur, l' historique vis-à-vis du CAM, le degré d'expertise de l'exploitation...
Une convention entre l'Etat et la banque devait par la suite permettre à 400 000 agriculteurs d'accéder au crédit dans le cadre d'une mission de «service public».
Faute d'une réforme du secteur, le problème reste entier, alors que la sécheresse menace.
A l'époque tout le monde était convaincu que la thérapeutique ne pouvait revêtir un caractère purement financier ou qu'il suffit, pour calmer les esprits, que l'Etat décrète à chaque fois aide et soutien aux agriculteurs.
Pour les uns, il s'agissait de réinventer la notion de service public.
Pour les autres, il serait plus judicieux d'envisager des reconversions particulièrement au niveau des exploitations dont les spéculations pratiquées sont peu ou pas rentables. Et c'est dans ce contexte qu'est intervenu l'apport du Plan Maroc Vert.


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