Les moyens de paiement scripturaux peuvent être définis comme l'ensemble des instruments permettant de faire circuler la monnaie scripturale et ne jouant qu'un rôle de support dans les règlements (chèque, carte, virement, prélèvement, lettre de change...). Le moyen de paiement est donc la combinaison d'un instrument, dont le support peut être papier ou dématérialisé, qui permet de produire un ordre de paiement et d'un dispositif technique et organisationnel qui permet le traitement de cet ordre. L'intermédiaire financier doit effectuer un certain nombre d'opérations préalables constituant la « phase de transaction » : collecte de l'ordre, vérification de sa validité et transmission des informations nécessaires à l'exécution du transfert. Le transfert des fonds proprement dit, qui constitue la « phase de compensation et de règlement » est réalisé au moyen d'échange et de règlement entre les établissements de crédit, via des systèmes de paiement ou des relations bilatérales, le cas échéant. Les paiements de masse s'échangent essentiellement à travers deux circuits : - Interbancaire : qui couvre les opérations effectuées par tout moyen de paiement scriptural normalisé réalisées entre clients ayant leurs comptes domiciliés au sein de deux banques différentes. -Intra-bancaire : qui couvre les opérations effectuées par tout moyen de paiement scriptural réalisées entre clients ayant leurs comptes domiciliés au sein d'une même banque ou du même groupe. Le circuit bilatéral concerne l'échange de l'ensemble des valeurs non éligibles au traitement via le SIMT, à savoir les chèques et les lettres de change (LC) non normalisés. Depuis 2013, Bank Al-Maghrib dispose, à travers son nouveau système de collecte de données, d'informations sur les opérations effectuées par les 20 établissements émetteurs ou gestionnaires de moyens de paiement pour le compte de leur clientèle. Ce dispositif permet ainsi de compléter les statistiques sur les échanges fournies directement par les gestionnaires des systèmes de paiement. Ainsi, à fin 2014, le nombre global de moyens de paiement scripturaux échangés s'est élevé à 148,7 millions d'opérations correspondant à une valeur cumulée de 2 670 milliards de dirhams, soit 4,4 transactions par an et par habitant. Le chèque conserve sa place de prédilection Le chèque demeure l'instrument de paiement support le plus utilisé, avec 33,7% du total des opérations réalisées, suivi par les virements avec 29% des transactions, les paiements par cartes (20%), les prélèvements (14,1%), et les LCN (3,1%). En termes de montants échangés, ces proportions sont nettement différentes, car si les chèques demeurent prépondérants, avec 53,5% des montants échangés, loin devant les virements (32,7%), les transactions de paiement par cartes ne représentent plus que 0,5% des opérations, étant donné que les cartes sont utilisées essentiellement pour des règlements de faible montant. Le chèque conserve ainsi sa place de prédilection auprès des agents économiques qui restent confiants dans son utilisation pour le règlement des transactions de montants élevés. Sur la totalité des transactions, hors opérations par cartes, 51,5% en volume sont traitées par les circuits interbancaires en 2014, contre 54,4% enregistré en 2013. En termes de valeur échangée, cette part est passée de 66,4% en 2013 à 61% en 2014. Cette évolution en faveur des échanges intra-bancaires s'explique essentiellement par la hausse du nombre des banques déclarantes. En effet, le taux de déclaration s'est établi à 63% en 2014 contre seulement 53% une année auparavant. Cartes bancaires Le nombre de paiements par cartes, y compris les paiements sur GAB et ceux en ligne, s'est établi globalement à 29,7 millions d'opérations pour une valeur de 14,3 milliards de dirhams, soit une augmentation de 16,4% en nombre et 17,4% en valeur. Avec une part de 78% des transactions effectuées, les opérations sur TPE représentent l'essentiel des paiements réalisés par cartes bancaires en 2014 soit 3% de plus qu'en 2013, suivies par les paiements sur GAB, avec une part de 14,5% contre 16,9% en 2013. La progression des paiements par carte s'explique essentiellement par l'accroissement des paiements de proximité à travers les Terminaux de Paiement Electroniques (TPE), avec 23,2 millions d'opérations pour une valeur de 13 milliards de dirhams, en hausse respectivement, de 20,2% et 18,5% par rapport à l'année précédente. Rapporté aux paiements effectués par les moyens de paiement traditionnels, le nombre de paiement par cartes s'est ainsi établi à 33% contre à 31% en 2013 et 28% en 2012. En dépit de cette progression, le ratio de paiement8 des porteurs marocains au Maroc demeure assez bas ne dépassant pas 11,9% en nombre et 7,1% en valeur à fin décembre 2014. En effet, les retraits d'espèces continuent de représenter l'essentiel des opérations effectuées par le biais des cartes bancaires. Ainsi, le nombre de retraits effectués au Maroc par des cartes émises ou gérées par les établissements de crédit marocains a atteint en 2014, 219 millions d'opérations correspondant à une valeur cumulée de près de 188 milliards de dirhams, contre 199 millions d'opérations correspondant à une valeur de 167 milliards de dirhams en 2013. Concernant les transactions réalisées par des cartes internationales au Maroc, elles ont totalisé 12,3 millions d'opérations correspondant à une valeur de 18,4 milliards de dirhams soit une légère progression par rapport à leur niveau de 2013 qui s'était établi à 11,3 millions d'opérations correspondant à une valeur de 17,6 milliards de dirhams. Par ailleurs, les transactions réalisées par les porteurs marocains à l'étranger demeurent assez timides mais ont connu une évolution significative de 48% correspondant à 780 707 opérations en 2014 contre 526 375 en 2013 et de 44% en valeur avec 1,2 milliard de dirhams à fin décembre 2014 contre 869 millions de dirhams en 2013. Cette évolution est essentiellement 63due à l'augmentation de l'encours de cartes à validité internationale puisqu'elle enregistre un nombre total de 221 538 cartes contre 149 233 en 2013 soit une évolution de 48%. Toutefois, contrairement au comportement des porteurs marocains au Maroc, l'essentiel des transactions réalisées avec ces cartes a concerné des opérations de paiement pour un montant de 977,3 millions de dirhams correspondant à un ratio de paiement de 78% en valeur et 84,6% en nombre.