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La Marche Verte : Un modèle inédit en matière de décolonisation par le Droit et l'Histoire
Publié dans Maroc Diplomatique le 22 - 04 - 2025


Par Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli
Ancien ministre des Relations extérieures des Comores
50 ans déjà ! Pourtant, on a l'impression que c'était hier que Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu l'agrée dans Sa demeure éternelle du Paradis, avait lancé à son Premier ministre Ahmed Osman, le 6 novembre 1975, à 10 heures 33 : « Au nom de Dieu, qui meut le navire et l'arrête ! Osman, en avant ! ». C'est de cette façon que Feu Sa Majesté le Roi Hassan II avait donné l'ordre d'entamer l'une des plus belles épopées pacifiques de toute l'Histoire de l'humanité : la Glorieuse Marche Verte. Ce 6 novembre 1975, aucun coup de feu n'a été tiré, personne n'a subi de violence. Une seule arme, la plus puissante au monde, a été brandie par 350.000 marcheurs, dont 10% de femmes : le Saint Coran. Pourtant, le Maroc venait de mettre fin à la colonisation espagnole de son Sahara.
Le Maroc a réalisé la Marche Verte en se référant au Droit international public, au Droit constitutionnel et à l'Histoire, et ce, au lendemain de l'avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ), le 16 octobre 1975. Ceci est d'autant plus vrai qu'au paragraphe 94 de l'avis consultatif du 16 octobre 1975, la CIJ signale que « la demande du Maroc est donc légitime. Lorsqu'un Etat revendique la souveraineté sur un territoire, sa structure propre peut être un élément à prendre en considération pour juger la réalité des manifestations d'activités étatiques indiquées comme preuves de cette souveraineté » sur le Sahara marocain. Elément juridique également édifiant, les juges de la CIJ précisent que « de l'avis de la Cour, aucune règle de droit international n'exige que l'Etat ait une structure déterminée, comme le prouve la diversité ».
De même, au paragraphe 95 de l'avis consultatif précité, on lit : « Au moment de la colonisation du Sahara occidental par l'Espagne, l'Etat chérifien ait un caractère particulier cela est certain. Cette particularité renaît à ce qu'il était fondé sur le lien religieux de l'Islam qui unissait les populations et sur l'allégeance de diverses tribus au Sultan, par l'intermédiaire de leurs caïds et de leurs cheikhs, plus que la notion de territoire ».
Il est significatif que les caïds et les cheiks dont il est question ont la particularité de représenter équitablement et donc légitimement toutes les tribus du Sahara, où il n'y a jamais eu d'Etat autochtone en dehors de celui du Maroc, créé en 791. Or, il est de notoriété publique que depuis des siècles, au Sahara marocain, tout est basé sur les tribus, les alliances entre les tribus, l'allégeance de ces tribus à leur Souverain, celui du Maroc. Dès lors, la composition de chaque délégation saharienne devant présenter l'allégeance au Souverain du Maroc respecte, par tradition, un savant équilibre tribal faisant représenter toutes les composantes tribales et claniques du Sahara marocain. Même après la récupération de ses provinces sahariennes par le Maroc, ce subtil équilibre tribal prévaut.
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Les tribus du Sahara marocain affirment ainsi leur appartenance plusieurs fois séculaire à l'Etat du Maroc en faisant allégeance à leur Souverain, le plus haut représentant de leur pays. L'Histoire nous apprend que la construction de la nation et de l'Etat-nation, notamment en Europe, avait été un long processus ayant pour fondement une suite d'allégeances au Roi. Chaque territoire qui faisait allégeance à un Souverain déclarait par cette occasion sa libre et authentique volonté de se rattacher à son Royaume. De ce fait, l'allégeance, fait éminemment politique, et avant tout un important déterminant à caractère juridique.
Dans cette logique, il est hautement important de noter que l'une des analyses les plus fines faites sur l'allégeance en tant que facteur d'affirmation de la marocanité du Sahara a pour auteur le Libanais Fouad Ammoun, vice-président de la CIJ quand celle-ci a rendu son avis sur l'appartenance du Sahara au Maroc : « En elle-même, l'allégeance au souverain est de caractère politique et constitutionnel, comme dans certains pays qui étaient soumis à une féodalité militaire. Au surplus, au temps de la colonisation espagnole, c'est-à-dire vers la fin du XIXème siècle, le Sultan réunissait en sa personne les pouvoirs législatif et exécutif, auxquels s'ajoutait le pouvoir spirituel. Il les exerçait par des dahirs. Ces dahirs étaient délivrés, fait significatif, sous la seule signature du Sultan. N'est-ce pas à dire que le Sultan -en ce temps-là- personnifiait l'Etat dont il exerçait tous les pouvoirs ? Aussi l'allégeance au Sultan, ou souverain, équivalait-elle à l'allégeance à l'Etat. Et c'est reconnaître en conséquence que les liens juridiques du Maroc avec le Sahara occidental reconnus par la Cour se traduisent par des liens politiques, voire des liens de souveraineté ».
Fouad Ammoun avait précisé : « La Cour a considéré avec raison que des liens juridiques existaient, au moment de la colonisation espagnole, entre le Maroc et le Sahara occidental ». Le remarquable et regretté humaniste, journaliste et ethnologue Attilio Gaudio, durant sa belle carrière, avait exhumé au Sahara des quantités d'actes juridiques multiséculaires qui prouvent la réalité et la matérialité de l'administration du Maroc sur cette partie de son territoire. Le Maroc administre le Sahara parce que celui-ci s'est placé volontairement et en parfaite connaissance sous sa souveraineté.
La reconquête du Sud, l'honneur de l'Afrique
La récupération de ses provinces sahariennes par le Maroc a été bien plus qu'un évènement national marocain. Elle est incontestablement une victoire de l'Afrique, à un moment où elle s'acheminait vers la fin de la décolonisation sur ses terres. Au-delà de l'Afrique, c'est un évènement mondial par la libération d'un peuple qui retrouvait sa mère patrie, dans la paix, dans la piété. L'Espagne, l'ancienne puissance coloniale, avait été prise de court par la Marche Verte, que Feu Sa Majesté Hassan II avait conçue et préparée dans l'un des secrets les plus difficiles à garder et ayant été l'un des mieux gardés du monde. L'Espagne, dépassée par l'ampleur de l'évènement, s'est obligée de quitter les provinces méridionales du Maroc.
C'est le moment où l'Algérie et la Libye entrèrent en scène, en manipulant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes pour tenter de créer au Sud du Royaume et à leur dévotion une entité factice et artificielle, la prétendue « République arabe sahraouie démocratique » ou « RASD », excroissance du Polisario, impudemment présenté en mouvement de libération nationale. Cette manipulation a été envisagée pour d'évidentes motivations géostratégiques : libre accès à la façade atlantique. Les deux pays précités ont même essayé de faire passer des Marocains pour des « Sahraouis ». Feu Sa Majesté Hassan II avait confié à Eric Laurent : « Un des fondateurs du Polisario se nommait El Ouali. Il étudiait à la Faculté de Droit de Rabat et appartenait au PPS [Parti du Progrès et du Socialisme], le parti communiste marocain. Il a été exclu pour trotskisme par Ali Yata, le président du parti – vous pouvez le lui demander. Il est donc parti à Tripoli et a rencontré Kadhafi, qui lui a dit : "Je suis prêt à vous aider, mais il faut que les Algériens laissent passer l'armement que je vous enverraiˮ. C'est bien le président libyen qui, le premier, a fourni au Polisario les moyens de guerroyer ».
La confusion et le ridicule sur le Polisario et sa prétendue « RASD » atteignent l'acmé quand on aborde la personnalité de Mohamed Abdelaziz, longtemps président de la prétendue « RASD », que le Maroc traite, à bon droit, de « fantomatique RASD », de « bande de mercenaires », de « bande de renégats ». C'est un Marocain surnommé « Mohamed Abdelaziz Al Marrakchi », en référence à la ville marocaine de Marrakech. Khelili Mohamed Salem Rguibi, son père, avait été un soldat des Forces Armées Royales (FAR). On le dit né en 1947 ou 1948 à Safi, Smara, ou à Kalaa Sraghna, au Maroc. En tout état de cause, une chose est certaine : Mohamed Abdelaziz a fait ses études au Maroc.
La Marche Verte avait eu lieu en pleine guerre froide. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes avait été manifestement manipulé et détourné. Pourtant, on a vu les premiers chefs manipulés du Polisario et de la prétendue « RASD » fuir l'Algérie et rentrer un à un au Maroc, leur pays. On a également vu des milliers de Marocains fuir les camps de concentration de Tindouf et autres sites algériens de détention pour rentrer dans leur pays. Fait absolument révélateur de la reconnaissance internationale de plus en plus irréversible de la marocanité du Sahara, de Feu le Roi Sa Majesté Hassan II à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, 69 des Etats qui avaient reconnu la prétendue « RASD » (79 en 1990) ont retiré à l'entité fantôme cette reconnaissance (30 en 2024).
Enfin, en 1972, Tibor Mende, qui était un expert de haut niveau, avait joliment défini le développement économique et social d'« original inimitable ». Pourtant, le Maroc est arrivé à faire démentir cette séduisante conclusion : il a fait de ses provinces sahariennes la partie de son territoire ayant la croissance économique la plus forte. Or, quand l'Espagne avait évacué le Sahara marocain après la Marche Verte, elle n'y avait pas laissé d'infrastructures de développement. De Feu Sa Majesté le Roi Hassan II à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc ne s'est pas endormi sur ses lauriers sahariens, mais en a fait un pôle de développement général.
On se souvient de novembre 1998, quand le Secrétaire général des Nations unies devait effectuer une visite au Maghreb. Cette visite avait commencé le 6 novembre (date hautement symbolique) par le Maroc, et plus précisément dans ses provinces sahariennes. Ce jour-là, la population des provinces du Sud avait tenu à exprimer à Kofi Annan leur marocanité par une immense ferveur patriotique marocaine. L'enfant de Kumasi (Ghana), fort ému par cet accueil historique avait presque crié : « Je n'ai jamais vu ça auparavant ; je n'ai jamais assisté à un évènement aussi splendide, aussi grandiose ».
En d'autres termes, 50 ans après sa réussite totale, la Marche Verte présente un bilan entièrement positif. Aujourd'hui, grâce à la Vision Eclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le sud du Maroc affiche l'un des PIB par habitant les plus élevés du pays. N'est-ce pas là une belle leçon d'inspiration pour toute l'Afrique? La Marche Verte, suivie d'une stratégie de développement ambitieuse, a transformé cette région en un pôle de prospérité et d'espoir.


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