Avec l'arrivée des fortes chaleurs, la question de l'eau potable et de l'assainissement refait surface dans le nord du Maroc. À M'diq, Fnideq et Tétouan, de nombreux quartiers restent mal desservis, révélant les lacunes des infrastructures face à l'urbanisation rapide et au manque d'engagement des élus locaux. À l'approche de la saison estivale, la problématique de l'approvisionnement en eau potable s'impose à nouveau dans plusieurs quartiers des villes de M'diq, Fnideq et Tétouan. Ce défi, qui touche une grande partie de la population locale, est d'autant plus préoccupant qu'il s'accompagne de défaillances dans les infrastructures d'assainissement, essentielles pour le traitement des eaux usées et la protection de l'environnement. Pourtant, malgré l'importance vitale de ces services, les réseaux d'eau et d'assainissement n'ont pas suivi le rythme effréné de la croissance démographique et de l'expansion urbaine dans ces villes du Nord. Certaines zones restent totalement exclues du service d'eau potable, tandis que d'autres, où les réseaux devraient être renforcés pour desservir davantage de familles, n'ont pas connu d'amélioration notable. Ce retard est aggravé par le phénomène de l'habitat anarchique, qui complique la planification et la mise en place d'infrastructures adéquates. Or, cette situation, difficilement tenable, est imputée aux conseils locaux élus, notamment ceux de Tétouan et des communes environnantes. En effet, plusieurs élus locaux ont multiplié les promesses en période électorale, mais une fois en fonction, les engagements peinent à se concrétiser. À Fnideq, par exemple, les habitants du quartier Oued Daouyate attendent toujours un accès régulier à l'eau potable, malgré leurs nombreuses démarches auprès des autorités compétentes. Cette situation illustre un problème récurrent dans plusieurs zones périphériques de Tétouan, où l'accès à l'eau et aux réseaux d'assainissement demeure une source majeure d'insatisfaction et d'inquiétude. Lire aussi : Dessalement de l'eau de mer à Dakhla, un projet structurant pour une agriculture durable et intégrée Les initiatives menées dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) ont permis d'apporter quelques solutions ponctuelles, mais elles ne compensent pas les lacunes structurelles du système. Cette défaillance des services publics met en lumière les limites des politiques locales, alors même que la loi 113-14 régissant les communes impose aux conseils élus la responsabilité de garantir ces services de base. Par ailleurs, depuis plusieurs semaines, les villes de la côte méditerranéenne – Tétouan, Fnideq, M'diq, Martil, Azla et Amsa – subissent des coupures d'eau récurrentes, pouvant durer jusqu'à 16 heures. Ces interruptions surviennent généralement à partir de 14 heures, s'étendant parfois jusqu'au lendemain matin. Certaines habitations situées en hauteur sont complètement privées d'eau potable durant des journées entières, tout comme les appartements situés aux étages élevés. Cette situation perturbe profondément le quotidien des citoyens, notamment ceux qui travaillent et ne peuvent s'approvisionner qu'à des moments limités de la journée. Selon les médias, certains ont été contraints de déménager temporairement leurs proches vers des logements mieux desservis pour assurer un minimum de confort. Paradoxalement, les hôtels de la région semblent épargnés par ces pénuries, grâce à des infrastructures privées souvent plus résilientes, ce qui accentue le sentiment d'injustice chez de nombreux habitants.