Cinquante ans… C'est le temps qu'il aura fallu pour que le masque tombe. Cinquante ans d'imposture, de propagande bien huilée, de complicités idéologiques et de compromissions géostratégiques s'effondrent sous le poids des faits. Le Front Polisario, longtemps présenté comme un « mouvement de libération sahraoui », révèle aujourd'hui sa véritable nature, celle d'une milice armée, soumise à une idéologie violente et utilisée comme levier d'influence par des puissances régionales. Le vernis révolutionnaire a craqué et l'image romancée du « combattant sahraoui » cède la place à celle d'un acteur hybride, mêlant séparatisme, criminalité transnationale et connexions terroristes. Né en 1973, dans le sillage de la décolonisation espagnole, le Polisario n'a jamais été le produit d'une dynamique populaire sahraouie. Il est le fruit d'une stratégie algérienne, visant à créer un instrument de pression contre le Maroc. Depuis Tindouf, sous contrôle total d'Alger, le Polisario a pris forme comme une entité militarisée, étrangère aux réalités sociales, culturelles et tribales du Sahara marocain. Son discours s'inspire d'un tiers-mondisme dépassé, emprunté aux rhétoriques de la guerre froide. Ce camouflage idéologique séduira un temps certaines franges de la gauche européenne et latino-américaine. Mais derrière les slogans, la réalité est plus sombre : enlèvements, exécutions, détournements d'avions, violences contre les civils. Progressivement, le groupe s'est fondu dans les logiques de guerre par procuration, de contrebande transsaharienne et de compromission avec des réseaux terroristes. Il ne s'agit plus d'un mouvement de libération, mais d'un instrument de nuisance façonné pour miner l'unité territoriale du Maroc à travers une cause sahraouie artificielle. LIRE AUSSI : Mirage au Parlacen : Le coup raté qui a couronné le Maroc Le paradoxe saute aux yeux : un groupe qui prétend « libérer un peuple sahraoui » porte un nom espagnol, proclame une « République arabe », agit depuis une base militaire algérienne et dépend financièrement d'un Etat postcolonial engagé dans une rivalité régionale avec le Maroc. Cette incohérence symbolique et cette dissonance illustrent le caractère construit et instrumentalisé du projet par des intérêts étrangers. Rappelons qu'en février 1976, un groupe restreint proclame à Tindouf, sur sol algérien, la « République arabe sahraouie démocratique ». Le monde applaudit un soi-disant nouveau « projet postcolonial ». En réalité, il s'agissait d'un artefact stratégique monté de toutes pièces par les services algériens, flanqué d'un narratif révolutionnaire sur mesure. L'illusion prend. Le mirage diplomatique fonctionnera plusieurs décennies, figé dans les discours, paralysant le débat international. Mais 2025 marque un tournant. Le silence se brise. Des élus américains, européens, latino-américains, des services de renseignement, des think tanks influents et des ONG de victimes appellent à une requalification du Polisario en tant qu'organisation terroriste. Et ce qui était tabou diplomatique s'impose aujourd'hui comme une urgence morale et sécuritaire. La radicalisation croissante dans les camps de Tindouf, les attentats de Smara, l'enrôlement de mineurs, les liens avec le Hezbollah, les Gardiens de la Révolution iraniens, les groupes djihadistes du Sahel et les réseaux de trafic vers l'Europe dressent un constat accablant… Le tableau est désormais limpide et le mythe s'effondre. L'imposture touche à sa fin. Mémoire confisquée : les victimes oubliées du Polisario Force est de constater que le Polisario n'a pas survécu grâce à une légitimité populaire, mais grâce à une narration soigneusement façonnée. Dans les cercles intellectuels d'Europe et d'Amérique latine, ce récit victimaire a longtemps permis de masquer une réalité violente, ouvert les portes des parlements, tout en garantissant des financements et une relative impunité médiatique. Sauf qu'aujourd'hui, les preuves parlent d'elles-mêmes. Rapports de renseignement, archives, témoignages de survivants, et révélations d'anciens membres du mouvement… tout converge pour révéler l'ampleur d'un passé criminel longtemps étouffé. Ce que les analystes découvrent, les victimes le savaient depuis longtemps. Rien qu'entre 1973 et 1986, près de 300 attaques ont été menées contre des civils espagnols, marins canariens tués dans les eaux atlantiques, ingénieurs enlevés, navires marchands pris pour cible (comme le Cruz del Mar ou le Mencey de Abona), ouvriers des phosphates attaqués à Laâyoune. Ces actes ont été reconnus comme terroristes par l'Etat espagnol, sans qu'aucune responsabilité ne soit officiellement attribuée au Polisario. Le silence a étouffé la justice. Une voix, cependant, refuse cette amnésie : l'ACAVITE, l'Association canarienne des victimes du terrorisme. Depuis plus de vingt ans, elle réclame la désignation officielle du Polisario comme organisation terroriste. Aujourd'hui, elle n'est plus seule : parlementaires européens, ONG sécuritaires en Amérique latine, experts, juristes… tous exigent que la vérité soit enfin reconnue. D'un séparatisme armé à un proxy terroriste Depuis la rupture du cessez-le-feu en 2020, le Polisario a franchi un seuil. Ce mouvement, autrefois drapé dans les oripeaux d'un prétendu combat d'autodétermination, a glissé dans une logique de violence asymétrique, de sabotage ciblé et de terrorisme à peine voilé. En janvier 2025, Bachir Mustafa Sayed, figure centrale du Polisario, appelait publiquement à « poser des bombes chaque nuit à Dakhla, Boujdour et Smara ». Aucun désaveu, aucun recul. L'idéologie séparatiste se mue en rhétorique djihadiste. Selon plusieurs think tanks américains de référence tels que le Hudson Institute et la Heritage Foundation, des dizaines de cadres du « mouvement séparatiste » ont été formés en Syrie par les Gardiens de la Révolution iranienne avant d'être redéployés dans le Sahel. L'objectif est clair : transformer le Polisario en force paramilitaire transnationale, à l'image des milices pro-iraniennes du Moyen-Orient. Drones iraniens, endoctrinement, guerre électronique… tout est documenté. En 2022, Amir Moussavi, ex-diplomate iranien à Alger, déclarait avec cynisme : « Si l'envie nous en prend, le Sahara serait envahi en quelques heures. » Une menace à peine déguisée, confirmant l'existence d'un axe de déstabilisation régionale, dont le Polisario est devenu un outil. Mais derrière les discours, les actes parlent plus fort. Des drones iraniens repérés à Tindouf, des connexions financières traquées entre le Hezbollah et les camps sahraouis, des trafics d'armes issues de la Libye post-Kadhafi, de la cocaïne d'Amérique du Sud transitant par les couloirs sahariens et reroutée vers les réseaux africains... Le Polisario est désormais au cœur d'un écosystème criminel, mêlant banditisme et extrémisme armé. Tindouf : De camp humanitaire à base du djihadisme régional Longtemps présentés comme de simples camps de « réfugiés » déguisant la séquestration, Les camps de Tindouf, sur le sol algérien, se sont transformés en véritables zones grises, inaccessibles aux ONG, échappant à tout contrôle. Officiellement humanitaires, ils sont devenus, dans les faits, des sanctuaires logistiques, des lieux de formation paramilitaire, et des incubateurs de radicalisation idéologique. Des jeunes Sahraouis ayant participé aux programmes humanitaires espagnols (Vacaciones en Paz) ont rejoint l'Etat islamique au Sahel. Les services de renseignement européens tirent la sonnette d'alarme de fait que ces profils hybrides, parlant espagnol, munis de documents européens, représentent un risque élevé pour la sécurité du continent. Ils connaissent les codes, les circuits, les failles. Le cas d'Adnan Abou Walid al-Sahraoui, ancien cadre du Polisario devenu chef de l'Etat islamique au Grand Sahara, cristallise cette dérive. Responsable d'attaques sanglantes au Mali et au Niger, il est neutralisé en 2021, par les forces françaises, il reste le symbole glaçant d'un glissement idéologique assumé. Dans ce sens, Le Daily Signal, organe proche des milieux de défense américains, ne mâche pas ses mots : « Le Polisario n'est plus une question africaine. C'est une menace aux portes de l'Europe. » Les conséquences sont lourdes : des camps humanitaires transformés en bases arrières, des enfants sahraouis devenus chefs de guerre, des éléments infiltrables au cœur de l'Europe. Le tout dans un silence diplomatique complice. Tant et si bien que tant que cette réalité sera occultée, le danger continuera de grandir, du Sahel à Madrid, de Tindouf à Bruxelles. LIRE AUSSI : Quand aimer son pays devient un acte de courage La dérive du Polisario est facilitée par une architecture d'alliances bien réelle. L'Iran forme, équipe, endoctrine. Le Hezbollah assure les connexions opérationnelles. Et l'Algérie, pilier logistique, diplomatique et financier, abrite et protège l'ensemble. Le « triangle stratégique » Alger–Téhéran–Hezbollah est aujourd'hui le moteur d'une menace régionale devenue transnationale. Vers une requalification attendue : désigner pour protéger Ce n'est plus une polémique, c'est une prise de conscience. Partout, le consensus monte. Et partout dans le monde, les voix politiques, sécuritaires et institutionnelles convergent vers une même conclusion : ce mouvement séparatiste doit être requalifié pour ce qu'il est devenu : une organisation terroriste. Un tournant majeur a été franchi le 26 juin 2025. Le représentant républicain Joe Wilson, président de la sous-commission des Affaires étrangères pour l'Afrique au Congrès américain, a annoncé sur X (ex-Twitter) le dépôt d'une proposition de loi bipartisane visant à faire inscrire le Front Polisario sur la liste noire des Foreign Terrorist Organizations (FTO) des Etats-Unis. Dans un message explicite, il accuse le mouvement séparatiste sahraoui d'être une « milice marxiste soutenue par l'Iran, le Hezbollah et la Russie », offrant à Téhéran un « avant-poste stratégique en Afrique » et déstabilisant un allié historique de l'Amérique, le Royaume du Maroc, partenaire des Etats-Unis depuis 248 ans. Il va sans dire qu'il s'agit là d'une initiative de grande portée politique et juridique, notamment au regard du droit international. Les conséquences potentielles seraient considérables, à la fois pour le Polisario et pour l'Algérie qui l'abrite et le soutient depuis un demi-siècle. Ce dépôt de loi marque un changement de paradigme puisqu'on ne parle plus d'une simple querelle régionale, mais d'un risque sécuritaire global. L'initiative de Joe Wilson, si elle aboutit, pourrait créer une jurisprudence diplomatique, forçant d'autres Etats à revoir leur position à l'égard du mouvement. Aux Etats-Unis, cette dynamique s'inscrit dans une série de prises de position convergentes : think tanks, ONG, anciens diplomates, élus républicains et démocrates s'accordent désormais à dire que le mythe révolutionnaire du Polisario a fait son temps. En France, des députés appellent à suspendre tout soutien indirect aux camps de Tindouf. En Amérique latine, des parlementaires d'Argentine, du Paraguay et du Pérou demandent officiellement la désignation du Polisario comme groupe terroriste. Au Parlement européen, les appels se multiplient pour faire cesser l'aveuglement diplomatique. Cette dynamique marque un tournant majeur : le passage d'une lecture idéologique à une analyse sécuritaire fondée sur les faits. Désigner donc le Polisario pour ce qu'il est devenu n'est pas une vengeance. C'est un acte de lucidité, un devoir moral, et une obligation de sécurité collective. C'est dire que le temps de la fiction est révolu. Le Polisario n'a plus de projet, plus de « peuple », plus d'avenir. Il a trahi son rêve et ceux qui l'ont soutenu. La MINURSO est paralysée, le référendum est mort-né bien que certains persistent à parler d'un « interlocuteur légitime ». Là réside la tragédie puisque le Polisario n'a pas seulement échoué mais il a trompé. Ceux qui l'ont appuyé ont été piégés par une illusion soigneusement entretenue. Comme le résume un élu européen : « Le Polisario n'a pas trahi son rêve. Il a trahi ceux qui y ont cru. » Cette désignation n'est plus une option politique mais une obligation internationale. Pas seulement pour Rabat. Mais pour Madrid, Paris, Bruxelles, Washington. Pour l'Afrique du Nord, pour l'Europe, pour la stabilité du Sahel. L'ONU ne peut plus ignorer que sous couvert d'un conflit gelé, un volcan sécuritaire est en activité. Il ne s'agit plus de médiation, il s'agit plutôt de prévention.