Monsieur le Président, Il est des vérités que l'on peut maquiller un temps, travestir sous le vernis des discours ou les rideaux de fumée diplomatiques, mais que le réel finit toujours par démasquer. Le mensonge, voyez-vous, a beau se grimer en raison d'Etat, il finit toujours par trébucher sur l'évidence. Et l'évidence, en l'occurrence, s'appelle le Sahara marocain. Ce n'est pas une opinion, encore moins une invention contemporaine ; c'est une certitude historique, juridique et géographique, aussi inaltérable que le sable de ses dunes. On peut tout contester, Monsieur le Président, sauf la géographie et la mémoire des peuples. Pendant des décennies, certains ont tenté d'entretenir le doute, comme on entretient une illusion pour mieux justifier un rôle. Mais le temps, ce juge incorruptible, a fini par trancher : la marocanité du Sahara s'impose désormais avec la sérénité des faits et la reconnaissance grandissante d'un monde qui ne se laisse plus berner par les vestiges idéologiques des années 1970. Car le monde ne se demande plus si le Sahara est marocain, il sait simplement qu'il l'a toujours été. L'histoire parle avant les drapeaux, Monsieur le président. Avant même que votre République n'existe, Monsieur le Président, le Sahara vivait au rythme du Maroc. Ses tribus prêtaient allégeance aux Sultans, ses notables siégeaient dans les Conseils du Royaume, ses chroniques étaient écrites dans le même souffle que celles de Marrakech et de Fès. Ce n'est pas la rhétorique d'un Etat, c'est la voix de l'Histoire. Et cette Histoire, la Cour internationale de Justice l'a confirmée en 1975, noir sur blanc, reconnaissant l'existence de liens d'allégeance entre le Royaume et les tribus du Sahara. Une décision claire et sans équivoque, mais qu'à Alger, on préfère lire à l'envers, sans doute par habitude. Fermer les yeux devant la lumière ne l'éteint pas, Monsieur le Président. Cela ne fait qu'aveugler davantage ceux qui refusent de la voir. Ce conflit, disons-le franchement, n'est pas né d'un désaccord territorial. Il est né d'une fixation politique, d'un besoin existentiel, celui d'un pouvoir qui, depuis son indépendance, s'efforce d'exister contre le Maroc plutôt qu'avec lui. Et pour nourrir cette obsession, il a fallu inventer un prétendu peuple sans histoire, un présumé Etat sans territoire et un « combat de libération » sans colonisateur. Le Polisario, cette tragédie de papier, n'est pas un mouvement de libération mais plutôt un produit de laboratoire, conçu pour servir un dessein géopolitique, puis entretenu par un système qui redoute plus la paix que la vérité. Mais attention, Monsieur le Président, les créatures politiques, comme les golems des mythes anciens, finissent toujours par se retourner contre leurs créateurs dès que l'or du financement se tarit. LIRE AUSSI : Sahara : La Russie a choisi, à quand le courage de la Chine ? Vous savez mieux que quiconque que le Maroc, lui, n'a jamais brandi sa souveraineté comme une menace. Il n'a jamais fait du drapeau un étendard de provocation, mais un symbole de paix. Sa diplomatie ne s'improvise pas, elle se construit avec patience, constance et respect loin de la surenchère. Pendant que vous érigiez des murs, le Royaume tendait la main ; pendant que vous entreteniez la suspicion, le Maroc prônait le dialogue. Et l'Histoire retiendra qu'au lieu de bâtir un Maghreb fort et uni, vous avez préféré gaspiller un demi-siècle à défendre une fiction qui n'a jamais servi ni les peuples, ni la paix, ni la prospérité. Le monde, aujourd'hui, a tourné la page. Ce que la complaisance du tiers-monde tolérait dans les années de poudre et de slogans, le XXIe siècle le balaie avec le souffle du réalisme. Les nations sérieuses ne se nourrissent plus de mythes, elles lisent les cartes, les traités, les archives ; et dans toutes ces pages, une seule vérité persiste : le Sahara est marocain, et l'a toujours été. Quant au fameux « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » qu'on récite à Alger comme une prière mécanique, il serait peut-être temps d'en relire le texte plutôt que le refrain. Ce droit ne s'applique pas à une population déjà souveraine sous son propre Etat, l'a rappelé la Cour internationale de Justice. Il n'existait pas de « peuple sahraoui distinct » mais des tribus liées au Maroc par des serments d'allégeance, une forme d'union politique que même les archives coloniales n'ont pu effacer. Le Maroc n'a donc pas annexé, il l'a juste réintégré. Et lorsque des centaines de milliers de citoyens, drapeau en main, ont marché vers le Sud en 1975, ce n'était pas un acte imposé, c'était un retour, celui d'un peuple vers son propre souffle. Monsieur le Président, Pendant que votre diplomatie dépoussière les slogans du tiers-monde comme on ressort un vieux vinyle rayé, le Maroc, lui, compose l'avenir en haute définition. Tandis que vos discours tournent en boucle sur la « cause sahraouie », le Royaume construit des ports qui regardent l'Atlantique, des zones industrielles qui parlent le langage de l'Afrique et des autoroutes qui relient Tanger à Dakhla. Le Maroc ne se débat plus pour exister ; il agit pour avancer. Et pendant que d'autres s'épuisent à entretenir le mythe, lui, il écrit le futur. Rappelez-vous, Monsieur le Président, dans un monde où les plaques géopolitiques bougent plus vite que vos communiqués, le Maroc a choisi la voie de la raison et du droit. Sous l'impulsion visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, il a proposé au monde un Plan d'autonomie audacieux, généreux, réaliste ; un projet de paix, pas un pari politique. Ce Plan garantit à la fois l'intégrité du Royaume et la dignité des populations sahariennes, dans un modèle de gouvernance que bien des Etats pourraient envier. Et pendant que votre diplomatie s'accroche à ses formules toutes faites, le monde, lui, a tranché. Washington, Paris, Madrid, Berlin, Londres... tous ont reconnu dans la proposition marocaine la seule base sérieuse, crédible et durable de règlement. Ce que vous appeliez, avec un brin de condescendance, « la position marocaine » est devenu la position du monde. Même vos alliés les plus fidèles commencent à ranger les slogans au placard. La Russie, autrefois si proche de vos casernes et de vos certitudes, a choisi le langage du réalisme. Le ministre Sergueï Lavrov lui-même a reconnu la pertinence du Plan d'autonomie marocain ; un geste qui, venant de Moscou, n'a rien d'un hasard diplomatique. Quand vos amis d'hier se mettent à parler la langue du Maroc, c'est que l'histoire, une fois encore, a changé de camp. Les Etats-Unis, depuis 2020, n'ont jamais varié ; la souveraineté du Maroc sur son Sahara est un fait, non une hypothèse. Et pendant qu'ils appellent à la réconciliation entre Rabat et Alger, c'est avec la conviction qu'aucune stabilité maghrébine ne saurait naître d'un mensonge persistant. Quant aux Nations Unies, elles semblent prêtes à fermer la parenthèse du statu quo, cette pièce sans fin dont vous êtes le seul à vouloir rejouer l'acte premier. Dans le langage feutré de leurs résolutions, elles amorcent déjà la transition vers la mise en œuvre du Plan d'autonomie, c'est-à-dire vers la réalité. Ce basculement n'est pas seulement diplomatique mais civilisationnel. Il oppose la politique du progrès à celle du ressentiment, la diplomatie constructive à l'idéologie de blocage. Monsieur le Président, Vous savez mieux que quiconque que cette cause n'a jamais nourri votre peuple, elle n'a nourri que des appareils, des budgets et quelques ego hypertrophiés. Pendant que des milliards s'enlisaient dans les sables de Tindouf, vos jeunes, eux, prenaient la mer, le désert ou le désespoir pour chercher ailleurs ce que leur sol, pourtant riche, refusait de leur offrir. Le Sahara, chez vous, n'a jamais été une cause nationale, c'est devenu une rente politique, un rideau commode derrière lequel on cache le chômage, la corruption, et les institutions verrouillées comme des coffres-forts. Pendant que votre régime finance un mirage, le Maroc, lui, a fait du même désert un modèle de développement, une vitrine africaine, un horizon d'avenir. Vous avez fait du Sahara un prétexte ; le Maroc en a fait un phare. Entre nos deux pays, Monsieur le Président, il n'y a pas qu'une frontière, il y a une philosophie. L'un construit sur la légitimité et le droit, l'autre se cramponne à un mythe pour justifier l'immobilisme. Mais malgré tout, le Maroc ne cherche ni revanche ni triomphe. Il tend la main, inlassablement. Et vous le savez : Sa Majesté le Roi Mohammed VI n'a jamais fermé la porte du dialogue, même lorsque, de votre côté, on préférait le silence au courage. Ce n'est pas faiblesse, mais noblesse, celle d'un chef d'Etat qui sait que la grandeur d'une nation se mesure à sa capacité à dépasser le ressentiment pour embrasser la fraternité. Rappelez-vous, à chaque fermeture de frontière, le Maroc a répondu par l'ouverture au monde. À chaque silence, par la constance. Car la vraie victoire, Monsieur le Président, n'est pas celle d'un pays sur un autre, mais celle de la vérité sur la méfiance. Aujourd'hui, le Royaume est un pôle de stabilité dans un monde fracturé, un acteur de paix dans une région en surchauffe, une puissance d'équilibre écoutée de Washington à Pékin, de Dakar à Riyad. Et puisqu'on y est, disons-le franchement : pendant que vous jouiez encore à la guerre froide, le Maroc, lui, joue la paix chaude, celle des chantiers, des routes et des accords. L'heure n'est plus aux crispations idéologiques ni à la nostalgie des illusions. L'Algérie, peuple frère, gagnerait à tourner la page et à reconnaître que la marocanité du Sahara ne menace en rien sa souveraineté, au contraire, elle libère, elle apaise, elle ouvre les horizons. Reconnaître cette évidence, ce n'est pas se renier, c'est se délivrer. Car persister dans le déni, c'est s'enchaîner soi-même à un mensonge épuisé. Monsieur le Président, L'Histoire ne repasse pas deux fois. Le moment est venu pour votre pays de choisir entre continuer à jouer les gardiens d'un passé révolu, ou devenir acteur d'un avenir maghrébin. Reconnaître la marocanité du Sahara ne serait pas un renoncement, mais un acte d'intelligence politique, un sursaut de courage, un signe de maturité. Il ne s'agit plus d'un débat territorial, mais d'un choix civilisationnel, celui du progrès contre la rancune, du développement contre la stagnation, de la coopération contre l'isolement. Le Maghreb, Monsieur le Président, ne se construira pas sur les murs de sable, mais sur les ponts de raison. Il ne naîtra pas de la défiance, mais de la complémentarité. L'Histoire, la vraie, vous tend la main, encore faut-il avoir le courage de la saisir avant que le temps, lui, ne la referme. Car le Sahara est marocain pas par décret, mais par essence. C'est une vérité que ni la propagande, ni le silence, ni les frontières ne sauraient effacer. Et c'est autour d'elle, désormais, que le Maghreb doit renaître, non contre lui-même, mais avec lui-même. Monsieur le Président, L'Histoire a déjà rendu son verdict : le Sahara est marocain, historiquement, diplomatiquement, juridiquement, géographiquement. Ceux qui s'obstinent à le nier ne combattent pas le Maroc, ils combattent l'évidence. Et il est toujours dangereux, en politique comme en morale, de se battre contre la vérité : elle finit, inévitablement, par gagner.