Le Bureau Marocain du Droit d'Auteur et Droits Voisins (BMDAV), l'Institut National de la Propriété Industrielle France (INPI France) et la Délégation de l'Union européenne au Royaume du Maroc organisent, avec le soutien d'INTERPOL, de la Motion Picture Association (MPA) et de l'Alliance for Creativity and Entertainment (ACE), un séminaire international consacré à la lutte contre le piratage audiovisuel, le 16 décembre prochain, à Rabat. Cette rencontre portera plus particulièrement sur la diffusion non autorisée d'événements sportifs en ligne, à l'approche de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2025) organisée au Maroc. Un enjeu économique, juridique et sécuritaire majeur Le séminaire placera au cœur des discussions la problématique du piratage numérique des contenus protégés par le droit d'auteur, un phénomène devenu un enjeu économique, juridique et sécuritaire de premier ordre. Les enquêtes menées ces dernières années par l'ACE mettent en évidence une forte concentration, au Maroc, d'opérateurs de piratage IPTV, de streaming et de content ripping. Certains orchestrent des réseaux illicites d'envergure, ciblant des publics en Afrique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient. Cet événement mettra en lumière un contexte où, malgré la multiplication des plaintes pénales et les avancées techniques facilitant l'identification des réseaux, peu de procédures aboutissent encore à des condamnations ou à la fermeture durable des plateformes illégales. Les délais procéduraux, la faible priorisation des infractions en matière de propriété intellectuelle et la sophistication des infrastructures utilisées par les pirates demeurent autant d'obstacles à l'efficacité des actions engagées. Le rôle stratégique du Maroc dans la lutte contre le piratage Le Maroc occupe une position stratégique dans cet écosystème. Véritable hub régional de distribution de contenus et passerelle numérique entre l'Afrique du Nord, l'Europe et le Moyen-Orient, le pays dispose d'infrastructures d'hébergement, de paiement et de télécommunications qui peuvent être détournées par les opérateurs de piratage. Cette même position renforce le rôle du Maroc en tant que partenaire essentiel pour la communauté internationale mobilisée en faveur de la protection des droits de propriété intellectuelle et de la sécurisation des chaînes de diffusion légales. Lire aussi : La CAF et le comité d'organisation dévoilent "Assad", la mascotte officielle de la CAN Maroc 2025 À l'approche de la CAN 2025, une augmentation des tentatives de diffusion illégale de matchs en direct est anticipée. Ce contexte crée un momentum favorable à une mobilisation coordonnée des autorités nationales, des régulateurs, des forces de l'ordre, des acteurs judiciaires et des opérateurs privés. Il offre également une occasion de sensibiliser sur les impacts économiques, sociaux et culturels du piratage, et de renforcer les outils de prévention, de dissuasion et de répression. Vers un cadre de coopération renforcée entre acteurs nationaux et internationaux Le séminaire de Rabat vise à intensifier les échanges entre les autorités marocaines compétentes — notamment les services de lutte contre la cybercriminalité, les instances de régulation et les autorités judiciaires — et leurs partenaires internationaux, parmi lesquels l'ACE, INTERPOL, la MPA, l'INPI France et la Délégation de l'Union européenne au Maroc. Les discussions porteront sur le partage d'expériences, l'amélioration des mécanismes de coopération, l'accélération des procédures de blocage de domaines et flux pirates, ainsi que sur le renforcement des capacités des acteurs publics et privés face à des méthodes de piratage en constante évolution. Les organisateurs soulignent que, au-delà de la CAN 2025, cette initiative s'inscrit dans une démarche durable visant à consolider le rôle du Maroc comme acteur central de la lutte contre le piratage dans la région. Elle s'appuie sur la coopération internationale, le renforcement des capacités des institutions nationales et la sensibilisation du public aux effets des atteintes à la propriété intellectuelle sur la création, l'investissement et l'emploi. Cet événement intervient d'ailleurs au lendemain d'une rencontre organisée à Casablanca par l'Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale, en partenariat avec l'INPI France et la Délégation de l'Union européenne au Maroc, consacrée à la lutte contre la contrefaçon. Cette rencontre marque une intensification de la mobilisation face à une pratique dont l'ampleur ne cesse de croître, notamment lors des grands événements sportifs. À l'instar du piratage, la contrefaçon génère d'importantes pertes économiques à des écosystèmes entiers, en plus d'exposer les consommateurs à des risques sanitaires et sécuritaires.