Le président de l'organisme public des ports en Espagne depuis novembre, Álvaro Rodríguez Dapena, a donné une interview à EuropaSur dans laquelle il est revenu sur les défis qui l'attendent à son nouveau poste. Ancien membre du conseil d'administration du port d'Algésiras, le nouveau président des ports d'Etats espagnols a estimé qu'une solution concertée à la fermeture de la frontière avec le Maroc pour que l'impact sur les compagnies maritimes ne devienne irréversible. Rodríguez Dapena a assuré que «des efforts diplomatiques sont déployés pour relancer les lignes et les récupérer cette année, idéalement avant qu'une partie de l'activité ne devienne irrécupérable», alors que d'autres routes maritimes se sont imposées vers le Maroc, comme celles de Sète ou de Marseille. «Nous souffrons depuis deux ans de la décision unilatérale du Maroc de supprimer l'opération "Traversée du détroit" et les liaisons maritimes régulières», commente Rodríguez Dapena qui estime que l'Espagne a perdu dix millions de passagers en deux ans. Cette situation «affecte les résultats négatifs de l'autorité portuaire et des entreprises qui fournissent des services aux passagers, ainsi que des services complémentaires pour les compagnies maritimes», ajoute-t-il. Aussi, pour Rodríguez Dapena, le développement de Tanger-Med n'est pas une menace pour le port d'Algésiras, bien que le dernier ayant connu une légère baisse d'activité. Il estime en effet qu'il est «question de partager le gâteau d'un côté à l'autre». Le trafic dans le détroit devant doubler dans les sept ans, le nouveau président des ports d'Etat a ajouté que «des parts sont ajoutées au gâteau et il y a des options pour tout le monde».
