Les tensions entre la France et l'Algérie pourraient prendre un nouveau tournant. Selon le magazine L'Express, Paris envisagerait de geler les avoirs de «vingt dignitaires» du régime algérien. Cette mesure pourrait être appliquée en cas de nouvelle escalade entre les deux pays, une menace déjà évoquée par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. «D'après nos informations, cette option est sérieusement étudiée, tant à Bercy (ministère des Finances) qu'à Beauvau (ministère de l'Intérieur). Une liste d'une "vingtaine de dignitaires" a été établie, nous confie une source gouvernementale. Ces personnalités occupent des postes clés dans l'administration, la sécurité et la politique algériennes, tout en possédant des biens ou des intérêts financiers en France», précise L'Express. «On estime que 801 membres de la nomenklatura algérienne ont des intérêts financiers en France et s'y rendent régulièrement. Cela, sans compter les militaires.» Cette sanction serait envisagée comme «une réponse au refus d'Alger de reprendre plusieurs de ses ressortissants sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). L'idée, au sein du gouvernement, est d'utiliser cette liste de vingt dignitaires comme un ultime levier dans les négociations diplomatiques entre les deux pays», explique L'Express. Une première mesure a été prise le 16 mai dernier par le ministère des Affaires étrangères, qui a suspendu un accord de 2007 permettant aux détenteurs de passeports diplomatiques de circuler librement entre les deux pays sans visa. La crise entre Paris et Alger a été déclenchée après la reconnaissance, le 30 juillet, par le président Emmanuel Macron, de la marocanité du Sahara occidental. L'arrestation, le 16 novembre à Alger, de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a encore envenimé les relations franco-algériennes.