Nabil B., témoin clé dans le procès Marengo contre le baron de la Mocro Maffia Ridouan Taghi, sera bientôt remis en liberté. La Cour d'appel d'Amsterdam a ordonné la suspension de sa détention provisoire, notant qu'il a déjà purgé la majeure partie de la peine convenue dans le cadre de son accord de témoin, a rapporté NOS mardi. Nabil B. est en détention depuis 2017. Dans le temps, il s'est vu promettre un maximum de huit ans en échange de son témoignage contre le réseau tentaculaire de trafic de drogue. Le tribunal a estimé que sa remise en liberté n'affecterait pas la peine finale qui doit encore être décidée en appel. Pour autant, l'homme reste soumis à des conditions strictes, notamment l'obligation de se rendre disponible pour témoigner en appel, en plus de s'abstenir de toute nouvelle infraction. Le tribunal a également souligné la nécessité de mesures de protection renforcées. Depuis que le ministère public néerlandais (OM) a révélé en 2018 que Nabil avait accepté de coopérer en tant que témoin, trois hommes de son entourage immédiat ont été assassinés. Son frère Reduan a été abattu dans son entreprise à Amsterdam, le 29 mars 2018, seulement six jours après l'annonce du parquet. Son avocat, Derk Wiersum, a été tué par balles devant son domicile, en septembre 2019. En juillet 2021, le journaliste d'investigation Peter R. de Vries, qui agissait comme son conseiller et confident, a été assassiné en plein centre d'Amsterdam. Ridouan Taghi a été condamné à la réclusion à perpétuité en septembre 2025, dans le cadre du procès Marengo. Celui-ci portait sur six meurtres, quatre tentatives de meurtre et de nombreux assassinats planifiés entre 2015 et 2017. Le tribunal d'Amsterdam l'a décrit comme le «chef incontesté» d'une organisation criminelle violente, jugeant que seule une peine de prison à vie pouvait protéger la société de ces agissements. Taghi, longtemps visé par un mandat d'arrêt international, a été arrêté à Dubaï en 2019 lors d'une opération conjointe maroco-émiratie-néerlandaise et extradé vers les Pays-Bas. Il est également soupçonné d'implication dans la fusillade de 2017 au Café la Crème à Marrakech. Son bras droit, Said Razzouki, et plusieurs associés ont également reçu de lourdes peines.
