La maison antisismique conçue par Aziza Chaouni a reçu le prix d'engagement social, dans le cadre de l'édition d'Ammodo Architecture Award de cette année. L'architecte travaillant entre le Maroc et le Canada a été primée pour ce prototype proposé à Talat N'Yaacoub, dans la province d'Al-Haouz (Marrakech-Safi) fortement impactée par le séisme du 8 septembre 2023. Ammodo Architecture explique que le prototype avait été récompensé pour «sa réponse architecturale à la fois sobre et pertinente, qui répond aux défis urgents du logement dans une région sismique». «Plutôt que d'imposer des modèles extérieurs, la conception valorise les matériaux, les savoir-faire et la culture locaux. Son utilisation de briques de terre comprimée (BTC), conçues pour résister aux séismes, démontre comment l'innovation peut naître du terrain, alliant résilience, durabilité et continuité culturelle», souligne-t-on. Autrement dit, le prototype «réinterprète la maison à cour traditionnelle de la région du Haouz, caractérisée par son lien profond avec le paysage et son intelligence sociale et climatique». Il conserve ainsi cette typologie, «tout en intégrant des innovations parasismiques grâce à des blocs de béton armé». Le plan du prototype comprend trois cours : «une pour les réceptions et la détente, une pour la cuisine et une pour les services tels que la buanderie, l'élevage de petits animaux et le jardinage». Le projet a été apprécie pour son organisation de l'espace, qui tient compte du lien social et du confort microclimatique, «tout en assurant ombre et ventilation». Annonçant sa consécration, Aziza Chaouni a exprimé sa gratitude, en faisant savoir que ce prix servirait à «achever l'une des salles de classe de la Maison des Etoiles, dans le Haouz, pour l'ONG Association Amal Biladi». La Maison des Etoiles est «un centre ouvert aux enfants et aux jeunes de deux villages touchés par le séisme de 2023». Elle propose «un soutien périscolaire, des espaces d'étude, des jardins, une aire de jeux et des formations en éco-construction et en xéropaysagisme».