La vengeance est un plat qui se mange froid, dit l'adage. Pour lui avoir piqué sa petite amie et son fief, Jamal tue Mohamed. Quand Mohamed est arrivé, ce jour du mois de juin, au quartier « La Renaissance », à Khemisset, il n'a pas imaginé qu'il y laisserait la peau. D'abord, ce jeune de vingt-trois ans s'est habitué à s'y rendre bien qu'il demeure un peu plus loin, non pas pour rencontrer des amis, ni pour rendre visite à un membre de sa famille. Il fréquentait souvent les lieux pour liquider des quantités de drogue : haschich et comprimés hallucinogènes. Que s'était-il passé cet après-midi ? Il était en train de remettre à ses clients leurs doses quotidiennes en drogue quand un jeune homme du quartier s'est planté derrière lui pour lui porter un coup de couteau qui lui a coûté la vie. Ce jeune n'était autre que son ex-ami et actuel ennemi, Jamal, âgé de vingt-six ans, qui était armé d'un coutelas. Le guettait-il ? Peut-être. En un clin d'œil, il l'a surpris par un coup violent de son arme blanche au niveau de la tête. Une seule blessure était suffisante pour que Mohamed souffre horriblement. Il a hurlé de douleur avant de s'effondrer. Les badauds se sont attroupés autour de Mohamed qui endurait le supplice. Tout le monde était sous le choc. Ils n'ont pas cru leurs yeux. Et Jamal ? Il a disparu. Personne n'a suivi ses pas. A-t-il quitté les lieux ? Ils n'en savaient rien. Deux minutes plus tard, le voilà de retour armé, cette fois-ci, d'un couteau. Il a menacé les badauds qui se sont dispersés et lui ont laissé le chemin. Sans hésitation, il s'est avancé vers Mohamed qui gisait dans une mare de sang. Sans pitié, il a criblé son corps de plusieurs coups. Personne n'a pu s'approcher de lui pour l'éloigner du corps de Mohamed qui est inéluctablement passé de vie au trépas. Une fois terminé son acte barbare, Jamal a pris la poudre d'escampette. À ce moment, un curieux avait déjà téléphoné aux éléments de la gendarmerie royale de Maâziz. Rapidement, ils sont arrivés sur la scène du crime. Malheureusement, la victime avait déjà rendu l'âme. Le chef de la brigade a avisé le parquet général près la Cour d'appel de Rabat avant d'appeler le fourgon mortuaire. Le cadavre a été évacué à la morgue. Les limiers se sont lancés aussitôt sur les traces de Jamal. Dans un état hystérique, ce dernier criait et insultait le défunt et tous ceux qui passaient près de chez lui à Maâziz. Deux éléments de la gendarmerie lui ont demandé de se rendre. Jamal s'est révolté farouchement. Il n'est tombé dans leur filet que grâce à un piège. Pourquoi a-t-il tué cruellement son ex-ami? Tous deux trafiquants de drogue, ils partageaient les fiefs de la distribution de leur marchandise. Cupide, Mohamed n'était plus satisfait de son activité. Il a commencé à élargir son fief et à accroître le nombre de ses clients au détriment de Jamal. Bien que ce dernier lui ait demandé de respecter leur deal, Mohamed a fait semblant de n'avoir rien entendu et a continué à élargir son champ d'action. Pire encore, Mohamed a commencé à tourner autour de la maîtresse de Jamal. Il n'hésitait pas à chaque fois de lui remettre des cadeaux précieux au point qu'elle a fini par tourner définitivement le dos à son premier amant. Une relation amoureuse a été entretenue entre eux. Depuis, le sentiment de vengeance rongeait le cœur de Jamal au point qu'il guettait l'occasion convenable pour passer à l'acte. Et il ne l'a pas raté quand Mohamed est arrivé au quartier « La Renaissance » pour revendre sa marchandise.