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Démocratie sanitaire
Publié dans Albayane le 12 - 12 - 2012


Qu'en est-il des droits des malades ?
Le secteur de la santé soulève des passions jamais égalées jusque là. On a eu droit et on continue du reste à avoir droit chaque jour que Dieu fait à une flopée d'articles qui relatent des faits, des événements, des activités en relation avec le secteur de la santé.
Pratiquement tous les quotidiens arabophones et francophones, les hebdomadaires, les mensuels, les magazines consacrent des espaces importants aux questions de santé.
Quoi de plus normale me direz-vous, de plus logique puisque la santé c'est ce que nous avons tous de précieux et qu'à ce titre tout ce qui gravite autour de cette même santé nous intéresse, nous concerne et peut aussi nous préoccuper.
Que publient ces derniers temps tous ces supports ?
Non à la désinformation et à la manipulation
Premièrement : que la décision gouvernementale d'interdire le TPA fait rager celles et ceux qui sont directement concernés par cette sage, logique et courageuse initiative qui va mettre un terme une anomalie très pénalisante, à un non droit qui perdure depuis 2001.
Deuxièmement : ces journaux consacrent souvent des colonnes à la une aux différentes grèves et sit-in des étudiants des IFCS, des étudiants dont certains n'ont même pas totalisé un mois de cours et qui demandent et exigent des chose dont ils ne connaissent pas tous les aspects, ni les véritables enjeux pour notre système de santé et partant pour la santé de tous les citoyens. Ces étudiants sont manipulés de manière éhontée par certains individus et syndicats en mal de reconnaissance.
Troisièmement : il est aussi question de certaines revendications montées de toutes pièces que certains syndicats s'émerveillent à utiliser comme argument des différentes grèves enregistrées ces derniers temps. Ce qui est totalement erroné, faux puisque nous savons tous que la plupart des revendications des professionnels du secteur ont été satisfaites par l'adoption de huit décrets d'augmentation des salaires des médecins résidents et internes, ainsi que des médecins exerçant dans le secteur public.
D'autres augmentations de salaires des professeurs universitaires ont été aussi adoptées, outre les indemnisations pour les risques professionnels, les permanences, les astreintes et les primes de responsabilité, sans oublier l'amélioration des conditions de travail.
Par ailleurs, il est utile de rappeler que toujours dans le cadre de la nouvelle dynamique que connaît le secteur de la santé et des avantages et amélioration très significatifs enregistrés pour l'année 2012 l'Etat marocain a alloué une enveloppe de 12milliards de dirhams et 2000 postes budgétaires au secteur de la santé.
Des actes responsables
Sans remettre en question le droit des professionnels de santé de pouvoir librement revendiquer quand les droits des uns et des autres sont bafoués, ignorés ou quand la porte est fermée par les responsables du ministère de la santé à tout dialogue susceptible de rendre justice aux différentes catégories du personnel de santé , je ne peux que me tourner vers ces mêmes syndicats, vers ces mêmes professionnels pour leur demander en leur âme et conscience ce qu'ils font du droit des malades.
En effet, il est regrettable de constater que l'intérêt des malades est largement ignoré par ceux qui appellent aux grèves, ces individus ont tendance à voir les hôpitaux et les différentes structures sanitaires comme un carré qui leur appartient, une sorte de propriété privé, un espace protégé où ils peuvent faire tout ce qui leur plait sans avoir à rendre des comptes à personnes, ce que la raison ne peut en aucun cas accepter indéfiniment.
Comme il ne peut être acceptable de tenir en otage des citoyens malades, diminués physiquement et psychologiquement à chaque grève, des malades qui ont toutes les peines du monde à se déplacer pour venir à l'hôpital afin d'être soit hospitalisés, subir des examens biologiques ou radiologiques ou pour bénéficier d'une consultation spécialisée conformément aux rendez-vous que ces malades ont décroché, mais qui au jour «J» se voient répondre que les professionnels sont en grève. Quel serait votre sentiment à ce moment précis si c'était vous le malade ou un membre de votre famille qui souffre ?
Droits des malades et usagers du système de santé
Ces agissements quand ils se répètent souvent dans le temps finissent par lasser tout le monde Ces comportements irresponsables et ces débrayages sauvages représentent une insulte à l'adresse des malades et leurs familles.
Les citoyens qui s'adressent aux hôpitaux ont des droits, parmi lesquels il y a le droit fondamental à la protection de la santé.
Les professionnels de santé ont choisi librement ce métier qui est noble, un métier qui exige beaucoup d'humanisme, qui nécessite que l'on soit à l'écoute des malades, de les aider, de les accompagner, de les soulager, de les conforter.
La profession médicale ou infirmière exige beaucoup de patience et d'altruisme et ce n'est pas en procédant à des grèves que l'on pourra réaliser aces actions humaines dont la noblesse n'a d'égale que la satisfaction que chaque médecin, chaque infirmière pourra en retirer une fois le devoir accompli avec amour, tact et sérénité.
Dans ce même ordre d'idée, il faut aussi rappeler que les professionnels de santé ont la responsabilité morale de mettre en œuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chaque patient une vie digne.
En soulevant toutes ces questions, en abordant les spécificités de la profession de médecin et, d'infirmier et d'infirmière et en reconnaissant à toutes ces catégories de professionnels de santé des droits légitimes eu égard au travail qu'ils accomplissent, je ne peux aussi que réclamer ici plus de justice, plus de compassion afin que soit assurer aussi la défense des droits des patients, le respect de la dignité de la personne malade, la promotion de la place des usagers, qui sont des éléments fondamentaux dans notre système de santé.
Prise de conscience collective
Il faut avoir présent à l'esprit que les citoyens Marocains prennent de plus en plus conscience de leurs droits et qu'à ce titre et concernant l'accès aux soins, ils sont unanimes pour réclamer une prise en charge de qualité, respectueuse de leur intégrité loin de toutes les querelles intestines et autres grèves de zèle dont ils sont toujours les premières victimes
On assiste aussi à une évolution sociétale globale, dans laquelle les citoyens sont, bien plus que par le passé, impliqués dans le déroulement de leur maladie , de leur propre santé , les malades aujourd'hui posent beaucoup de questions, ils cherchent à savoir le comment et le pourquoi de toutes les actions et de pourquoi des problèmes et le cas échéant ils n'hésitent pas recourir à la justice et qui sait si demain ils n'iront pas ester en justice ceux qui sont responsables de toutes ces grèves ?
Comme on peut le remarquer, il y a matière à réflexion, de ce fait chacun doit mettre du sien et savoir que la responsabilité qui incombe a tous est d'intégrer ces évolutions et d'anticiper ces mutations, en faisant en sorte que chaque usager du système de santé, que chaque patient soit un acteur à part entière du système de santé et non pas un citoyen insatisfait de son système de soins !
Règlement intérieur des hôpitaux publics
Article 91 : Devoirs à l'égard des patients
Le personnel de l'hôpital est tenu au respect de la dignité, de l'intimité, de l'appartenance ethnique, religieuse, politique syndicale ou sociale des patients séjournant ou fréquentant l'hôpital.
Le personnel de l'hôpital doit répondre aux appels des patients avec diligence, les renseigner et les conseiller. Il doit éviter tout comportement susceptible d'altérer l'image de marque du service public ou de nuire à sa réputation et notamment; de tenir des propos injurieux à l'endroit des patients, d'accepter des patients ou des autres usagers des gratifications ; de quelque nature que ce soit de tenir avec les patients des discussions susceptibles de porter un doute sur le diagnostic ou l'efficacité du traitement ou, le devenir de la maladie.


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