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Les dangers de la banalisation
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 29 - 03 - 2004

Le conflit israélo-palestinien n'est plus, depuis quelque temps déjà, qu'une comptabilité morbide des morts et des blessés, des maisons détruites et des champs saccagés. L'Irak amène chaque jour son lot d'attentats, d'explosions, de morts et d'estropiés à vie.
Le citoyen frappé d'impuissance et de lassitude, n'est plus révolté par les images et pire, s'attend chaque jour à plus de drame, à plus de sang. Plus rien ne l'étonne, plus rien ne le révolte, saturé de tant d'horreurs et de folies meurtrières.
L'être humain a une capacité d'adaptation étonnante et vraisemblablement illimitée. Aux situations les plus invraisemblables, il répond par une soumission qui ne peut s'expliquer que par l'instinct de survie que chacun reçoit en prime à la naissance. Cette capacité d'adaptation s'accompagne par une tendance à la banalisation des actes les plus criminels, banalisation contre laquelle il faut s'élever.
L'abondance de l'information en temps réel accentue cette tendance qui finit par dépasser l'auditeur et le lecteur, et toucher les médias eux-mêmes. Depuis le 11 septembre 2002, le monde est entré dans des zones de turbulences que d'aucuns s'empressent de qualifier de troisième guerre mondiale. Il est vrai que le terrorisme n'épargne aucun pays et nul ne peut se considérer à l'abri, quelle que soit la politique suivie par son gouvernement. La mondialisation des revendications qui visent des catégories d'hommes, de peuples et d'ethnies, n'a que faire des frontières et des Etats.
Après avoir été tous Américains, tous Casablancais, on est aujourd'hui tous Espagnols en attendant demain d'être tous Anglais, Français, Polonais, Japonais ou encore Jordaniens ou Saoudiens. Est-ce la seule réponse que l'on a à tant de barbarie ? L'indignation et la compassion ne suffisent pas pour endiguer cette ignoble vague. Le laxisme ou la compréhension de certains gouvernants ne rendront pas leur territoire un sanctuaire. Trop de démocratie devient coupable dans une guerre que personne n'a voulue, hormis ces idéologues sanguinaires qui n'ont d'autres buts que la destruction. Il ne sert à rien de flatter les extrémismes pour se croire à l'abri de leurs foudres.
Tout le monde est concerné, tout le monde est en danger de mort violente, les chrétiens gauchistes ou de droite, les juifs arabisants et arabophones, les juifs utopiques ou réalistes, les musulmans modernistes et modérés, les musulmans orthodoxes, les pieux et les laïcs.
Cette nébuleuse terroriste et toutes les autres organisations criminelles qu'elle inspire doivent tuer pour exister. Mais c'est le retentissement des actes terroristes relayés par les médias qui fait l'efficacité des organisations internationales du crime le plus abject, le terrorisme aveugle, qui n'épargne aucun innocent, jeune ou vieux, femme, homme ou enfant. La puissance de leurs bombes augmente proportionnellement à la notoriété qu'ils recherchent. C'est pourquoi la banalisation devient dangereuse. Une bombe, deux ou trois morts, quelques blessés, deviennent un événement retracé en quelques lignes qui disparaît de l'actualité aussitôt l'information donnée. Les groupes terroristes sont alors amenés à une surenchère meurtrière, plus spectaculaire dans l'horreur, où les morts, après avoir été comptés par dizaines se comptent aujourd'hui par centaines et demain par milliers.
Le pire est devant nous. Les bombes vont bientôt nous paraître bien désuètes devant les dangers que nous prédisent les experts en catastrophes de tout genre.
Les attentats à l'arme chimique sont notre avenir en attendant l'arme microbienne et possiblement la menace atomique. A moins que les peuples, tous les peuples, toutes les religions, tous les régimes étatiques ne s'unissent devant le danger commun à tout le genre humain : le terrorisme des extrêmes, des fanatiques, des irresponsables, des inconscients, en fait des fous. Il est permis de rêver, de rêver que les populations ne servent plus de vivier aux assassins, il est permis de rêver que nos gouvernants et nos guides spirituels, conscients de cette guerre à l'Homme, menée par des fanatiques déséquilibrés, non seulement condamnent vigoureusement ces actes, mais mettent en harmonies leurs actes avec leurs propos. C'est tous les responsables politiques qui doivent descendre dans la rue de par le monde, mais aussi les chefs spirituels, les chefs de toutes les religions, les prêtres, cardinaux, évêques, les rabbins, petits et grands, les imams, les ayatollahs, les bonzes et les autres.
Le conflit israélo-palestinien n'a que trop duré. Américains et européens doivent peser de tout leur poids avec les partisans de la paix, israéliens et palestiniens, pour qu'une paix juste et équitable mette fin à tant de haine, de morts et de sang. C'est une étape importante et nécessaire dans la lutte contre le terrorisme, elle enlèvera l'élément qui aujourd'hui mobilise la rue arabe et déstabilise certains gouvernements.
Le terrorisme pour se développer à besoin de la connivence tacite de la rue qu'on doit s'atteler à lui interdire. La paix au Moyen-Orient est la seule voie. Le monde est aujourd'hui en guerre contre l'internationale terroriste et lorsqu'on est en guerre, l'angélisme et la naïveté deviennent criminelles. Il n'y a plus place à l'hypocrisie qui se veut habileté. C'est une vraie mobilisation mondiale contre le terrorisme dont on a besoin. A banaliser l'événement, demain, il sera trop tard.
• Par Gabriel Banon.


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