La justice palestinienne a révélé que des centaines de millions de dollars avaient disparu des caisses de l'Autorité qui est en train de vivre une crise financière. Des centaines de millions de dollars avaient disparu des caisses de l'Autorité palestinienne, a révélé dimanche le procureur général palestinien, Ahmed al-Meghani. Une révélation qui intervient onze jours après la défaite électorale du mouvement Fatah au pouvoir, accusé de corruption. Ahmed al-Meghani, a affirmé «qu'environ 700 millions de dollars» manquaient dans les coffres de l'Autorité palestinienne. Il s'agit d'une somme considérable si l'on tient compte du fait que le déficit annuel de l'Autorité palestinienne s'élève à 800 millions de dollars et toute l'aide annuelle à un milliard environ. Le procureur a précisé que 25 suspects avaient déjà été arrêtés dans cette affaire et que d'autres étaient en fuite à l'étranger. Il a révélé que son rapport devait être initialement publié le 20 décembre, mais qu'il avait été reporté à la suite d'une demande express du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de crainte qu'il ne serve d'argument électoral aux opposants du mouvement Fatah au pouvoir. L'enquête a notamment dévoilé un trou de 20 millions de dollars dans les comptes de la télévision palestinienne (PBC), a rapporté M.Meghani. Rappelons que le gouvernement israélien avait donné son feu vert au transfert de fonds dus à l'Autorité palestinienne en menaçant ne plus le faire dans l'avenir. Il s'agit d'une tranche de quelque 250 millions de shekels (45 millions de dollars environ). Ces fonds mensuels correspondent essentiellement au produit de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens et transitant par Israël. Des responsables sécuritaires israéliens ont estimé que le non-versement de ces sommes risquait d'engendrer un chaos dans les territoires palestiniens. «L'argent sera transféré, mais plus un seul sou ne sera versé dans l'avenir si le Hamas se retrouve à la tête de d'Autorité palestinienne alors qu'il n'a pas renoncé à la violence et à son objectif final de détruire Israël», a mis en garde le ministre de l'Habitat, Zeev Boïm. La victoire électorale du Hamas a suscité des inquiétudes à la Bourse de Tel-Aviv, qui a baissé de 4,1% depuis la victoire électorale du Hamas aux législatives du 25 janvier. Le shekel a également reculé de plus de 1% face au dollar. Cependant, le patronat et les responsables israéliens sont restés optimistes. Ils estiment que la prochaine arrivée au pouvoir des islamistes palestiniens du Hamas ne devrait pas «casser» une croissance soutenue bien que cette nouvelle donne politique ait créé un climat d'incertitude. L'an dernier, le Produit intérieur brut israélien a grimpé de 5,2%, le taux le plus élevé depuis le déclenchement de l'Intifada en l'an 2000. La Banque d'Israël mise sur une croissance de 4,3% pour cette année. La corruption, un des facteurs de la victoire du Hamas Mahmoud Abbas, élu en janvier 2005, s'était engagé à lutter contre la corruption et à appliquer un vaste programme de réformes dans les institutions palestiniennes. La corruption au sein de l'Autorité palestinienne, noyautée par le Fatah, est un des facteurs ayant conduit à la victoire du Hamas aux législatives du 25 janvier, le mouvement intégriste passant pour intègre aux yeux d'une majorité de l'électorat. Il est cependant le responsable de la plupart des attentats-suicides anti-israéliens durant l'Intifada, mais il observe une trêve des attaques depuis un an. Nigel Roberts, ancien représentant de la Banque mondiale dans les territoires autonomes, a déclaré récemment au journal israélien Haaretz que l'Autorité palestinienne était au bord de la faillite en dépit d'une aide de cinq milliards de dollars en cinq ans.