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Le ministère de l'intérieur destitue le gouverneur d'Inzegan-Aït Melloul, Ismaïl Aboulhokouk, pour un litige foncier de 4 600 m2 entaché de graves soupçons
Le ministère de l'intérieur a prononcé, jeudi 11 septembre, la destitution d'Ismaïl Aboulhokouk, gouverneur de la préfecture d'Inzegan Aït Melloul, qu'il a rappelé à l'administration centrale sans attribution, à la suite d'investigations minutieuses portant sur une opération foncière au caractère pour le moins équivoque. D'après des sources concordantes, une commission tripartite mandatée par le département a séjourné trois jours au siège de la préfecture afin d'examiner plusieurs affaires jugées opaques. L'une d'elles, soulignent-elles, concernait «un terrain de plus de 4 600 mètres carrés, initialement réservé à l'édification d'un établissement d'enseignement, qui a été cédé pour un montant dérisoire, fort éloigné de sa valeur marchande effective.» Un patrimoine public détourné de sa vocation éducative Les documents consultés révèlent que la parcelle en cause figurait au plan d'aménagement de la ville comme équipement scolaire. Or, «elle a été concédée sans qu'aucune modification réglementaire n'ait été actée, si bien que, sur le papier, elle demeurait classée comme espace dédié à l'instruction», ont observé des interlocuteurs avertis. Ces derniers précisent que la même parcelle a été ensuite revendue à une société récemment constituée et intimement liée à des notabilités locales. Selon eux, «la revente se fit à un prix multiplié plusieurs fois, ce qui traduisait une spéculation immobilière manifeste.» Des autorisations expéditives et des présomptions de connivence À la faveur de cette revente, le plan d'aménagement fut révisé, dépouillant la parcelle de son affectation éducative et la convertissant en zone à vocation commerciale. Dans un délai inhabituellement court, «l'entreprise nouvellement détentrice obtient un permis érigeant un complexe d'envergure, combinant centre commercial, bureaux et équipements sanitaires s'élevant sur cinq étages, alors que le secteur n'autorisait jusque-là que trois niveaux». Ces volte-face, qualifiées de précipitées, alimentent des soupçons de collusion et d'abus d'autorité. Plusieurs sources affirment que «ces irrégularités ont directement précipité la décision d'écarter le gouverneur, dans l'attente des conclusions définitives de l'instruction et des éventuelles répercussions sur d'autres échelons de l'appareil administratif.»