Les créances en souffrance des banques ont décéléré de 2,7% pour atteindre un encours de 97,4 milliards de dirhams (MMDH) au titre de l'exercice 2024, selon Bank Al-Maghrib (BAM). Ce niveau se traduit par un taux de sinistralité de 8,4%, en amélioration de 0,1 point par rapport à l'année précédente, indique BAM dans son rapport annuel sur la supervision bancaire. En effet, l'analyse par niveau de risque indique que l'encours des créances pré-douteuses a augmenté de 4,1% à 6,5 MMDH, tandis que celui des créances douteuses a reculé de 1,7% à 8,7 MMDH. Les créances compromises ont, quant à elles, enregistré une hausse de 3,1% à 82,2 MMDH, souligne la Banque centrale. Lire aussi | La concentration de l'activité bancaire quasi-stable en 2024 La répartition en pourcentage fait également ressortir une part dominante des créances compromises (84%), suivies des créances douteuses (9%) et des créances pré-douteuses (7%). Les provisions pour créances en souffrance ont enregistré une hausse de 4,6%, induisant un taux de provisionnement en amélioration de 2 points à 69% d'une année à l'autre. Ce taux ressort à 76% pour la catégorie des créances compromises, 45% pour les créances douteuses et 11% pour les créances pré-douteuses. Les banques ont également constitué 17,1 MMDH de provisions à caractère général pour couvrir les créances sensibles. Ces provisions représentent 1,6% des crédits sains. Lire aussi | Marché boursier: les personnes physiques marocaines pèsent 25% des transactions au T1 Quid des créances sur la clientèle ? En 2024, ces dernières sur cette même clientèle des 11 groupes bancaires marocains ont atteint un niveau consolidé de 134,6 milliards de dirhams, marquant une hausse de 2% par rapport à la fin 2023. Malgré cette progression, le taux de risque s'est légèrement amélioré, reculant de 0,2 point pour s'établir à 9%, grâce à une évolution maîtrisée des crédits. Face à cette situation, les établissements bancaires ont renforcé leurs efforts de provisionnement. Les provisions constituées pour couvrir ces créances ont progressé de près de 5%, après une hausse de 2,6% l'année précédente, pour atteindre 93 milliards de dirhams. Cette dynamique a permis une amélioration du taux de couverture, qui passe de 67% à 69% en un an. Lire aussi | Projet de loi de finances 2026: Nadia Fettah donne un avant-goût Les filiales bancaires opérant à l'étranger, notamment sur le continent africain, ont également vu leurs créances en souffrance atteindre 16,1 milliards de dirhams. Là encore, le taux de risque est en recul de 0,1 point, à 7,2%, tandis que le taux de couverture par les provisions s'est renforcé, passant de 81,1% à 82,4%. Au-delà des créances en souffrance, les groupes bancaires ont poursuivi leur politique de provisionnement préventif. Les créances sensibles, répondant aux critères de la norme IFRS 9, ont été provisionnées à hauteur de 16,9% en moyenne. Les créances saines, ne présentant pas d'indice de vulnérabilité, ont quant à elles été couvertes par des provisions représentant 0,8% des encours. Lire aussi | Unisystem Group réorganise sa structure et accueille AfricInvest comme investisseur stratégique Du côté des ménages, l'encours des créances en souffrance, porté par les banques et les sociétés de financement, a connu une hausse de 6,7%, pour atteindre 44,6 milliards de dirhams. Cette évolution s'accompagne d'une augmentation du taux de risque, qui passe de 10,2% à 10,5%. Dans le détail, le taux grimpe à 10,6% pour les ménages résidents, tandis qu'il recule à 7,1% pour les ménages non-résidents. Le taux de couverture de ces créances s'établit à 64%. Enfin, Les créances en souffrance détenues sur les entreprises non financières ont progressé de 0,7%, atteignant 70,1 milliards de dirhams. Toutefois, le taux de risque affiche une légère détente, à 11,1%, avec une couverture par les provisions de 73%. Toujours est-il que certains secteurs restent particulièrement exposés. Le BTP enregistre une baisse de 0,8% de ses créances en souffrance, mais conserve un taux de risque élevé à 13,7%. À l'inverse, le secteur du commerce voit ses créances improductives progresser de 4,3%, avec un taux de sinistralité qui grimpe à 15,7%, confirmant sa vulnérabilité persistante.