Le Roi Mohammed VI avait dès les toutes premières années de son accession au Trône, programmé des visites en Afrique. Le premier voyage l'avait conduit au Sénégal, dirigé alors par le président Abdoulaye Wade avec lequel il a mis sur les rails et consolidé un partenariat novateur. Suivra ensuite, tout au long de la décennie, une série de voyages au Sénégal, au Gabon, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Niger -notamment pendant les années de sécheresse-, au CongoBrazzaville, au Bénin, en Gambie, au Cameroun, à la République démocratique du Congo, en Guinée équatoriale et en Guinée Conakry...soit une dizaine de pays dans lesquels il a pris l'habitude de se rendre régulièrement, renouvelant et consolidant des partenariats stratégiques bilatéraux et jetant les bases d'une vision interafricaine nouvelle. Au sommet Europe-Afrique, organisé au Caire en avril 2000, SM Mohammed VI a pris et annoncé la décision solennelle d'annuler la dette extérieure de tous les pays africains, contractée auprès du Maroc. En février 2006, le Souverain s'était rendu successivement à Brazzaville, Banjul (Gambie), Kinshasa et Libreville, quatre pays visités d'un coup et avec lesquels plusieurs accords de coopération furent signés, portant sur les investissements, le commerce et l'industrie, la santé, la coopération technique, l'aéronautique, le tourisme, la protection de l'environnement, l'agriculture et la pêche, ainsi que la formation et la construction... La dernière visite de SM le Roi en février 2014 au Mali, en Côte d'Ivoire, en Guinée Conakry et au Gabon a consacré de manière plus ou moins définitive l'ancrage du Royaume en Afrique. En témoignent à la fois la durée du séjour du Souverain - plus de 21 jours-, l'importance de la délégation qui l'a accompagné, composée de membres du gouvernement, d'une centaine de chefs d'entreprises et de directeurs d'offices publics, de banquiers et d'assureurs, des représentants des Forces Armées Royales et de plusieurs autres personnalités. En témoigne également le nombre d'accords signés tour à tour, avec les pays visités : 17 accords avec le Mali ; 26 avec la Côte d'Ivoire ; 21 avec la Guinée Conakry; enfin 24 avec le Gabon...C'est dire la portée, à la fois politique, économique, culturelle, cultuelle, sociale et humaine de ce modèle de partenariat qui recouvre la quasi-totalité des secteurs d'activité. Une coopération multiforme, au niveau des Etats et des gouvernements comme aussi à celui des secteurs privés. Les banques principales comme BMCE Bank, notamment à travers la Bank Of Africa (BOA), Attijariwafa bank et la Banque Populaire renforcent leur présence et développent leurs activités dans le continent. Maroc Telecom est présent au Mali, au Gabon, au Burkina Faso et en Mauritanie, au Bénin et au Togo à travers les filiales acquises de Etisalat, avec un chiffre d'affaires qui fait pâmer d'envie plusieurs de ses concurrents internationaux. De leur côté, les groupes de construction comme Jet Sakane, CDG, Addoha, Alliances, Châabi, Saham et Holmarcom participent aux projets nationaux d'habitat, tandis que la Royal Air Maroc, couvrant un large périmètre, transformée en hub, dessert désormais la quasi-totalité des capitales du continent. Autre volet et non des moindres, le groupe OCP lance désormais une véritable politique novatrice en matière de développement agricole qui est aujourd'hui aux pays africains ce que l'indépendance alimentaire est aux peuples en quête d'amélioration alimentaire. Il met à leur disposition les engrais et les technologies de pointe pour leur fructification, de manière à assurer les meilleurs rendements agricoles qui les mettent à l'abri des effets de sécheresse et d'autres aléas, comme aussi pour développer leur agriculture. La vision humaine chez SM le Roi n'est jamais exclue, il n'est que de voir la décision royale, annoncée il y a un an, de régulariser la situation des membres de la communauté africaine résidant au Maroc, parmi lesquels beaucoup d'étudiants, de commerçants et de travailleurs divers. Le qualificatif de «Mohammed VI l'Africain» prend ainsi valeur de symbole.