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Bancassurance
Les courtiers d’assurance broient du noir
Publié dans Finances news le 06 - 09 - 2007

* L’intermédiaire est limité à un seul point de vente au moment où il est permis aux banques et à Barid Al-Maghrib, dont l’assurance ne représente qu’une partie marginale de leur activité, de commercialiser à travers l’ensemble de leur réseau d’agences.
* Dans 5 à 10 ans, il n’y aura plus d’activités banque et d’activités d’assurance à part, mais des produits financiers tout simplement, vendus par tous les canaux.
Activité en plein essor, la bancassurance a réalisé des performances impressionnantes, soit un total de primes émises de près de 3 milliards de DH et quelque 118,6 MDH de commissions engendrées en 2006.
Son émergence s’est appuyée sur la stratégie de diversification du portefeuille produit des compagnies d’assurance en quête de nouveaux marchés. De plus, les avantages fiscaux accordés aux produits d’épargne retraite, la diversification et l’attractivité de l’offre des produits ainsi que la constitution de groupes banques-assurances ont fortement contribué à l’essor de cette activité.
Avant 2004, la bancassurance bénéficiait des avantages fiscaux accordés aux personnes physiques souscrivant des produits d’épargne retraite, à savoir la déduction des cotisations de revenu imposable avec un abattement fiscal de 40% à la sortie. La plus-value d’un produit d’assurance était défiscalisée.
Depuis 2004, l’imposition par voie d’IGR et de retenue à la source des plus-values réalisées au titre des souscriptions dont la durée est inférieure à dix ans, menace le développement de l’assurance Vie.
Commercialiser les produits d’assurance-Vie via le canal de distribution des banques a contribué certes au développement de la bancassurance, mais cela n’empêche que cette technique s’est répercutée sur les courtiers d’assurance, principaux intermédiaires.
Deux poids, deux mesures
Dans un passé récent, les courtiers d’assurance avaient déploré le fait que l’exercice de la bancassurance au Maroc s’effectuait dans l’illégalité la plus totale. Estimant par là qu’il n’y avait aucun texte réglementant cette activité. D’après eux, le partenariat entre les compagnies d’assurances et les établissements bancaires crée une forme de concurrence déloyale à l’encontre des intermédiaires en assurance. Les courtiers ont ainsi fait entendre leur voix : «si la bancassurance doit fatalement se développer, autant la réglementer, en délimitant le champ d’action des banques dans ce domaine». Toujours est-il que même après la promulgation du Code des assurances, les courtiers continuent à se plaindre de cette concurrence déloyale et de son impact sur le courtage. La limitation de l’intermédiaire à un seul point de vente au moment où il est permis aux banques et à Barid Al-Maghreb, dont l’assurance ne représente qu’une partie marginale de leur activité, de commercialiser à travers l’ensemble de leur réseau d’agences des produits d’assurance est une aberration.
Une mesure d’autant plus incompréhensible qu’avec l’Internet il est permis d’avoir aujourd’hui des liaisons sécurisées à moindre coût garantissant un contrôle en temps réel sur les points de vente.
Contacté par nos soins, un courtier tout en souhaitant garder l’anonymat, a confirmé les faits. Il explique : «Les banques détournent la loi dans l’exercice de la bancassurance dans le sens où il s’agit de ventes liées et forcées». Il s’empresse d’ajouter : «lorsque le client contacte sa banque pour l’obtention d’un crédit, ce dernier se trouve en fait contraint et obligé de souscrire un ensemble de garanties qu’il pourrait souscrire ailleurs auprès de la compagnie de son choix et par le canal d’un intermédiaire qu’il aurait lui même désigné».
Ce qui laisse entendre que le besoin de crédit fait que le client n’a d’autre issue que de s’exécuter devant son banquier, et ce quand bien même la couverture proposée n’est ni nécessaire, ni indispensable pour la garantie du crédit. Pis encore, cette couverture n’est ni suffisamment étayée ou expliquée comme l’aurait fait un assureur conseil, voire un intermédiaire. «C’est ce moyen de pression qui est condamnable car ceci crée une situation de monopole et ne va pas dans le sens d’une véritable protection du citoyen», ajoute notre courtier.
«Toujours est-il que les banques ne s’arrêtent pas là, elles vont jusqu’à l’exploitation par leurs cabinets, à des fins de démarchage, du «fichier central clients» de leur maison-mère censé être confidentiel. Ceci sans compter l’utilisation du siège des banques comme point de démarchage au service des succursales, alors que celui-ci obéit à des règles strictes dont l’interdiction d’exploiter un local», nous apprend-on.
Le dialogue des sourds
En vue d’y voir plus clair, nous avons sollicité un responsable d'une société de courtage, filiale d'un Groupe bancaire qui ne partage pas cet avis. «Nul ne peut affirmer que les banques font une concurrence déloyale aux courtiers car elles sont légalement autorisées à vendre des polices d’assurance de personne, d’assistance et d’assurance-crédit entre entreprises ; ensuite, elles peuvent faire bénéficier leurs clients d’autres assurances, notamment non Vie en souscrivant pour leurs comptes un contrat auprès d’un intermédiaire classique d’assurance. Elles peuvent le faire auprès de leur filiale créée en toute légalité», explique-t-il. Cette discorde entre banques et courtiers n’est pas visible par les clients qui cherche le meilleur service au moindre tarif.
Pour le client, les avantages de passer par la bancassurance ne sont pas des moindres. La bancassurance lui permet de souscrire à des produits bon marché parce qu’il s’agit d’un réseau étendu qui permet aux compagnies d’assurance de pratiquer une meilleure tarification. La banque négocie avec sa compagnie une vente de masse qui lui permet de réduire les prix, et ce contrairement à la vente individuelle. «Moralité, celui qui offre les meilleurs tarif et service attirera la clientèle, qu’il soit banquier ou assureur», confirme notre responsable du cabinet de courtage, filiale d’un groupe bancaire.
Aujourd’hui, les produits de bancassurance sont identiques à ceux bancaires, simples et accessibles. Le client peut suivre l’évolution de son épargne. Il sait qu’elle est rémunérée à un taux minimum garanti et qu’à la fin de l’année, il bénéficie d’un bonus supplémentaire, sachant que la compagnie place l’argent et distribue 90% des bénéfices.
Le courtier par contre est appelé à inclure tous ses frais de démarchage envers la clientèle, ce qui entraîne une augmentation des tarifs.
La bancassurance présente ainsi un caractère de proximité alors que les compagnies d’assurance recourent à un courtier, lequel est appelé à se déplacer pour gagner la clientèle. Il est en effet tout à fait normal qu’un client, qui fréquente régulièrement son agence, est en position d’obtenir régulièrement des renseignements sur les offres existantes.
Une chose est sûre : les courtiers et les banques ne parlent nullement le même langage. Les premiers reprochent l’iniquité du Code espérant qu’une solution juste et équitable soit trouvée, car il y va de l’intérêt d’une profession qui a tant donné à l’économie en terme d’épargne et d’emplois. Les seconds considèrent qu’il n’y a pas de partie lésée dans la mesure où le libre choix d’entreprendre dans lequel le monde entier s’est engagé permettra à tout opérateur d’investir tous les créneaux du moment qu’il satisfait aux conditions juridiques, professionnelles et financières pour le métier, en particulier pour celui d’intermédiaire d’assurance. D’après ces derniers, le processus de libéralisation dans lequel s’est engagé le monde entier, y compris le Maroc, ne laisse guère de place aux économies de rente et il est irréversible. D’ailleurs en Europe, les compagnies d’assurance ont des activités de banques (compte, carte bancaire et même crédit) destinées à leurs assurés : ce que l’on appelle en France l’Assur-bance en parallèle avec la bancassurance. «Dans 5 à 10 ans, il n’y aura plus d’activités banque et d’activités d’assurance à part, mais des produits financiers tout simplement, vendus par tous les canaux». martèle un professionnel.
Devant une telle discorde, le ministère de tutelle ferme les yeux.
L’Administration raisonne en terme de développement du marché financier. Ce qui est certes indispensable pour notre économie mais encore faut-il qu’il se passe dans l’équité, sachant que 3/4 du portefeuille des banques constituent une mutation de celui des courtiers.


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