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Hausse du prix des cigarettes à partir du 1er janvier : Le pourquoi du comment
Publié dans Hespress le 18 - 12 - 2020

L'année 2021 ne fera pas le bonheur des fumeurs. Une nouvelle hausse des prix des paquets de cigarettes les attend à partir du 1er janvier 2021, et ce, sur l'ensemble des produits et autres marques nationales et internationales, nous indique une source proche du dossier.
Le prix du paquet de cigarettes augmentera ainsi de 1 à 2 dirhams, tandis que le prix minimum de vente d'un paquet de cigarettes, quelle que soit sa marque, sera fixé à 22 dirhams, précise notre source.
Pourquoi cette hausse des prix de cigarettes aujourd'hui, alors que la Taxe intérieur de consommation (TIC) n'a pas bougé pour cette année ? Notre source a bien voulu nous détailler le pourquoi du comment.
Il s'agit d'une demande qui a été formulée par l'ensemble des acteurs du secteur du tabac auprès du gouvernement mais aussi auprès de la commission d'homologation des prix des produits de tabac manufacturé, nous apprend-elle. Cette commission, a qui revient la décision d'augmenter ou pas les prix et qui est sous la tutelle du ministère des finances, se réunit chaque 6 mois et fixe les prix du tabac au Maroc.
Elle doit se réunir prochainement pour valider les nouveaux prix des cigarettes, fait savoir notre source, et elle aura aussi comme mission de valider les nouveaux prix des produits utilisés pour alimenter les cigarettes électroniques, le prix du tabac à chicha ainsi que les cigares qui ont eux, subi une hausse de la TIC cette année.
Cette demande formulée par les opérateurs du tabac au Maroc intervient suite à la hausse de la TIC introduite ces dernières années (2017, 2018, 2019), mais surtout au vu des répercussions des redressements fiscaux qu'ils ont subi récemment.
« Les opérateurs du tabac ont subi ces trois dernières années (2017, 2018 et 2019) des redressements fiscaux très importants. Et ce que finalement l'opérateur de tabac considère comme des gains, l'Etat vient le lui prélever à hauteur de dizaines de millions de dirhams. Et le manque à gagner, il faut bien le répercuter quelque part« , nous dit notre source.
Raison pour laquelle les opérateurs du secteur du tabac ont demandé à la commission susmentionnée qu'une révision des prix des paquets soit opérée puisqu'ils n'ont pas le droit d'augmenter les prix par eux-mêmes. Il faut absolument passer par la commission, précise-t-elle, notant que les opérateurs ont déposé leur demande de manière individuelle et non collective, et finalement, ils s'est avéré que tous les opérateurs l'ont demandée.
Par ailleurs, la hausse de la TIC ces dernières années sur les produits de tabac, n'a pas pour autant forcé quelques opérateurs de tabacs au Maroc à augmenter leur prix, mais ils l'ont plutôt maintenu contrairement à leurs concurrents. Pourquoi ? C'est une question de stratégie, avance notre source.
« Les trois dernières années ont connu une augmentation de la TIC. Et cette hausse, les opérateurs de tabac l'ont compensée en augmentant leur prix de vente d'un dirhams chaque année. Toutefois, il y a une autre catégorie d'opérateurs qui opte pour une seconde stratégie, à savoir supporter cette hausse de la TIC, et vendre plus en terme de volume. Chacun sa stratégie », explique-t-elle.
Sauf qu'il y a quelques opérateurs qui ne sont pas au top de leur transparence et ne communiquent pas sur la vraie valeur du coût de revient de leur paquet. Ce qui fait qu'ils peuvent se permettre de supporter la hausse. Mais pas cette fois-ci apparemment.
Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est qu'il y aura un prix plancher, minimum, de vente des paquets de cigarettes à partir du 1er janvier 2021. Ceux qui vendaient le paquet à 20 DHS le paquet vont devoir majorer de 2 DHS, et ceux qui le vendaient à 21 DHS, majoreront à hauteur d'un dirham.
S'agissant des produits premium de cigarettes, c'est aux opérateurs de fixer la somme à augmenter, estime notre source. Pour les marques qui ont pu absorber la perte à moitié ces dernières années, elles seront obligées, cette fois-ci, d'augmenter le prix puisqu'elles ne pourront plus supporter la perte.


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