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Viol d'une avocate française à Casablanca : la chute des fils à papa ?
Publié dans Hespress le 19 - 12 - 2024

Dans l'ombre feutrée d'une somptueuse villa de Casablanca, la tragédie et le scandale se sont invités à une fête apparemment ordinaire. L'affaire qui secoue actuellement le royaume concerne une avocate française, connue sous les initiales « F.S. », qui accuse plusieurs jeunes issus de familles influentes de viol et d'agressions.
Le décor, celui d'une soirée dans laquelle le faste côtoie l'excès, est désormais le théâtre d'une bataille judiciaire et médiatique qui pourrait bien redéfinir les contours de la justice face aux élites économiques. La plaignante a comparu devant le juge d'instruction de la Chambre pénale de la Cour d'appel de Casablanca ce jeudi 19 décembre 2024.
Cette audience, consacrée à son interrogatoire détaillé, s'est déroulée en présence de son avocate, Khadija Roukani, et a duré plusieurs heures. Une nouvelle date a été fixée pour l'audition des principaux accusés, prévue les mardi 24 et mercredi 25 décembre 2024. Au centre de cette affaire, des noms à consonance familiale : Kamil B, fils d'un homme d'affaires influent, et son ami M'hamed L, tous deux sont accusés par la jeune avocate de l'avoir droguée au GHB avant de la violer. À cela, s'ajoutent des accusations de violences physiques portées par le fiancé marocain de la plaignante, qui, entre-temps, a mystérieusement retiré sa plainte.
Lors de son audition devant le juge d'instruction à Casablanca, « F.S. », accompagnée, donc, de l'avocate et militante Khadija Roukani, a catégoriquement rejeté toutes les tentatives de médiation initiées par les familles des accusés. Les offres financières mirobolantes et pressions sociales n'ont pas suffi à ébranler la plaignante, qui persiste à dénoncer des actes qu'elle qualifie de « barbares ». Selon ses déclarations, elle a été droguée avec une substance connue pour inhiber le consentement, avant d'être agressée.
Les fils de l'oligarchie face à la justice
L'affaire qui secoue Casablanca transcende le simple cadre judiciaire pour devenir un miroir des rapports sociaux et de la perception de la justice au Maroc. Au centre, une avocate française déterminée à faire entendre sa voix face aux accusés symbolisant le pouvoir économique et l'influence sociale. Le refus de la plaignante de céder aux pressions ou aux compensations financières renforce l'image d'un combat qui se veut exemplaire. Cependant, la défense des accusés s'efforce de décrédibiliser la victime, un procédé malheureusement classique dans ce type d'affaires.
Pour le Maroc, ce procès pourrait être l'occasion de démontrer que l'égalité devant la loi est une réalité et non un simple idéal. Il y va de la justice pour la victime et de la confiance que les citoyens, marocains et étrangers, accordent à l'appareil judiciaire du pays. Mais, la route est semée d'embûches : entre pressions sociales, privilèges, risques de corruption, il reste à voir si cette affaire marquera une rupture ou s'ajoutera à la longue liste des scandales étouffés.
Pour ajouter à la complexité du dossier, des tests médicaux ont révélé la présence de cocaïne dans le corps de la victime. Si les avocats des accusés tentent d'utiliser cette donnée pour plaider une relation consentie dans un contexte festif, la défense de « F.S. » argumente que ces substances lui ont été administrées à son insu. En toile de fond, un climat pesant de méfiance à l'égard d'une justice souvent accusée de pince sous le poids des relations et des capitaux.
Un procès sous haute tension
Le procès, qui s'annonce long et épineux, dépasse de loin la simple dimension judiciaire. Il pose des questions fondamentales sur les privilèges de classe et l'égalité devant la loi. La villa, hermétiquement gardée par des agents de sécurité, n'aurait pas couvert une soirée privée, mais vraisemblablement, des actes criminels d'une gravité extrême.
La défense des accusés s'efforce de construire un narratif où la victime devient l'agresseur : une étrangère en quête de vengeance, mêlée à des excès qu'elle aurait elle-même provoqués. Cependant, les témoignages recueillis par la police française et marocaine semblent corroborer, pour l'instant, la version de « F.S. », notamment les marques de violence physique et les traces de GHB.
Au-delà des faits, cette affaire éclaire d'un jour nouveau le fossé abyssal entre deux Maroc : celui des élites intouchables, et celui des citoyens ordinaires qui voient dans cette affaire une énième démonstration de l'impunité. Le Maroc moderne, qui aspire à une justice équitable, se trouve ici à un carrefour : cédera-t-il sous la pression des puissants ou s'élèvera-t-il à la hauteur des distinctifs qu'il affiche ?
Pour l'heure, l'avocate française poursuit son combat, bravant les regards accusateurs et les stratégies de détournement des défenses. Casablanca, cette ville vibrante et cosmopolite, observe dans un mélange de fascination et d'indignation le déroulement d'un procès qui ne laissera personne indifférent.


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