La Cour internationale de justice (CIJ) a reçu une requête du Mali contre l'Algérie, accusée d'avoir abattu un drone malien en avril 2025, une action que Bamako considère comme une violation de son espace aérien et du droit international. La CIJ a confirmé avoir reçu une requête officielle du gouvernement malien contre l'Algérie, accusée d'avoir abattu, début avril, un drone malien en territoire malien. Cet incident, qui a exacerbé les tensions entre les deux pays, est désormais soumis à l'examen de la plus haute juridiction de l'ONU. Depuis le 1er avril 2025, le Mali accuse l'Algérie d'avoir abattu un drone de surveillance malien dans l'espace aérien malien, une action jugée comme une « violation manifeste du principe de non-recours à la force et un acte d'agression », selon la requête malienne. Cet acte est considéré comme une violation flagrante du droit international par les autorités de Bamako. Dans un communiqué publié vendredi, la CIJ a confirmé la réception de la demande du Mali. Il est à rappeler que cet incident a non seulement provoqué un affrontement diplomatique mais a aussi exacerbé les relations déjà tendues entre les deux pays. Le Mali, soutenu par ses alliés de l'Alliance des États du Sahel (AES), le Burkina Faso et le Niger, a immédiatement rappelé son ambassadeur d'Alger, une décision suivie par le retrait des ambassadeurs algériens de Bamako et de Niamey. Les deux pays ont également procédé à la fermeture réciproque de leurs espaces aériens, franchissant ainsi un nouveau cap dans l'escalade des tensions. Une action en réponse à des provocations répétées Les autorités maliennes insistent sur le fait que l'Algérie a agi de manière injustifiée, rejetant sans réponse toutes leurs demandes de preuves concernant la prétendue violation de l'espace aérien algérien. Depuis l'incident, Bamako dénonce une attitude belliqueuse de son voisin du nord, estimant que cet acte est une tentative de déstabiliser davantage le Mali, déjà en proie à de multiples défis internes et externes. Le Mali a également mis en avant une série de préoccupations plus larges concernant les relations avec l'Algérie, qui, selon lui, entretient des liens trop étroits avec des groupes terroristes opérant le long de la frontière malienne.En janvier 2024, le Mali avait déjà mis fin aux Accords d'Alger, signés en 2015, qui étaient censés établir un cadre pour la paix et la réconciliation nationale après la crise malienne de 2012. Bamako les juge désormais obsolètes, estimant que ces accords ne favorisaient pas une paix durable, mais renforçaient au contraire l'influence d'Alger dans la région. L'Algérie sur la défensive De son côté, l'Algérie a fermement rejeté les accusations maliennes, arguant que les données radars de son ministère de la Défense démontrent une violation de son espace aérien. Selon Alger, le drone malien aurait franchi la frontière de manière délibérée, ce qui justifiait la réaction de l'armée algérienne. Cependant, les autorités maliennes ont souligné qu'elles ont adressé à Alger plusieurs requêtes demandant des éléments de preuves sur cette violation alléguée, mais ces requêtes sont restées sans suite. Si l'Algérie dit vrai donc, elle devrait accepter la compétence de la CIJ pour permettre une enquête indépendante et une présentation publique des preuves. Une crise régionale en perspective Les tensions entre les deux pays, qui se sont intensifiées au fil des années, risquent de s'aggraver encore avec cette affaire. Le Mali et ses alliés ont souligné leur mécontentement face à ce qu'ils considèrent comme une agression injustifiée de la part de l'Algérie. Pour les autorités maliennes, cette requête à la CIJ constitue une étape décisive dans la lutte pour défendre la souveraineté de leur territoire contre les actes provocateurs d'un voisin conflictuel.