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Affaire Samuel Paty : Au Maroc, la famille d'Abdelhakim Sefrioui se mobilise
Publié dans Yabiladi le 12 - 11 - 2025

Condamné à quinze ans de réclusion après l'attentat contre Samuel Paty à Conflans (France), Abdelhakim Sefrioui comparaîtra en appel, en janvier 2026. Dans le cadre de l'affaire de l'enseignant décapité en octobre 2020, l'associatif franco-marocain a été reconnu coupable d'«association de malfaiteurs terroriste». Au Maroc, sa famille clame son innocence.
En décembre 2024, Abdelhakim Sefrioui a été condamné à quinze ans de réclusion par la Cour d'assises spéciale de Paris, dans le cadre de l'affaire Samuel Paty. L'enseignant d'Histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a été décapité en octobre 2020, suite à une polémique grandissante autour des caricatures du prophète Mohammed, qui auraient été montrées pendant le cours d'éducation civique. L'associatif franco-marocain a été mis en cause en raison de son soutien au père de l'élève ayant rapporté les faits. Celle-ci a ensuite avoué avoir menti et avoir été absente le jour de la séance en question.
En appel, la famille du militant islamiste espère une révision pour «réparer» ce qu'elle qualifie d'«erreur judiciaire», qui a mené à une condamnation pour «association de malfaiteurs terroriste». En attendant l'ouverture du procès, le 26 janvier 2026 à Paris, les proches d'Abdelhakim Sefrioui ont tenu une conférence de presse, ce mercredi à Rabat, en présence du secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane.
Celui-ci a souligné avoir apporté expressément son soutien à l'associatif, depuis les audiences en première instance, dans le cadre desquelles il affirme avoir «envoyé [son] témoignage écrit pour être lu au tribunal». Il explique également que son appui «est naturel», au vu des activités antérieures de l'accusé au sein du Mouvement unicité et réforme (MUR), matrice idéologique du PJD, ainsi que «son action militante depuis cinquante ans».
La famille demande de revoir les fondements du dossier
Intervenant tour à tour lors de cette rencontre, l'épouse d'Abdelhakim Sefrioui, sa sœur et son frère aîné disent vouloir «que la justice réexamine le fondement de cette condamnation, considérant l'absence de liens» avec l'assaillant tué par la police à proximité des lieux de l'attentat.
«Depuis ce crime ignoble [contre Samuel Paty, ndlr], tout a basculé ; la situation a été lue au regard du crime et non pas de ce qu'Abdelhakim aurait fait ou non», a déclaré Ikram, l'épouse du mis en cause. Membre de l'association «Conseil des imams de France», le militant «a toujours été en action pour soutenir les musulmans, sans avoir à les connaître personnellement», a-t-elle dit.
«Ce qui a enclenché la mobilisation ne sont pas les caricatures en elles-mêmes, mais la discrimination que représente le fait de demander aux élèves musulmans de s'identifier en classe et de quitter la salle de cours», a-t-elle argué. Selon elle, son mari aurait soutenu le père de l'élève sans le connaître, sur la base des propos de la jeune fille «jugés crédibles et restés inchangés, avant qu'elle ne dise avoir menti» in fine.
Poursuivi avec Abdelhakim Sefrioui, Brahim Chnina, le père mis en cause, a été condamné à treize ans de réclusion criminelle. Le président de la Cour d'assises spéciale a considéré que les deux hommes «se sont tous deux concertés pour donner une publicité la plus large possible» à leur campagne. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a requis 10 ans de réclusion contre Chnina et 12 contre Sefrioui, pour avoir fait de la polémique une «offensive» politique et religieuse sur les réseaux sociaux. Mais pour sa part, Ikram estime que son mari «ne pouvait pas imaginer le projet criminel» du terroriste passé à l'acte.
Les avocats de la partie civile et de la défense saisissent le parquet
Après l'attentat, Me Virginie Le Roy, l'avocate de la famille de Samuel Paty, a saisi la justice française pour une plainte pénale contre X. L'action vise le ministère de l'Intérieur et l'Education nationale, pour «non-empêchement de crime» et «non-assistance à personne en péril». Il s'agit de «savoir s'il y avait des personnes susceptibles de connaître les menaces potentielles auxquelles le professeur a été confronté» peu avant son assassinat. Quelques jours plus tôt, des enseignants du collège ont fait état de «menace grave pour leur intégrité physique», à la suite de la polémique.
Intervenant quant à lui par visioconférence dans le cadre de la conférence de presse, Me Hakim Chergui, avocat au barreau de Paris et représentant d'Abdelhakim Sefrioui, a déclaré que la cour «utilisait des contrevérités choquantes qui font dire au dossier ce qu'il ne dit pas lui-même». Dans ce sens, il dit que son client «ne connaît ni le terroriste, ni son existence et ce dernier ne connaît pas Sefrioui, ce qui est avéré». «La religion est le seul élément qui relie les deux et si mon client avait été un militant bouddhiste ou communiste, il n'aurait jamais été dans le box des accusés», a-t-il argué.
«Adoptées dans le contexte de l'affaire, les dispositions légales sur la mise en danger d'autrui par l'utilisation de moyens informatiques prévoient trois ans de prison, si les faits sont caractérisés», a déclaré Me Chergui. Il fustige le «deux poids, deux mesures» ayant miné le dossier et donné lieu à la peine de 15 ans. «Ce raisonnement peut rendre coupable toute personne musulmane qui pratique ses libertés publiques», a-t-il affirmé.
Article modifié le 12/11/2025 à 19h38


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