La Chambre des Lords du Parlement britannique a inscrit le conflit du Sahara à l'ordre du jour de ses discussions lundi soir. La position du gouvernement britannique a été demandée, notamment concernant de récents rapports faisant état d'un accroissement du soutien iranien au Polisario et sur les mesures nécessaires pour faire face aux risques que représente l'influence de Téhéran sur le conflit au Sahara. Le gouvernement britannique a réaffirmé son soutien au Maroc. La baronne de Darlington, Jenny Chapman, qui officie en tant que ministre d'État chargée du Développement international et de l'Afrique, a été interrogée sur la position du gouvernement britannique, notamment après l'entrevue accordée par le sous-secrétaire d'État parlementaire (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan), Hamish Falconer, à des membres du Polisario. Un lord a posé une question concernant cette rencontre avec le Polisario compte tenu de « la faible contribution de celui-ci à la paix dans la région ». Chapman a indiqué en réponse que « le ministre Falconer a rencontré des représentants du Polisario le 5 août dernier. Cela s'est fait dans le cadre de la déclaration que nous avons signée reconnaissant les intentions du Maroc concernant le Sahara ». « C'est une chose que le Royaume-Uni n'avait pas faite par le passé, mais nous pensons que c'était la bonne décision, pragmatique et juste, compte tenu de la durée de ce conflit et de la situation actuelle. Nous entretenons une relation très étroite avec nos amis au Maroc, et nous espérons que les choses évolueront de manière à instaurer la paix et la stabilité dans toute la région », a-t-elle ajouté. La rencontre du ministre d'État chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec des représentants du Polisario, a-t-elle poursuivi, « ne contredit en rien les déclarations que nous avons signées conjointement avec le Maroc. Nous pensons qu'il existe une réelle opportunité de parvenir à une solution, et toutes nos actions visent cet objectif, car il ne s'agit pas seulement du Sahara, mais de la stabilité de toute la région ». Une autre question a demandé ce que pouvait faire le Royaume-Uni pour garantir que le soutien apporté au Maroc se traduise par des résultats concrets que la communauté internationale puisse soutenir. Jenny Chapman a répondu être tout à fait d'accord avec Lord Bruce de Bennachie, en ajoutant qu'il a « parfaitement raison » de souligner qu'il fallait appuyer les alliés de Londres dans ce conflit pour éviter qu'il ne dégénère. « Le Royaume-Uni agit avec pragmatisme et conformément à nos engagements pris aux côtés du Maroc. Surtout, nous agissons en toute transparence », a-t-elle répondu. La baronne a également été interrogée sur la position britannique concernant les activités de l'Iran et son appui à des groupes comme le Polisario. La question a porté précisément sur l'évaluation que le gouvernement britannique a faite des récents rapports faisant état d'un soutien iranien croissant au Polisario, et sur les mesures qu'il prend, en coordination avec ses alliés, pour faire face aux risques posés par l'influence iranienne dans le conflit du Sahara. À cela, Jenny Chapman a indiqué que Londres n'avait constaté aucune preuve de soutien iranien au Polisario, affirmant continuer de surveiller les activités iraniennes dans la région. « Le Royaume-Uni condamne depuis longtemps le soutien politique, militaire et financier déstabilisateur apporté par l'Iran à ses mandataires et partenaires », a-t-elle soutenu. « Nous continuerons de collaborer avec nos partenaires pour lutter contre cette activité déstabilisatrice », a-t-elle indiqué. Mais ce n'est pas tout, puisque la représentante gouvernementale a été interrogée une troisième fois sur le positionnement qu'avait le Royaume-Uni sur la question du Sahara. Cette fois-ci, la question lui a été adressée par l'ancien ministre d'État aux Affaires étrangères chargé du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord, de l'Asie du Sud, du Commonwealth et des Nations unies, Nazir Ahmed, dit « Lord Ahmed ». Ce dernier a insisté sur la nécessité pour Londres de jouer un rôle plus concret dans la promotion de la solution d'autonomie au Sahara. La baronne de Darlington a affirmé qu' »une décision importante sera prise au Conseil de sécurité dans les prochains jours », sans donner plus de détails. « Je n'entrerai pas dans les détails de la politique liée à cette question, mais ce qui importe, c'est de saisir cette opportunité, avec de nombreuses autres parties, pour progresser et instaurer la stabilité dont les habitants de cette région du monde ont grandement besoin », a-t-elle ajouté.