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Comment les contrebandiers écoulent leurs marchandises dans le circuit légal
Publié dans La Vie éco le 16 - 03 - 2015

Pour le tabac, les trafiquants réutilisent les paquets vendus légalement ou collent de fausses informations sur les paquets de contrebande. Pour les boissons alcoolisées, des timbres de marquage fiscal falsifiés sont imprimés et collés sur les bouteilles.
Le phénomène de la contrebande prend des proportions inquiétantes au Maroc. Dans l'objectif d'augmenter leur marge et d'élargir leurs cibles, désormais, les trafiquants n'hésitent pas à opter pour de nouvelles techniques ingénieuses afin d'introduire les produits illicites dans le circuit de distribution légal. Par conséquent, on ne peut être étonné si l'on trouve un paquet de cigarettes fabriqué en Algérie exposé dans un monogramme d'un bureau de tabac casablancais, ou encore une bouteille d'alcool provenant d'Espagne ou contrefaite dans un atelier clandestin vendue dans un pub prestigieux de Marrakech en toute légalité.
Dans les faits, ce phénomène touche à ces deux produits principaux. Concernant les cigarettes, il est important de noter qu'au Maroc ce marché est estimé à plus de 18 milliards d'unités en 2014, dont près de 4 milliards d'unités contrefaites ou de contrebande, soit près de 200 millions de paquets. Plus du tiers de ces paquets est commercialisé dans le circuit légal. Pour pourvoir écouler ces quantités très importantes qui proviennent d'Algérie et de Mauritanie principalement, «les contrebandiers optent actuellement pour la technique de la réutilisation des timbres de marquage fiscal», confirme un opérateur du secteur. Seules trois marques sont très touchées par ce trafic, en l'occurrence Marlboro (PMI), Winston et Camel (JTI). Ces produits dont le prix de vente public est respectivement de 33 DH et 32 DH, sont proposées en Algérie à 15 DH. Une fois introduite au Maroc, la marchandise est directement livrée à des grossistes dont la quasi-majorité dispose de grands espaces de stockage. «C'est au sein de ces dépôts que les paquets de cigarettes font l'objet d'une opération de transvasement», déclare l'opérateur. Le principe est simple : le vendeur écoule ses cigarettes de contrebande sur le marché comme étant des produits marocains.
Les trafiquants collaborent avec des bureaux de tabacs, des serveurs et des revendeurs au détail
Cette pratique est reconnue comme étant encore plus dangereuse que le simple commerce de cigarettes importées illégalement. Et pour cause, les clients qui choisissent d'acheter des cigarettes de contrebande le font en connaissance de cause et acceptent les risques qui en découlent. Or, dans le cas du transvasement, le consommateur est tout simplement induit en erreur. Pour ce faire, les trafiquants ont développé une pratique consistant à vider le paquet de contrebande en gardant les cigarettes dans leur emballage interne scellé. Il s'agit ensuite de récupérer des paquets de cigarettes légales en bon état, dont le timbre n'est pas abimé et de les remplir. L'emballage en plastique externe est, lui, refait en utilisant simplement une colle au bas du paquet. On présume que les réseaux de trafiquants collaborent avec des bureaux de tabacs, des serveurs des cafés et de pubs et même les revendeurs au détail, ainsi que des chiffonniers spécialisés. Ces derniers assurent l'approvisionnement en paquets vides et timbres de marquage fiscal. «Le prix des paquets vides varie en fonction de la capacité de réutilisation», déclare un opérateur. Et d'ajouter : «Si le timbre du paquet vide est abimé, le prix va de 0,50 DH à 1DH, en fonction des saisons et de la demande. Cependant, le prix d'un paquet vide dont le timbre est intact peut atteindre 4 DH». La deuxième technique (la plus répandue) consiste à découper le paquet légal et de le recoller sur le paquet de la contrebande pour dissimuler les informations concernant le lieu de production et autres (voir photos). Ainsi, il suffit de récupérer des paquets vides d'autres marques, pour lesquelles l'ouverture du paquet n'engendre pas forcément la destruction du timbre fiscal. Ce timbre est ainsi récupéré pour être collé sur les paquets de contrebande. En somme, «ces produits sont reconditionnés de façon à les rendre difficiles à détecter. Ils sont ensuite vendus au même prix que les originaux», confie un opérateur. Ce business juteux permet aux trafiquants et à leurs distributeurs de réaliser une marge totale nette de 12 DH par paquet.
Si dans le secteur du tabac le trafic des timbres de marquage fiscale demande toute une logistique et une stratégie, ce problème ne se pose pas dans le secteur des boissons alcoolisées. La raison, les timbres ne peuvent être réutilisés une fois les bouteilles vendues légalement ouvertes. Du coup, les trafiquants utilisent uniquement de faux timbres.
«Ce phénomène de falsification de timbres a démarré chez les petites imprimeries locales. Aujourd'hui, il existe même des spécialistes qui les font faire en Chine avant de les envoyer en Mauritanie à partir de laquelle ils les introduisent au Maroc», déclare un expert dans le domaine.
De faux timbres pour les bouteilles d'alcool
Vu les petites dimensions de ces timbres ainsi que leur faible poids, ces trafiquants peuvent faire passer de grandes quantités facilement. Dans ce sens, il convient de souligner que les timbres de marquage fiscal de SICPA sont fabriqués de façon à les rendre difficilement imitables. En effet, sous l'effet de la lumière, la couleur de ces derniers passe du rose au vert. Il existe en outre des petites machines qui distinguent les faux timbres des vrais.
Au regard des opérateurs, certes l'Administration des douanes ne peut toute seule mener des opérations pour mettre fin à la prolifération du phénomène. Mais une campagne de communication et de sensibilisation du grand public pourrait en réduire l'ampleur. Cette mission, une source à la Direction des douanes la qualifie d'«impossible, puisqu'elle concerne le tabac et l'alcool, des produits dont la publicité est interdite au Maroc». Ne serait-il pas opportun de faire une exception puisqu'il s'agit là de deux enjeux capitaux, à savoir l'économie et la santé publique?


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