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«Tout reste à faire !»
Publié dans Les ECO le 19 - 05 - 2016

Lahbib Choubani : Président du Conseil régional de Drâa-Tafilalet
Infrastructures, industrie, transport, services....les chantiers sont nombreux. Le plan de développement régional de Drâa-Tafilalet devrait être fin prêt d'ici fin juin prochain.
Quels sont les principaux atouts de la région que vous présidez ?
Contrairement à ce que l'on peut penser, la région Drâa-Tafilalet est une région riche en ressources naturelles, lesquelles font l'objet d'une compétitivité à l'échelle internationale. Sur le plan touristique, la région occupe une place très importante au niveau national. Plusieurs facteurs et beaucoup de richesses (agricoles, énergétique, minières, etc.) font de la région une force compétitive. Exception faite du phosphate, la région dispose de près de 50% des ressources minières au niveau national. En matière d'énergie solaire, par exemple, il est clair que la région occupe aujourd'hui une place très importante, notamment sur le plan international. La problématique qu'il y a -et c'est là que réside le défi- c'est que la région n'est pas encore reliée aux autres régions du pays par le biais, notamment, d'un réseau routier facilitant l'accès. De même, la région Drâa-Tafilalet ne dispose pas encore d'un transport aérien qui soit au niveau des richesses dont elle dispose. Côté gouvernance, il faut savoir que les richesses naturelles sont extraites dans cette région, mais elles sont acheminées vers d'autres régions pour y être traitées. Cela signifie que la valeur ajoutée de ces ressources ne se ressent pas au niveau local. Or, tout cela constitue des contraintes pour la région, laquelle est pourtant connue par ses compétences et ses richesses.
Justement, y a-t-il une vision chiffrée du potentiel de Drâa-Tafilalet ?
La région Drâa-Tafilalet est une région récemment créée. Nous partons donc d'une structure qui est nulle. Les données disponibles aujourd'hui sont des données provinciales. Pour l'heure, la collecte de ces données et leur rassemblement dans le cadre d'une vision régionale n'est pas encore possible, ce qui constitue un problème. En effet, il n'y a pas encore de vision chiffrée de la région Drâa-Tafilalet. C'est pourquoi nous avons invité les experts et chercheurs de la région à mener une réflexion sur la mise en place d'un centre d'études qui sera dédié à celle-ci. Ce centre pourra nous aider à concrétiser une vision chiffrée de toutes les richesses naturelles de notre région, mais pas seulement. Ce centre pourra aussi donner son avis sur les contraintes et les problématiques rencontrées. Cela permettra d'aboutir à un plan d'action qui sera basé sur des indicateurs scientifiques.
Où en êtes-vous dans la préparation du plan de développement régional ?
La situation de la région Drâa-Tafilalet est exceptionnelle. Le directeur du CRI a été nommé il y a tout juste deux mois, ce qui veut dire que cette situation institutionnelle ne nous permet pas encore d'avoir de données statistiques au niveau du conseil de la région. Nous sommes actuellement à l'œuvre pour la mise en place d'un plan d'action concerté. Une commission technique régionale, composée d'ingénieurs provinciaux, travaille en étroite collaboration avec le conseil régional pour l'élaboration de ce plan de développement régional. Nous pensons que le projet devrait être fin prêt d'ici fin juin ou début juillet. Dès que le projet sera ficelé, nous allons inviter les experts et chercheurs de la région à y adjoindre leurs avis. Nous le voterons ensuite au conseil de la région avant de le soumettre au roi Mohammed VI en 2017. Il est à noter que plusieurs dossiers sont prioritaires pour nous. Comme je l'ai souligné, il y a des ressources naturelles dans la région. Mais il y a aussi des difficultés, notamment le déficit lié à l'enclavement. Trouver des solutions aux problèmes de la région, c'est surtout apporter des solutions aux problèmes des transports aérien et routier. Il y a aussi le dossier foncier sur lequel nous travaillons. Il est à souligner que Drâa-Tafilalet figure parmi les régions disposant d'une réserve importante en terres collectives, mais elle n'en profite pas encore. Nous préparons d'ailleurs l'organisation d'une rencontre régionale pour débattre de ce dossier du foncier. Dois-je le souligner, le loyer de ces terres, aujourd'hui, n'incite pas les investisseurs à venir car les prix restent très élevés. Il faut donc une logique intermédiaire à même de protéger cette richesse foncière pour l'exploiter dans le cadre des investissements. D'où l'intérêt de ce forum régional, qui sera organisé prochainement.
Cela signifie-t-il que vous avez besoin de plus de temps pour pouvoir faire aboutir ce plan d'action ?
Effectivement, nous avons besoin de plus de temps. Nous n'avons toujours pas de directeurs de services au niveau de la région. Les offres de concours seront bientôt lancées pour recruter les chefs et directeurs des différents services. Ceci dit, nous avons quand même une idée sur les axes généraux du plan de développement régional de Drâa-Tafilalet. Le premier axe est relatif, notamment, aux principales richesses sur lesquelles nous devons travailler. Le deuxième axe est, lui, lié aux réformes devant être entreprises pour que ces richesses naturelles puissent constituer une valeur ajoutée pour la région.
En termes de richesses minières, par exemple, 50% des richesse nationales se trouvent dans la région Drâa-Tafilalet. Cependant, le problème est que nous ne disposons pas aujourd'hui de la traçabilité de cette richesse minière qui quitte la région. Certes, elle est extraite ici mais elle est acheminée vers d'autres régions pour y être traitée. La réflexion aujourd'hui consiste à renforcer le système de contrôle. Dans la région Drâa-Tafilalet, il n'y a pas de Bourse contrôlant ce que l'on y extrait, comme minerais. Aujourd'hui, qu'il s'agisse de l'or, du cuivre, du cobalt ou de la barytine, ces minerais sont certes extraits de cette région, mais ils sont transportés vers d'autres régions du pays. Il faut dire qu'à lui seul, ce dossier montre l'ampleur des failles qui se situent au niveau des systèmes réglementaire, organisationnel et institutionnel, auxquelles il faudrait remédier pour que la région puisse enfin bénéficier de ses richesses. Notons que la province d'Errachidia, à elle seule, exporte près d'une tonne de barytine. Cette matière est utilisée dans l'industrie chimique (pour fabriquer, par exemple, de la peinture). Elle a une grande valeur, mais son impact sur la province reste très faible. Soulignons que, pour une tonne d'or, la commune perçoit seulement 3 DH, et 1 DH pour une tonne de barytine. Il est de l'intérêt de l'Etat que ces richesses soient gérées de manière transparente et avec une bonne gouvernance afin qu'il y ait un impact sur les communes et sur les citoyens.
Que préconisez-vous ?
Une réforme est nécessaire, notamment en ce qui concerne la loi fiscale locale. La région ne peut pas continuer à attendre l'aide de l'Etat et les fonds de solidarité pour vivre. La région a ses richesses, et ces dernières doivent être réglementées et organisées pour que même l'investisseur puisse en profiter. Il est clair que les investisseurs doivent aussi bénéficier de leur activité, quelle qu'elle soit. Cependant, il faut aussi que la commune et le citoyen puissent en profiter. Cette équation est aujourd'hui déséquilibrée dans le domaine minier.
En quoi consistera votre stratégie pour attirer des investissements dans la région ?
Nous devons faire face à toutes les contraintes qui n'incitent pas les investisseurs à venir s'installer dans la région. Le premier dossier sur lequel nous travaillons actuellement est celui de la convention de transport aérien, laquelle sera signée avec RAM. On doit d'ailleurs la ficeler très prochainement. Il faut dire que ce problème de transport aérien est un réel problème. Il y a aussi la question de la recherche scientifique. Il s'agit là d'un dossier très important. En effet, la région a beaucoup de ressources naturelles, et nous estimons que nous devons aussi travailler sur ce dossier de la recherche scientifique et de l'université.


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