Loïc Roix, Directeur du centre Porsche Maroc Lesechos.ma : Quel bilan d'étape faites-vous de votre présence à l'Auto Expo 2012 ? Loïc Roix : Nous avons la chance d'avoir certaines nouveautés et des modèles assez exceptionnels, en l'occurrence le Caiman S Black édition, qui a été présenté lors de ce salon. C'est un modèle exclusif en série limitée et numérotée, avec un taux d'équipements assez compétitif. Nous avons ensuite évidemment la nouvelle 911 Carrera version deux roues motrices coupé, avec une puissance de 350 chevaux et une Carrera S de 400 chevaux, qui était également présentée en début de ce salon, avec le fameux nouveau Boxter. Ce véhicule est particulièrement attendu sur le marché. Pour la petite histoire, c'était un des modèles qui ont permis de sauver la marque au niveau mondial, lorsqu'elle était confrontée à quelques difficultés financières. C'est un modèle qui est donc vecteur de développement pour Porsche et c'est à partir de son lancement que le constructeur a compris, qu'il ne pouvait plus rester avec une offre monoproduit, en l'occurrence la 911 Carrera. Le luxe ne connaît pas donc la crise ? Les ventes sont en effet plus ou moins stables parceque nous avons, il faut le savoir, des quotas bien déterminés qui nous sont attribués pour le marché marocain, en termes de volumes. C'est vrai qu'aujourd'hui, on ne peut pas répondre favorablement à la demande en termes de disponibilité du produit, dans des délais raisonnables. Cet aspect nous pénalise, et nous espérons le voir évoluer dans quelques temps. Ces délais laissent souvent les clients dans une situation d'attente, qui n'est pas vraiment souhaitable. Mais au moins le marché est bien là ? Le marché est en effet présent et la demande est bien portante. C'est plutôt nous qui sommes assez limités en termes de disponibilité du produit et de quantité d'offres, par rapport à cette demande. Cependant, il faut aussi relativiser tout cela, sachant que nous sommes sur un très petit marché. Le secteur écoule une moyenne de 100.000 unités par année, globalement, là où le haut de gamme et le premium ne font que 3.000 ventes en moyenne. Ce qui est assez faible. Mais le marché progresse tout de même. Il gagne en maturité et en qualité, les clients sont de plus en plus avertis et connaisseurs, donc plus exigeants, ce que je trouve assez favorable. Cette année est donc assez particulière. Les clients attendaient avec impatience ce salon et je pense que nous sommes sur une édition intéressante, supérieure à celle que nous avons connu en 2010, en termes de prise de commandes, d'offres et de propositions aux clients. Je pense aussi que les banques et les organismes de crédit ont répondu favorablement aux attentes des clients... Sauf pour le coup, des frais d'immatriculation... ? Là, c'est la grande surprise de la semaine. Nous avons été complètement pris de court par cette mesure. Nous avions d'ailleurs déjà pris des engagements avec certains clients sur des frais d'immatriculation déjà connus, et à notre grande stupeur, cette nouvelle est tombée. Nous avons été malheureusement obligés de faire des réajustements sur certains de nos produits et d'assumer les écarts de prix que cela a provoqué parceque les clients étaient bien sûr réticents sur le fait de revenir sur ce qui avait été signé. Tout en sachant que ces écarts sont assez importants sur des modèles à grande puissance fiscale, et peuvent entraîner des frais d'immatriculaion pouvant aller jusqu'à 30.000 dirhams. Cela est valable également pour les petites voitures. Je trouve donc dommage que nous n'ayons pas été avertis de cette mesure, en préparation de ce salon.