«La Liga ne se termine pas samedi», s'exprimait lundi Jorge Valdano, le directeur sportif du Real Madrid. L'avalanche de pronostics, statistiques, déclarations et rumeurs étouffait depuis peu l'atmosphère de la presse sportive espagnole et à quelques encablures du duel de la 31e journée. Samedi soir, sur la pelouse du stade Santiago Bernabeu, il y aura du talent à en revendre. Mais parmi les vingt-deux acteurs désignés pour jouer dans la superproduction de la saison en Espagne, deux hommes se dégageront naturellement du lot pour les rôles d'acteurs principaux, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. La saison dernière, le petit prodige argentin avait inscrit un doublé à Bernabeu. Cette semaine, il a qualifié son club pour les 1/2 finales de la Ligue des Champions, grâce à un quadruplé face à Arsenal. Ronaldo, messie du Real De loin la recrue la plus performante de Mauricio Pellegrini, bien plus efficace que Kaka et Benzema et forcément plus médiatisé qu'Arbeloa et Xabi Alonso, l'ancien joyau de Manchester est attendu par les fans de la maison blanche comme le messie destiné à se « payer le scalp » du champion d'Europe. Dans les colonnes de As, Guti, son coéquipier, explique avec une objectivité forcément discutable que Ronaldo est tout aussi influent que Messi : «Ronaldo est du même niveau que Messi, voire meilleur». Dans l'intérêt du Real, il faudrait qu'il le soit samedi à 22 heures, quand les yeux critiques des amoureux du football seront braqués sur la pelouse de la capitale. Pour faire grimper sa cote de popularité, il est dans l'intérêt de Ronaldo, cette fois-ci, de s'ériger en vengeur de l'amour propre madrilène. Sinon, la correction du match retour de 2009 ne risque pas aussitôt de disparaître des annales. À armes égales Valdano disait aussi, ce 5 avril, que «ce match est très important, puisqu'à partir de maintenant, chaque point va avoir une valeur quasi déterminante». Les deux matadors sont à 77 points, à un but d'écart dans le tableau. Sur les quatre dernières années, le bilan au Bernabeu est mitigé. L'arène a connu deux victoires des Meringue (2-0 et 4-2) et deux des Blaugrana (0-3 et 2-6). Le Catalan reste l'homme fort de la Liga depuis le début de l'année, mais surtout, il reste sur des statistiques impressionnantes, voire surréalistes. En deux mois, rien que la moisson du championnat s'élevait à 26 buts, sur les neuf derniers matchs (toutes compétitions confondues) le Barça en marquait 15. Le Real, lui, réalise des statistiques tout aussi intéressantes depuis trois mois, mais sur le plan collectif. Les hommes de Pellegrini viennent d'aligner 12 victoires consécutives en Liga et depuis le début de la saison, ils ont gagné les 15 matchs de la saison disputés au Bernabeu. Cette fois, face au rival de toujours, la 16e victoire sera le plus cher des vœux du club.