Salvador (Brésil), La délégation marocaine au 12-ème Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale a plaidé, jeudi, pour le renforcement de la coopération internationale en matière de lutte contre le blanchiment d'argent. Dans une intervention devant le groupe sur la "Coopération internationale en vue de combattre le blanchiment d'argent sur la base des instruments pertinents des Nations unies", M. Mohamed Benalilou, magistrat chef de division des affaires pénales spéciales à la direction des Affaires pénales et des grâces, a souligné la volonté du Maroc d'accompagner les efforts déployés par la communauté internationale en vue de renforcer la lutte contre le crime de blanchiment d'argent. A cet égard, M. Benalilou a mis en avant les réelles préoccupations du Maroc face à la mondialisation du crime à travers des réseaux qui mettent à contribution des moyens financiers démesurés et des technologies de pointe dépassant les capacités des Etats. M. Benalilou a ajouté que le Maroc a suivi les politiques internationales en matière de lutte contre le blanchiment, convaincu de la nécessité de perfectionner cette coopération, et des obligations découlant des accords de l'ONU en la matière, notamment ceux constituant un cadre de référence pour la lutte contre le blanchiment des capitaux, telles les conventions de Vienne contre le trafic des stupéfiants et des substances psychotropes, de Palerme contre le crime organisé et de Mérida contre la corruption. Il a souligné que l'ampleur du crime organisé, en particulier dans le domaine du blanchiment d'argent, a des effets négatifs sur la stabilité financière et économique des Etats, quel que soit leur niveau de développement, et représente une menace pour la paix et la sécurité économique de toutes les régions du monde. En dépit de certains signes encourageants et des plans mis en oeuvre aux niveaux national, régional et international, une menace réelle pèse sur la communauté internationale, en raison de la mondialisation et du développement des nouvelles technologies de l'information, faisant du crime de blanchiment l'un des plus grands dangers économiques, qui mettent à l'épreuve les structures juridiques traditionnelles, y compris celles régissant les mécanismes de la coopération internationale. Tout cela fait que le Maroc contribue aux efforts déployés par la communauté internationale en vue de construire un ordre sécuritaire et judiciaire à la hauteur des défis et afin de faire face aux blanchisseurs particuliers et aux organisations criminelles, nationales et transnationales. A cet effet, a affirmé M. Benalilou, le Maroc a désigné une autorité compétente pour accueillir les demandes d'entraide judiciaire, en assurer le suivi de manière rapide, efficace et appropriée, et adresser des demandes de coopération directement aux parties concernées en vue de garantir leur célérité en attendant l'envoi ultérieur des documents officiels de demande de coopération. Tenant compte du nouveau défi à la coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d'argent que représentent les paiements par Internet et les cartes de prépaiement par téléphone mobile, il a été décidé d'élaborer des règles procédurales spécifiques de recherche et d'enquête en ligne avec la nature du crime cyberinformatique. Ainsi, a-t-il indiqué, le Maroc, outre la ratification des instruments internationaux, s'est investi dans le renforcement de son cadre juridique grâce à la promulgation d'une loi sur la lutte contre le blanchiment d'argent, loi qui répond aux exigences des instruments internationaux en la matière et tient en compte les quarante recommandations du Groupe d'action financière international (GAFI) concernant le blanchiment des capitaux. D'autre part, la complexité du phénomène du blanchiment, qui constitue dans ses dimensions avancées un défi nouveau et inquiétant pour de nombreux pays, a renforcé la conviction du Maroc de l'importance de développer la coopération internationale dans les domaines juridique et judiciaire, a-t-il dit.