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Nappes phréatiques : La stratégie de Nizar Baraka pour préserver un précieux capital hydrique du Royaume
Publié dans L'opinion le 07 - 11 - 2021

Parmi les enjeux prioritaires évoqués par M. Nizar Baraka lors de son premier oral à la Chambre des Représentants, la sauvegarde et la restauration des réserves hydriques souterraines revêtent une importance stratégique pour le Royaume.
Lundi dernier, le nouveau ministre de l'Equipement et de l'Eau, M. Nizar Baraka, a exposé sa vision concernant l'en jeu de gestion des ressources hydriques, lors d'une séance de questions orales à la Chambre des Représentants consacrée à la thématique de l'eau.
Durant son premier grand oral, le leader de l'Istiqlal a évoqué les acquis du Maroc, mais a également expliqué les défis qui se profilent dans ce domaine vital. M. Nizar Baraka a souligné que la position géographique du Royaume ainsi que son climat le positionnent parmi les pays dont les ressources hydriques sont limitées et fragilisées par les impacts des changements climatiques.
« Il existe une disparité spatiale et temporelle qu'il faut prendre en considération. Il y a eu par exemple près de 57 milliards de m3 de pluie en 1963 alors que l'année 1993 n'a enregistré que 5 milliards de m3. C'est dire les différences importantes de pluviométrie annuelle qui caractérisent notre pays », a tenu à rappeler le ministre de l'Equipement et de l'Eau.
Les changements climatiques
« La moyenne admise ces dernières années est de 20 à 22 milliards de m3 de pluie par an. Nous considérons actuellement que nous disposons d'une moyenne de 606 m3 d'eau par habitant, mais ce chiffre peut s'avérer trompeur, car la réalité est différente : au niveau du bassin du Loukkos par exemple, nous avons 1200 m3 par habitant, alors que dans le bassin de Bouregreg, nous ne dépassons pas 141 m3 par habitant. Là encore, nous constatons les disparités importantes qui existent entre les différents bassins hydriques du pays », a souligné M. Nizar Baraka qui a également tenu à rappeler que les indicateurs seront amenés à diminuer dans le futur à cause des impacts du changement climatique.
« Il est question d'une baisse entre 10 à 20% à l'horizon 2030 et entre 40 à 50% à l'horizon 2050. C'est pour cela que nous sommes passés de la rareté de l'eau à la pénurie hydrique structurelle dans certaines régions. Ce qui nous oblige à devoir affronter avec force ces changements et que nous travaillions ensemble pour relever ces difficultés et ces défis », a précisé le ministre.
Nappes phréatiques en danger
« Dans les années 80 et 90, nous avions encore des nappes phréatiques dont les ressources étaient importantes. C'est grâce à l'utilisation de ces ressources que nous avons pu dépasser les épisodes de sécheresse qui avaient marqué cette période. Or, aujourd'hui, si nous étions obligés de revivre un autre épisode prolongé de sécheresse, nous serions en difficulté puisqu'il y a eu entretemps une exploitation excessive des nappes. C'est à cette éventualité que nous devons nous préparer en mobilisant toutes les ressources humaines et financières nécessaires pour anticiper, planifier et commencer à agir », a alerté M. Nizar Baraka.
Outre l'accélération de l'édification de nouveaux barrages et la multiplication des programmes de dessalement, le ministre a insisté sur la nécessité de préserver les eaux souterraines pour garantir la sécurité des réserves hydriques stratégiques. « Nous devons trouver les moyens de réalimenter les nappes phréatiques. Que ce soit pendant les périodes d'abondance pluviométrique qu'en prospectant les possibilités de recharges à l'aide d'eaux usées épurées », a expliqué M. Baraka.
Planification et engagement
« Parmi les 34 nappes phréatiques que compte notre pays, seules deux ont fait l'objet d'un contrat de nappe », a par ailleurs déploré le ministre de l'Equipement et de l'Eau en appelant à renforcer le travail collectif pour améliorer ce constat qui représente « un enjeu national ».
Parmi les chantiers prioritaires également mis en avant, celui de la réalisation des barrages collinaires « qui jouent un rôle important dans le développement local ». « Il y a un certain nombre de projets de barrages collinaires qui sont programmés, mais nous avons décidé d'ajouter 400 millions de dirhams pour augmenter le nombre de projets au vu de l'importance de ces ouvrages », a annoncé M. Nizar Baraka qui n'a pas manqué d'évoquer l'importance de la finalisation du Plan National de l'Eau.
« Il y a eu des efforts consentis par les précédents gouvernements pour mettre en place cette feuille de route qui doit établir la vision et la planification sur les prochaines trois décennies. Nous sommes actuellement en train de la finaliser pour que nous puissions la présenter dans les plus brefs délais possibles », a précisé la même source.
Souhail AMRABI
Repères
Stratégie Nationale de l'Eau
M. Nizar Baraka a annoncé que la Stratégie Nationale de l'Eau se focalisera sur le développement de l'offre, la gestion de la demande, la préservation des ressources en eau dans les zones vulnérables ainsi que la réduction des risques liés à l'eau. Il a également mis en avant l'importance d'un plan à long terme pour les bassins hydrauliques tout en mettant l'accent sur la nécessité d'une gestion environnementale intégrée de l'eau, une gestion participative décentralisée et une prise en compte de la valeur économique de l'eau.

Merja Zerga et eaux usées
La société britannique Biwater a récemment conclu un accord avec la Régie Autonome de Kénitra pour concevoir et construire une nouvelle installation de traitement des eaux usées à Moulay Bousselham. «L'objectif de ce projet est de protéger le lagon et la plage de Moulay Bousselham des eaux usées rejetées et de recharger la nappe phréatique», a indiqué un représentant de Biwater au Maroc. À noter que Biwater avait précédemment décroché un contrat pour concevoir et construire une nouvelle station d'épuration des eaux à Tarfaya.
L'info...Graphie
Agriculture
Utiliser les eaux usées traitées pour soulager la pression sur les barrages

Le Nouveau Modèle de Développement (NMD) a recommandé la généralisation du traitement et de la réutilisation des eaux usées et eaux pluviales, notamment pour combler les usages non-alimentaires. En particulier, il a recommandé de destiner la réutilisation des eaux usées traitées à la satisfaction des périmètres irrigués pour soulager, du moins partiellement, les pressions sur les barrages.
Pour ce faire, le NMD estime que la mise en place d'un cadre réglementaire approprié serait opportune pour permettre l'intégration effective des eaux traitées dans la planification de l'eau, de définir les responsabilités de prise en charge du traitement et des frais de suivi de la qualité des eaux usées traitées et de fixer les normes de réutilisation sécurisée et saine des eaux usées, conformément aux directives de l'OMS.
La même source estime qu'il serait judicieux d'ancrer progressivement chez les agriculteurs une approche d'adaptation dans les pratiques agricoles, et de reconsidérer les pratiques d'irrigation en encourageant la réutilisation des eaux usées épurées.

Restauration hydrique
Utiliser des eaux usées traitées pour recharger les nappes phréatiques

Un type majeur de gestion avancée des ressources hydriques est la recharge artificielle des nappes phréatiques, qui est une pratique visant à augmenter les volumes d'eau souterraine disponibles en favorisant, par des moyens artificiels, son cheminement jusqu'à l'aquifère.
Le but premier est le soutien aux nappes souterraines surexploitées. Les dispositifs classiques emploient des eaux de surface, notamment en raison de la disponibilité de cette ressource et de sa qualité. Elles peuvent être employées par infiltration, injection indirecte et injection directe. Cela dit, de plus en plus de pays prospectent les possibilités d'utiliser les eaux usées traitées dans la recharge artificielle des nappes phréatiques. « Ces pratiques de « recyclage » peuvent s'appliquer par infiltration directe dans l'aquifère (cas de l'Australie par exemple) ou infiltration indirecte avec un passage par le sol.
Appliquée dans certains pays (essentiellement autour du Bassin méditerranéen, en Australie et aux Etats-Unis), la réutilisation d'eau traitée n'est actuellement pas autorisée en France pour des finalités de recharge artificielle des aquifères, sauf en cas d'arrêté préfectoral spécifique », écrit Nathalie Dorfliger, directrice eau et environnement au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans un article du quotidien Libération.
À noter que ce type de dispositif doit être bien contrôlé afin de maîtriser les risques sanitaires liés à la présence de différents contaminants dans les eaux de recharge.

3 questions à Oussama Belloulid, docteur en ingénierie de l'eau
« Le principe d'utilisation des eaux usées épurées dans la recharge des nappes est étudié actuellement au niveau de certains projets à travers le monde »

Spécialisé en ingénierie de l'eau et assainissement, Dr Oussama Belloulid répond à nos questions concernant le déficit hydrique des nappes phréatiques du Maroc.
- Quelle est l'ampleur du déficit hydrique au niveau des nappes phréatiques marocaines ?
- Chaque année, nous prélevons 5 milliards de m3 d'eau à partir de la nappe phréatique, sachant que les précipitations et la fonte des neiges ne permettent de recharger cette nappe qu'à hauteur de 4 milliards de m3 environ. Ce qui fait qu'au niveau des nappes phréatiques s'accumule chaque année un déficit d'un milliard de m3. Ce constat s'explique par la surexploitation des eaux souterraines pour un usage dont 20% est dédié à un usage domestique et industriel et 80% dédié à l'agriculture.
- Quelles sont les zones dont les nappes phréatiques sont les plus touchées par la surexploitation ?
- Plusieurs régions sont touchées par la surexploitation des ressources hydriques souterraines. Cela dit, je pense que deux nappes sont particulièrement marquées par ce phénomène. Il y a la nappe phréatique profonde du Saïs dont le niveau a baissé à près de 90 mètres en dessous de son niveau naturel initial. La deuxième nappe, qui est également dans ce cas de figure, est celle de la région de Souss, région d'Agdal notamment, qui a vu son niveau naturel initial baisser de près de 70 m.
- Est-il possible d'utiliser les eaux usées traitées pour l'agriculture et recharger la nappe phréatique ?
- Grâce aux diverses filières de traitement et d'épuration des eaux usées qui existent, mais également de celles qui sont en cours de développement au niveau mondial, il est possible d'arriver à des niveaux très satisfaisants en termes de standards de réutilisation, notamment dans le domaine de l'irrigation. Le principe d'utilisation des eaux usées épurées dans la recharge des nappes est étudié actuellement au niveau de certains projets à travers le monde, mais il n'existe pas encore de standards et de cadres réglementaires bien définis..

Recueillis par S. A.


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