L'entrée sur scène de nouveaux acteurs dans le domaine de l'offre de soins "ne sera pas anarchique et sans restriction", mais elle sera régie par des règles juridiques précises et transparentes, a affirmé la ministre de la Santé, Mme Yasmina Baddou. L'acquisition du capital des cliniques et établissements similaires par des investisseurs ne relevant pas de l'ordre des médecins est une question intéressant, au fond, le rôle des cliniques privées et leur avenir dans le système de santé en vue d'améliorer l'offre de soins et en faciliter un accès équitable, a souligné Mme Baddou qui s'exprimait, samedi dernier à Rabat, lors d'un atelier national sur "les moyens d'acquisition du capital des cliniques et établissements similaires". L'actualisation de la loi 10-94 relative à l'exercice de la médecine et de ses textes d'application va dans ce sens, a-t-elle relevé, ajoutant que le choix proposé ne vise en aucun cas à nuire aux médecins privés ni à leurs cliniques, comme il n'affecte en rien ce qu'ils considèrent leurs intérêts privés. Les médecins étaient et resteront le "capital réel" du système de santé et l'Etat doit assumer la responsabilité de leur protection et leur assurer les garanties nécessaires aux niveaux éthique, déontologique et financier, a-t-elle estimé. "Il n'y a pas de réforme sans dialogue constructif et responsable avec les représentants des médecins", a-t-elle assuré, précisant que ce dialogue permettra de trouver un "terrain d'entente en conformité avec les orientations de l'Etat et respectant les intérêts légitimes" de ces professionnels. Par ailleurs, la ministre a rappelé le plan d'action 2008-2012 du ministère de la Santé qui a adopté une approche prospective et anticipative visant à concilier le citoyen avec le système de santé. Cette conciliation, a-t-elle poursuivi, doit passer par une harmonie et une complémentarité entre les secteurs public et privé et le développement des moyens technologiques pour assurer des prestations de qualité, tout en respectant les exigences de la carte sanitaire et des plans régionaux d'offre de soins. La réforme du système de santé s'inscrit dans le cadre des autres réformes structurantes en cours au Royaume depuis les années 1990 dans les différents domaines économique, politique et social, a-t-elle conclu. L'acquisition du capital des cliniques et des établissements similaires, ainsi que l'émergence d'autres acteurs sur la scène d'offre de soins constituent un axe primordial de la réforme en cours d'élaboration du régime juridique relatif à l'exercice de la profession de médecine, rappelle-t-on. C'est dans ce sens que des consultations ont été amorcées et un dialogue a été ouvert avec les représentants des médecins et des acteurs opérant dans le secteur de la santé ainsi qu'avec les représentants des administrations publiques concernées et les professionnels du secteur de la santé. Il s'agit également de trouver un terrain d'entente sur les mécanismes à mettre en oeuvre afin de contrôler la constitution du capital des cliniques, ainsi que l'immunisation et l'indépendance de la profession du médecin. Cet atelier national s'est fixé comme objectif d'examiner l'approche adoptée par le gouvernement dans la réforme de la loi 10-94 relatif à l'exercice de la profession de médecine, qui s'oriente vers le renforcement des réformes structurantes et institutionnelles adoptées par le Royaume dans divers domaines. Il a, également, été l'occasion pour les participants d'élargir le débat et rapprocher leurs points de vue autour d'une telle thématique qui a marqué le devant de la scène nationale, dans le sens de contribuer activement à la promotion des établissements hospitaliers privés, notamment au niveau de l'amélioration de l'offre de soins et la facilitation à leur accès.