Tandis que les partis politiques s'activent autour des prochaines élections, une majorité de citoyens manifeste son désengagement. Pauvreté, chômage, inflation : les priorités sociales semblent reléguées au second plan. Une enquête d'Afrobaromètre révèle un taux élevé d'abstention prévu et une perte de confiance envers les institutions, soulignant l'urgence de recentrer l'action publique sur les attentes citoyennes. Alors que les manœuvres électorales captent toute l'attention des partis, des voix s'élèvent pour alerter la majorité gouvernementale sur l'écart grandissant entre la classe politique et les préoccupations concrètes des citoyens. Dans un contexte marqué par une aggravation de la pauvreté, du chômage et de l'inflation, ces critiques appellent à un recentrage urgent sur les priorités économiques et sociales, loin des stratégies partisanes centrées sur l'agenda électoral proche. La publication d'une enquête d'Afrobaromètre vient rappeler avec force l'ampleur du malaise démocratique. Elle met en lumière une démobilisation politique inquiétante et une forte lassitude populaire face aux institutions représentatives. Selon ce sondage, plus d'un tiers des personnes interrogées, soit 34,1 %, affirment qu'elles ne participeront pas aux prochaines élections, et 11,4 % déclarent rejeter explicitement le vote. À cela s'ajoute un taux d'indécision élevé, 33,8 %, signalant une incertitude généralisée et un désintérêt croissant pour le processus électoral. Lire aussi : Veto américain à l'ONU : Un nouveau coup d'arrêt à la quête de cessez-le-feu à Gaza Seule une minorité de 20 % des sondés déclare vouloir se rendre aux urnes. Mais là encore, les intentions de vote sont extrêmement fragmentées. Aucun parti ne parvient à mobiliser un soutien significatif. Le Parti de l'Istiqlal arrive en tête avec 4 % des intentions, suivi par le Parti Authenticité et Modernité à 3,8 % et le Parti Justice et Développement au même niveau. Le Rassemblement National des Indépendants obtient 3,2 %, tandis que le Parti du Progrès et du Socialisme atteint 1,6 % et l'Union Socialiste des Forces Populaires 1,4 %. Les autres formations politiques recueillent des scores marginaux, révélant un éclatement du paysage partisan et une désaffection persistante. Plus préoccupant encore, la perception du processus électoral reste entachée de doutes. Près de la moitié des répondants estiment que les dernières élections ont été marquées par des irrégularités. Seuls 19 % jugent qu'elles se sont déroulées dans des conditions démocratiques satisfaisantes, tandis que 17 % considèrent qu'elles n'étaient ni libres ni transparentes. Ce tableau alarmant n'éteint pas pour autant l'attachement des citoyens aux principes fondamentaux de la démocratie. Environ trois quarts des personnes interrogées estiment que la désignation des dirigeants doit impérativement passer par les urnes. Par ailleurs, 57 % considèrent que le pluralisme politique est indispensable pour garantir un choix réel aux électeurs.