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À Alger, Joseph Aoun rappelle au monde que la réconciliation libanaise porte... la signature du Maroc
Publié dans Maroc Diplomatique le 31 - 07 - 2025

Quand l'histoire se décide à parler, elle ne chuchote pas, elle gifle, les slogans se taisent alors. Et ce 30 juillet à Alger, le claquement a résonné dans ces salons où l'on entretient les mirages de grandeur comme on polit des reliques imaginaires. En saluant le rôle historique du Maroc dans la réconciliation nationale libanaise, depuis le cœur même de la capitale algérienne, Joseph Aoun, invité d'honneur du régime, a signé un moment politique d'une ironie rare, aussi tranchant qu'un couperet. Et cela devant ses hôtes, en quête de prestige.
« Le Maroc a joué un rôle historique et décisif dans la réconciliation nationale libanaise. Nous n'oublierons jamais cette contribution fraternelle. » il l'a fait là où ça fait mal … au cœur même de la capitale algérienne. Il n'a pas eu besoin de hausser la voix. Ses mots ont traversé le silence feutré comme un rugissement, soulevant une brise glaciale sur les sourires figés de l'assistance.
Quand la mémoire résiste à la propagande
Le 30 juillet 2025 restera comme l'un de ces instants où la vérité déchire le vernis. À Alger, ville où le régime aime se contempler dans le miroir déformant de ses propres mythes, Joseph Aoun a jeté un pavé dans la mare. Devant un pouvoir qui s'auto-proclame « médiateur universel », champion autoproclamé de toutes les causes, gardien autodesigné des équilibres arabes, il a rappelé avec un calme dévastateur que la paix libanaise scellée à Taëf, en 1989, ne doit pas sa signature qu'à Riyad ou à Alger... mais surtout au Maroc.
C'est loin d'être un détail, c'est une déchirure dans le récit officiel. Car depuis des années, Alger s'échine à effacer ce nom de la photo, comme si la diplomatie marocaine était un intrus dans une histoire qu'elle a pourtant aidé à écrire. Ce n'était pas une formule polie. C'était une flèche décochée en plein centre d'un décor en carton-pâte.
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À écouter certains cercles algériens, l'Algérie serait l'accoucheuse exclusive de toutes les paix arabes, la sage-femme autoproclamée des réconciliations régionales. Mais la vérité a la peau dure, elle ne se plie pas aux communiqués, elle finit toujours par revenir, implacable. Et ce soir-là, à Alger, ce n'était pas le Maroc qui parlait. C'était l'histoire elle-même, passant par la voix d'un chef d'Etat étranger, pour rappeler que les récits fabriqués s'écrasent toujours sur les faits.
Souvenons-nous du Sommet de la Ligue arabe en 2022, où le régime avait orchestré une chorégraphie entière pour gommer la diplomatie marocaine des écrans et des discours. Un numéro de prestidigitation politique. Mais la magie a ses limites … tôt ou tard, quelqu'un tire sur le rideau. Ce 30 juillet, c'est Joseph Aoun qui l'a fait, et derrière le décor, on a vu apparaître ce que certains voulaient cacher : une signature rouge et verte sur la paix du Liban.
L'Accord de Taëf et la commission arabe
En octobre 1989, alors que le Liban était ravagé par quinze années de guerre civile, la Ligue arabe met en place une « commission tripartite » composée de l'Arabie saoudite, du Maroc et de l'Algérie pour rapprocher les factions libanaises.
Le Maroc joue un rôle clé en coulisses, offrant une médiation pragmatique entre chrétiens et musulmans et consolidant les compromis institutionnels qui feront consensus. L'Arabie saoudite accueille les négociations à Taëf, leur donnant une visibilité internationale. L'Algérie participe au cadre diplomatique, mais reste en retrait dans les arbitrages finaux. Le texte signé à Taëf redistribue les pouvoirs entre communautés, met fin à la guerre et inscrit dans la mémoire arabe la réussite d'une médiation collective... où la main marocaine fut déterminante, même si trop souvent passée sous silence.
Deux diplomaties, deux mondes
Ce rappel, lâché depuis Alger, a eu l'effet d'un phare brutal qui perce la nuit pour dévoiler ce que d'aucuns s'échinent à garder dans l'ombre. C'était comme si, au milieu du grand numéro de jonglerie diplomatique de la capitale algérienne, quelqu'un avait tiré d'un coup sec sur le rideau pour révéler la vérité nue : derrière la fumée et les effets de manche, il n'y avait pas de miracle, juste une mise en scène maladroite.
Ce n'est pas seulement une anecdote, mais une radiographie de deux mondes diplomatiques. D'un côté, le Maroc, qui travaille en profondeur, construit patiemment des ponts invisibles et laisse le temps cimenter ses succès. De l'autre, Alger, qui confond l'écho de ses slogans avec la portée réelle de son action, empile les communiqués comme des trophées et transforme chaque sommet en théâtre d'ombres où l'apparence se prend pour l'influence.
Quand Joseph Aoun a salué le Royaume sur le sol algérien, il n'a pas simplement évoqué un fait historique : il a ouvert la fenêtre et laissé entrer l'air frais. En quelques phrases calmes, il a mis en lumière cette constance marocaine qui n'a jamais eu besoin de roulements de tambours pour marquer des points. Et, ironie suprême, c'est sans hausser le ton qu'il a infligé la plus cinglante des leçons : rappeler à un voisin trop habitué à confondre l'agitation avec la diplomatie que les vrais résultats ne se maquillent pas. Il a, pour ainsi dire, renvoyé, comme un boomerang, toute la rhétorique algérienne à ce qu'elle est souvent … un écran d'illusions.
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Les applaudissements officiels ont été feutrés, comme un réflexe mécanique. Mais derrière les sourires crispés, la gifle, elle, a claqué. Pas sur les joues mais sur l'orgueil. Et son écho est monté jusque dans les couloirs du pouvoir, là où l'on sait pertinemment qu'un rideau de fumée, tôt ou tard, finit toujours par se dissiper.
La claque derrière le sourire
Cette sortie n'a rien d'un hasard et sa portée symbolique est tranchante. Elle tombe au moment précis où Alger s'épuise à se mettre en scène comme « pivot régional », tout en enfermant sa politique étrangère dans une obsession presque maladive : contrer le Maroc, même si cela exige de tourner le dos aux faits et de repeindre l'histoire à sa convenance. Et là, depuis Alger même, un chef d'Etat étranger vient rappeler calmement que la paix libanaise, celle qui a mis fin à quinze ans de guerre civile, porte la signature du Royaume. Rouge et verte.
Ce n'était pas un simple hommage, c'était un boomerang diplomatique lancé en pleine salle officielle. Une démonstration limpide que l'influence réelle ne se mesure pas au nombre de micros alignés ni aux décibels des communiqués, mais à ce qui reste gravé dans la mémoire des peuples. Le contraste était cruel : la vérité historique traversant sans effort les murs épais des récits officiels comme une lame dans du papier.
Il faut le dire, c'était une leçon magistrale livrée sur scène, à domicile. Joseph Aoun a rappelé, sans le formuler, que la légitimité diplomatique ne se fabrique pas avec des podiums et des slogans martiaux. Elle se gagne dans l'action, dans les résultats, dans la constance. C'est là que la différence saute aux yeux, le Maroc fait, Alger parle. L'un tisse des ponts invisibles, l'autre collectionne les micros et les caméras. D'un côté, une diplomatie de terrain et de patience ; de l'autre, une diplomatie de décor et de décibels.
Et ce n'est pas nouveau. Du dialogue inter-libyen à la médiation discrète sur Jérusalem, le Maroc s'est toujours imposé par l'efficacité des actes, jamais par le vacarme. Cette fois encore, il n'a eu besoin ni de communiqué, ni de grandiloquence. Dans les chancelleries, tout le monde a compris le message. Parfois, un silence bien placé gifle plus fort que mille discours.
À Rabat, il n'a pas fallu de réaction officielle. Juste un sourire. Celui d'un Royaume qui avance quand d'autres s'agitent, et qui sait reconnaître une victoire diplomatique... surtout quand elle s'offre à lui sur un plateau, avec micro et caméra, en plein cœur d'Alger.


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