Les batailles judiciaires autour des accords commerciaux entre le Maroc et l'Union européenne révèle une réalité politique difficilement contournable : Rabat reste pour Bruxelles un partenaire stratégique incontournable, tandis que les tentatives du Front Polisario et de son parrain algérien pour entraver cette coopération apparaissent de plus en plus comme des manœuvres stériles, relayées par des réseaux associatifs européens marginalisés. Depuis plusieurs années, l'Algérie et le Polisario exploitent le levier judiciaire européen, en s'appuyant sur des ONG se revendiquant de la société civile, pour contester la légalité des accords agricoles et de pêche conclus entre Rabat et Bruxelles. Leur objectif est clair : saborder un partenariat d'exception qui s'est construit sur des décennies de coopération économique, politique et sécuritaire. Cette stratégie repose sur une instrumentalisation du droit européen afin d'imposer une lecture biaisée de la question du Sahara. Elle traduit l'isolement croissant du Polisario sur la scène internationale, réduit à chercher dans les prétoires européens un substitut à la diplomatie perdue. L'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne du 4 octobre 2024, annulant l'accord de pêche et imposant un étiquetage distinct pour les produits originaires du Sahara, a ouvert une brèche juridique. Mais loin de céder à la pression, les institutions européennes ont rapidement affiché leur volonté de préserver les échanges commerciaux avec Rabat. La Commission a ainsi proposé, dès juillet 2025, d'ajuster les accords afin de les rendre compatibles avec le droit européen, tout en maintenant la fluidité des flux commerciaux. Cette position traduit une double réalité : d'un côté, l'UE respecte ses procédures judiciaires ; de l'autre, elle ne peut se priver d'un partenariat avec le Maroc, essentiel tant pour la stabilité régionale que pour ses propres intérêts économiques et énergétiques. Lire aussi : Le premier partenariat vert que l'UE a signé avec un pays tiers a été avec le Maroc Une réaction politique unanime des Etats membres L'épisode a surtout donné lieu à un réflexe collectif inédit au sein des capitales européennes. En octobre 2024, immédiatement après l'arrêt de la Cour, les 27 Etats membres ont rappelé unanimement, et chacun à titre individuel, leur attachement indéfectible au partenariat avec le Maroc. Des réactions en cascade – de Paris à Berlin, de Madrid à Copenhague – ont souligné l'importance vitale de ce lien stratégique. Cette unanimité contraste avec les tentatives du Polisario de se présenter comme un interlocuteur légitime : aucun Etat européen ne soutient ouvertement ses thèses, et les voix critiques restent confinées aux marges militantes, souvent liées aux réseaux d'influence algériens. Face à ces développements, le Maroc a réitéré sa position intangible. Le Maroc a toujours déclaré qu'il ne conclut jamais d'accords qui porteraient atteinte à son intégrité territoriale. Ce principe constitue la ligne rouge de la diplomatie marocaine, au moment même où de nombreux pays – Etats-Unis, Espagne, Allemagne, pays africains et arabes – reconnaissent ou soutiennent la pertinence du plan d'autonomie comme solution réaliste et durable. La Commission européenne propose désormais un mécanisme de suivi afin de garantir que les retombées économiques des accords bénéficient directement aux populations locales. Si certaines modalités techniques restent floues, l'essentiel est ailleurs : Bruxelles admet la nécessité d'intégrer le Sahara dans la dynamique de partenariat avec le Maroc, tout en répondant aux contraintes juridiques de la Cour. Autrement dit, l'UE cherche à ajuster la forme sans remettre en cause le fond : l'ancrage stratégique de Rabat dans son voisinage immédiat et dans les grandes priorités européennes – sécurité, énergie, migrations, commerce. Au-delà des procédures, l'affaire révèle l'asymétrie des positions. Le Polisario et l'Algérie cherchent à entraver un partenariat structurant, mais n'offrent aucune alternative crédible. Le Maroc, au contraire, apparaît comme un acteur stabilisateur, porteur de solutions et adossé à une légitimité internationale croissante. Les capitales européennes l'ont bien compris : malgré les arrêts de la Cour, le cap reste inchangé. Rabat demeure un partenaire d'exception pour l'Europe, tandis que les manœuvres de déstabilisation s'enlisent dans un isolement diplomatique croissant.