Cette Monarchie marocaine qui dérange Le Monde Monsieur Le Monde, Laissez-moi vous dérouler maintenant des réalités politiques actuelles, fondées sur des vérités historiques factuelles, à travers une légitimité nationale constante, même si vous semblez les ignorer (consciemment ou inconsciemment), en les niant étrangement dans une série d'articles malveillante. Le Royaume du Maroc, sous le règne de Mohammed VI, vous dérange justement parce qu'il ne correspond pas à ce récit colonial que vous nourrissez sans l'avouer ; car sournoisement le faites-vous écrire par vos journalistes pantins. Depuis plus d'un quart de siècle, le Souverain a démontré par les actes avant le discours, qu'il n'était pas un « roi de l'absolutisme » comme le prétendent certaines plumes anti-marocaines, ni un souverain figuratif de privilèges, mais bien un Monarque constitutionnel, premier serviteur de son peuple, plus populaire que beaucoup de présidents de républiques dans les cinq continents. Le règne de Mohammed VI incarne une révolution tranquille et silencieuse, mais patente et multidimensionnelle : stabilité politique, réformes sociales, modernisation économique, ouverture culturelle, exploit diplomatique. Cette particularité monarchique multiforme, qui allie authenticité et modernité, bouscule les clichés : voilà pourquoi certains médias, héritiers d'une vision coloniale – dont vous prouvez être le meilleur représentant – préfèrent attaquer l'Homme plutôt que d'admettre la matérialité et l'intégralité de son œuvre jusqu'ici réalisée, dans une continuité dynamique et agissante, qu'il soit aussi présent et mouvant devant les caméras que par le passé, ou actif et discret dans l'action, loin des projecteurs. Je crois vous l'avoir expliqué suffisamment au premier chapitre. Monsieur Le Monde, En vous attaquant à la personne du Roi Mohammed VI et son règne, vous vous mettez le doigt dans l'œil. Pourquoi ? Voici la réponse dans l'extrême concision possible : en insinuant une supposée fragilité du système monarchique marocain, vous occultez totalement les véritables réalités légitimes de la monarchie marocaine, signalées en prélude. Car le Maroc est une monarchie d'exception dans le monde arabe et en Afrique. Ce n'est pas un slogan, mais un constat que confirment aussi bien l'histoire longue que les réalisations contemporaines. Je vous en donne trois caractéristiques fondamentales : Primo, il s'agit d'une monarchie enracinée dans l'histoire et la légitimité. Le Royaume du Maroc ne s'est pas bâti sur les ruines d'un empire colonial, ni sur un coup de force militaire. Sa monarchie est l'une des plus anciennes du monde encore en exercice, après celle du Japon, et donc avant le Royaume-Uni d'Angleterre, avec une continuité dynastique ininterrompue depuis plus de douze siècles. Secundo, cette longévité n'est pas un hasard et ne tombe pas du ciel : elle s'appuie sur une double légitimité – à la fois religieuse (Commanderie des Croyants), historique (descendance prophétique et rôle central dans la résistance face aux empires étrangers). Elle est consolidée ensuite par un fondement juridico-politique moderne que constitue la Constitution de 2011. La plus évoluée de toutes les lois fondamentales du pays depuis 1962. Tercio, contrairement à d'autres régimes de la région, où l'autorité repose sur la force ou sur des constitutions importées, le Maroc a construit un modèle où la monarchie est à la fois institution garante de stabilité et moteur d'adaptation. Et c'est dans le cadre des trois attributs précités de la Monarchie marocaine que Mohammed VI se confirme comme un souverain d'exception, à l'instar de son grand-père en son temps, répondant aux défis du troisième millénaire, depuis les « révolutions » baptisées « le printemps arabe ». Des révolutions sinon engendrées, du moins encouragées par des puissances occidentales en 2011, ayant balayé brutalement des régimes nord-africains (Tunisie, Egypte, Libye) pourtant soutenus auparavant par ces dernières, mais épargnant le Maroc en le survolant, tel un orage impuissant devant la force de résistance d'un roi et d'un peuple. Monsieur Le Monde, Mohammed VI n'est pas un roi figuratif ni un souverain de privilèges. Mais plutôt un chef d'Etat qui règne et gouverne, au-dessus des partis politiques. Des partis participant démocratiquement à la gouvernance des affaires publiques. Et dans ce système politique le Roi ne travaille pas vaille que vaille, il agit et réagit dans la responsabilité et l'efficacité. Tel un arbitre de football qui court, accomplissant son rôle à la sueur de son front, à l'instar des 11 joueurs sur le terrain. Ainsi, le Roi au Maroc contrôle-Il vigilamment le match politique démocratique au Maroc en sifflant, distribuant des cartons jaunes ou rouges, faisant ainsi des contents et des mécontents. Cette métaphore n'est pas de mon invention. Elle émanait du Père du Souverain à qui vous avez arrogamment dédié vos désobligeants articles de presse. J'ai nommé feu Hassan II, que Dieu ait son âme. Depuis son accession au Trône en 1999, Mohammed VI a profondément transformé l'image et la fonction du monarque : Il s'est manifesté d'emblée comme le plus proche des citoyens parmi les responsables l'Etat et les élus de la nation, de l'aveu de tous. Multipliant les visites dans les villages les plus reculés, et plaçant l'action sociale au cœur de son règne, en y relevant la barre très haut. D'où la courbe d'une popularité sans cesse ascendante. Et l'amour de son peuple est au-dessus de tout éloge. Ses choix ne traduisent pas une logique de privilège ou de distance, mais une volonté de moderniser la monarchie en l'ancrant dans la proximité. Le Roi Mohammed VI a donné à la fonction royale une dimension de paternité sociale et économique que vous ne semblez pas vouloir comprendre encore, rompant avec les représentations archaïques que certains journalistes, à l'image de vos écrits, cherchent encore à projeter. Et quand je vous parlais d'une révolution aussi tranquille que silencieuse, les deux épithètes ne sont pas exagérées. En un quart de siècle, le Maroc a changé de visage sous l'impulsion directe du Souverain sans manier la propagande et les slogans. En voici quelques signes à titre indicatif et non limitatif : D'abord, sur le plan social, la lutte contre la pauvreté et l'exclusion est devenue un axe prioritaire avec l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). Ensuite, sur le plan institutionnel, la réforme de la Constitution en 2011 a consacré une modernisation politique, renforçant le rôle du Parlement, du gouvernement et des instances de contrôle. Aussi, sur le plan culturel et identitaire, Mohammed VI a affirmé la pluralité du Maroc : reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle, réhabilitation du patrimoine juif marocain, valorisation des cultures régionales. Enfin, sur le plan religieux, il a consolidé un islam du juste milieu, tolérant et pacifique, exportant ce modèle jusqu'en Afrique à travers la formation d'imams et de prédicateurs. Ces quatre types de réalisations de Mohammed VI, ne sont que des intitulés d'œuvres d'Etat comme des titres d'ouvrages auxquels je consacrerai l'un de me six chapitres. Ce qui distingue le Maroc, et qui dérange certains milieux néocoloniaux en vous dérangeant vous-même au premier chef, c'est précisément cette synthèse réussie entre tradition et modernité : le Roi incarne la continuité de la nation, mais il est aussi le moteur d'une modernisation audacieuse. Cette capacité d'équilibre ne semble pas faire partie de votre alchimie. Parce qu'elle déjoue les caricatures habituelles : ni monarchie autoritaire figée, ni république instable sous perfusion étrangère, ni un autre quelconque régime politique dont on ne sait quelle dénomination formidable lui attribuer et combien d'épithètes lui accoler, allant des termes « populaire » à « révolutionnaire » en passant par le plus notoire celui de « démocratique ». Car, sachez-le, une bonne fois pour toute, la Monarchie marocaine n'a pas besoin de s'inventer des « attributs » pour se faire connaître, encore moins pour séduire. Ses slogans résident dans l'efficacité des paroles minimales et l'efficience des actions maximales. Monsieur Le Monde A la lumière de ce qui précède, le Maroc offre un modèle original dans la région : un pays africain et arabo-musulman capable de tracer son chemin propre, hors des schémas imposés. Il représente ainsi un modèle qui gêne les héritiers de la légende coloniale. C'est là que se trouve le cœur du problème. Votre gêne ne vient pas d'un prétendu immobilisme marocain, mais bien du contraire. Du contraire. Voulez-vous savoir pourquoi ? Je vais vous le dire, même si peut-être vous en savez plus long que beaucoup de vos associés néocolonialistes, mais que vous n'osez pas avouer : Premièrement, parce que le Maroc avance, il met en échec le vieux récit colonial qui le voulait dépendant, fragile, soumis. Deuxièmement, parce que le Roi incarne à la fois la légitimité historique et la modernité réformatrice, il rend caduques vos comparaisons simplistes avec d'autres pays de la région. Troisièmement, parce que cette monarchie a su s'imposer comme facteur de stabilité et d'innovation dans une région troublée, elle prive vos analyses d'un terrain fertile. Elle perturbe vos calculs en vous contrariant, elle vous déroute dans le brouillard de l'incertitude, rendant votre visibilité nulle envers le Maroc. Complètement nulle. Réparez donc votre boussole idéologique lorsque vous regardez vers le pays atlantico-méditerranéen le plus occidental de l'Afrique du Nord. Le Royaume du Maroc est reconnu à l'international comme puissance régionale émergente dans l'espace géopolitique maghrébin ne vous en déplaise. Il n'est donc pas anodin que des institutions internationales, des partenaires économiques mondiaux, des Etats africains et européens reconnaissent régulièrement le rôle stabilisateur et visionnaire de Mohammed VI. Le Maroc est aujourd'hui un pôle de confiance dans un environnement géopolitique marqué par les crises, les tensions et les conflits. Cette reconnaissance, qui émane d'acteurs pragmatiques et objectifs, contraste avec la posture idéologique que vous défendez. Ainsi, loin de l'image que vous cherchez à imposer, le Maroc sous Mohammed VI est l'incarnation vivante d'une monarchie d'exception : enracinée, réformatrice, ouverte, authentique et moderne à la fois. C'est cette réussite silencieuse qui, paradoxalement, nourrit la virulence de certains médias français encore prisonniers de leurs réflexes néocoloniaux. Et vous venez en tête de liste en leur prêchant d'exemple, hélas, Monsieur Le Monde. *Politologue, Historien