Il arrive parfois qu'un mot, à lui seul, condense une époque et résume un tournant. Pas besoin d'un long discours, ni d'un communiqué diplomatique calibré. Il suffit d'un souffle. D'un « Certainement. » Sobre, précis, imparable. Quand Massad Boulos lâche ce mot dans un entretien télévisé, en réponse à la question de savoir si les Etats-Unis comptaient ouvrir un consulat à Dakhla, le message dépassait de loin la simple formule. Un mot bref, mais lourd de signification politique, diplomatique et symbolique. Un « Certainement » qui résonne comme un « évidemment« . Car qui, aujourd'hui, oserait contester l'évidence d'un Sahara marocain que la réalité façonne, que le temps valide, que la raison scelle ? Derrière ce mot tout un échiquier bouge. Un mot bref, presque anodin, mais d'une densité politique rare. Derrière ce certainement, c'est tout un chapitre de diplomatie, de fidélité et de reconnaissance qui s'écrivait. C'était, en une syllabe, la réaffirmation d'un principe : le Maroc n'attend pas qu'on valide sa souveraineté, il la démontre. Il n'a jamais quémandé la reconnaissance, il l'a méritée. Et quand la légitimité devient un fait, les diplomaties les plus prudentes finissent toujours par dire « oui », du bout des lèvres, mais du fond du bon sens. Ce « oui » discret de Massad Boulos s'inscrit dans une continuité, celle d'un Maroc patient, confiant, imperturbable. Un Royaume qui ne revendique pas, mais qui convainc par la force tranquille des faits. Depuis des décennies, le pays avance sur le chemin de la reconnaissance internationale, non pas par la pression, mais par la persuasion du réel. Et chaque geste, chaque projet, chaque développement à Dakhla ou Laâyoune devient une page de cette démonstration par l'évidence … une cause juste finit toujours par s'imposer, non par la force, mais par l'évidence. LIRE AUSSI : Le Sahara au Conseil de sécurité : l'heure de la vérité diplomatique Faut-il le rappeler ? Massad Boulos n'est pas un diplomate ordinaire. C'est un Conseiller et une voix influente dans les cercles proches de Washington. Et lorsqu'il rappelle que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, actée en 2020 par l'administration Trump, n'a jamais été remise en question, il rompt avec la volatilité qu'on prête souvent à Washington. Les administrations passent, certes, mais les convictions d'Etat demeurent. Ni la Maison Blanche ni le Département d'Etat n'ont remis en cause ce cap. Mieux, les récentes déclarations de Boulos s'inscrivent dans une logique de consolidation tranquille, celle d'une continuité d'Etat qui dépasse les alternances politiques. Ce réalisme américain, froid en apparence mais constant dans le fond, épouse d'ailleurs, sans le dire, la logique marocaine, celle d'un pays qui bâtit la légitimité non par la parole, mais par les faits. Développement du Sahara, stabilité politique, croissance régionale, dynamisme diplomatique, tout concourt à rendre la position marocaine non seulement légitime, mais pragmatique, donc irrésistible. Car reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara, ce n'est plus un geste diplomatique mais un investissement dans la stabilité. Et les Etats-Unis, quand il s'agit de miser, misent sur ce qui dure. Or au-delà de la politique étrangère américaine, c'est la dimension morale et symbolique du message Royal que Boulos a tenu à souligner. Il y a, dans ses propos, une nuance rare c'est la reconnaissance de la noblesse du Roi Mohammed VI, notamment à travers son initiative de la main tendue à l'Algérie, geste d'une grandeur inédite dans un contexte régional souvent crispé. En saluant le geste Royal, il a touché un point cardinal de la diplomatie marocaine, cette élégance politique et cette grandeur tranquille qui ne s'abaisse jamais à l'animosité. La force du Maroc, c'est sa dignité. Et cette dignité trouve dans le Sahara non pas une querelle, mais une vérité nationale, un axe moral et géopolitique qui ordonne toutes les alliances. « Le dossier du Sahara marocain est le prisme à travers lequel le Maroc regarde le monde », disait le Souverain. Cette phrase, reprise de Washington à Bruxelles, a valeur de doctrine. Elle est la boussole d'une diplomatie lucide, l'épreuve de vérité pour tous ceux qui prétendent être les amis du Royaume. À travers elle, le Maroc mesure la sincérité des amitiés, la vérité des alliances, la profondeur des convictions. Il ne cherche plus les soutiens, il observe les comportements. La cause nationale n'est plus juste un test de loyauté, elle est le thermomètre moral du monde. Et le constat est plus que clair. Le Maroc ne conquiert pas, il s'impose par ses routes qui relient, ses ports qui rayonnent, ses partenariats qui prospèrent, et cette foi tranquille qui, à Dakhla comme à Rabat, fait de chaque pierre posée un symbole de souveraineté affirmée. Dakhla, vitrine du Maroc moderne L'ouverture d'un consulat américain à Dakhla dépasse, de fait, la simple formalité administrative, il est un symbole géopolitique. Elle cristallise une convergence stratégique, celle d'un Maroc stable, réformateur, visionnaire, et d'une puissance mondiale qui reconnaît dans le Royaume un partenaire fiable et singulier en Afrique du Nord. Dakhla, ville atlantique, carrefour de l'Afrique de l'Ouest et vitrine du Maroc moderne, incarne une stratégie bien plus vaste, celle d'un Royaume qui se projette dans le XXIe siècle avec assurance, connectant les continents, reliant les peuples et assumant son rôle de trait d'union entre le Nord et le Sud. C'est ainsi le symbole tangible d'un partenariat consolidé entre le Maroc et les Etats-Unis, fondé sur la confiance, la continuité et le respect mutuel. Et dans ce miroir qu'est Dakhla, c'est tout un pays qui se reflète, un Maroc sûr de lui, fort de sa légitimité, ancré dans l'Histoire mais projeté vers l'avenir. Dakhla n'est plus un point sur la carte, c'est un phare sur l'Atlantique. Et quand l'Amérique y pose son regard, c'est qu'elle a compris que l'avenir, lui aussi, se conjugue au Sud. La présence américaine viendra confirmer ce que la réalité a déjà prouvé : le Sahara marocain n'est pas un dossier en suspens, mais une région en mouvement, structurée, prospère, ouverte sur le monde. La diplomatie, elle, ne fait que suivre le développement. C'est dire quà Dakhla, demain ou après-demain, un drapeau américain flottera peut-être sur un bâtiment flambant neuf. Ce sera plus qu'un geste diplomatique, ce sera un acte de reconnaissance, celui d'un monde qui comprend enfin que le Maroc n'a pas seulement raison d'un point de vue politique, mais d'un point de vue historique, moral et humain. Bien sûr, la prudence s'impose. Entre l'intention et l'acte, entre la parole et la pierre, la diplomatie trace son chemin avec lenteur. Mais ce qui compte, aujourd'hui, c'est que le cap demeure le même, celui d'un Maroc serein dans sa légitimité, constant dans sa diplomatie, et fidèle à sa Vision Royale d'un Maghreb réconcilié et d'une Afrique confiante en son destin. Les sceptiques du passé, aujourd'hui, se font plus discrets. Les voix qui doutaient, désormais, observent avec un mélange d'admiration et d'intérêt. Le Royaume, avec sa douceur ferme et son art du temps long, a prouvé que la vérité diplomatique, comme la lumière, finit toujours par percer les nuages. Car au fond, cette affaire de consulat n'est pas seulement américaine. Elle est marocaine. Profondément. Alors, oui, Massad Boulos a dit « Certainement ». Mais derrière ce mot, il y a tout un Royaume qui sourit, celui d'un Maroc qui n'attend plus qu'on le reconnaisse, parce qu'il est devenu impossible de l'ignorer.