Selon le Centre égyptien Al-Ahram, Washington prépare une initiative majeure autour du Sahara, marquant un appui croissant au plan marocain et un isolement accru du régime algérien. Une nouvelle dynamique semble s'esquisser autour du dossier du Sahara marocain, alors que la communauté internationale s'apprête à examiner le renouvellement du mandat de la Minurso dans les prochaines heures. Selon une analyse publiée par le Centre égyptien Al-Ahram d'études politiques et stratégiques, les Etats-Unis auraient introduit une initiative inédite susceptible de redéfinir les contours du processus onusien et de renforcer la position du Maroc sur la scène diplomatique. L'étude souligne que ce projet américain, décrit comme « sans précédent », ne se limite pas à un simple ajustement du mandat de la mission onusienne, mais vise à enclencher une approche globale, plus pragmatique, pour mettre fin à un conflit artificielle vieux de plusieurs décennies. D'après Al-Ahram, cette initiative reflète la volonté de Washington de tourner la page des solutions irréalistes et de replacer le plan d'autonomie proposé par le Maroc au cœur des discussions internationales comme base sérieuse et crédible. Ce repositionnement consisterait à orienter la mission onusienne vers la mise en œuvre de ce plan, en limitant la durée du mandat à trois mois, afin d'accélérer le processus de règlement politique. Lire aussi : Que cache l'isolement imposé par le Polisario à Tindouf ? L'étude précise également que la proposition américaine invite les parties à engager des négociations directes et sans conditions préalables, tout en plaçant la stabilité régionale et la coopération sécuritaire au cœur de la démarche. Cette orientation traduit, selon le centre, une convergence grandissante entre Washington et plusieurs capitales européennes, dont Paris, Londres, Madrid et Berlin, qui considèrent le plan marocain d'autonomie comme la seule voie réaliste vers une solution durable. Alger piégée par sa propre stratégie Le centre souligne cependant que cette nouvelle orientation américaine place Alger dans « une posture délicate ». Attachée à son discours traditionnel sur l'autodétermination, l'Algérie cherche parallèlement à préserver ses liens économiques et sécuritaires avec Washington. La source rappelle qu'Alger a récemment signé un accord de coopération avec le Commandement américain pour l'Afrique (Africom) et proposé l'ouverture de ses gisements de lithium aux investisseurs américains. Une stratégie qualifiée de « double détente », illustrant la difficulté pour le régime algérien de maintenir son alignement idéologique tout en répondant à ses impératifs économiques. Selon le Centre égyptien, cette posture s'inscrit dans un contexte où les Etats-Unis adoptent une approche mêlant incitations et pressions. L'analyse évoque que Washington envisagerait de proposer d'importants investissements économiques à l'Algérie, ainsi que la création d'une zone de libre-échange bilatérale en cas d'ouverture des frontières et de reprise des échanges. Pragmatisme marocain Dans cette configuration, le Maroc apparaît comme l'acteur central d'un équilibre régional. Le rapport égyptien estime que « le réalisme et la crédibilité du plan marocain s'imposent progressivement au sein du Conseil de sécurité », et que la prochaine résolution pourrait en reconnaître la pertinence en tant que base de règlement. Une telle évolution renforcerait le rôle de Rabat dans les futures négociations, tout en marginalisant davantage le groupe séparatiste du Polisario. En définitive, le Centre Al-Ahram voit dans cette initiative américaine le signe d'une recomposition profonde des rapports de force au Maghreb. Le Maroc, porté par la légitimité de son approche et la constance de sa diplomatie, consolide sa position comme pilier de stabilité, tandis que le régime algérien se trouve fragilisé par ses contradictions internes et son isolement croissant. Un tournant semble ainsi s'amorcer, plaçant la vision marocaine du Sahara au cœur d'un consensus international en gestation.