C'est la plus grave crise diplomatique que le Conseil de Coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) ait connue depuis ca création en 1981… Ce lundi matin 5 juin, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, en plus de l'Egypte, ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar, avec fermeture des frontières terrestres et maritimes. L'Arabie Saoudite, plus tard suivie par les autres pays, a pris cette décision pour « protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme », selon un diplomate saoudien de haut rang, qui ajoute que son pays « a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (...) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté… Le Qatar accueille divers groupes terroristes pour déstabiliser la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daech et Al-Qaïda ». Mais il y a une autre raison, plus sérieuse pourrait-on dire... Selon Riyad, Doha soutient aussi « les activités de groupes terroristes soutenus par l'Iran dans la province de Qatif (est) », et on connaît les très tumultueuses relations qui prévalent depuis plusieurs années entre l'Arabie Saoudite sunnite et l'Iran chiite. Ce que les monarchies du Golfe reprochent au Qatar est sa proximité avec la confrérie des Frères musulmans et aussi le fait que Doha, par la voix de son émir Tamim Bin Hamad al Thani, se soit élevé souvent élevé ces dernières semaines contre la violence anti-iranienne et aussi contre le président Donald Trump, qui était accueilli en grand ami par Riyad voici juste une dizaine de jours. Et de fait, les diplomates qataris ont 48 heures pour quitter leurs postes dans le Golfe. Les compagnies aériennes Etihad et Flydubai ont annoncé la suspension de tous leurs vols vers et en provenance du Qatar. Pour sa part, le Qatar a dénoncé dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères des mesures « injustifiées » et « sans fondement ». Pour Doha, ces mesures ont un « objectif clair : « placer le Qatar sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté » et est « totalement inacceptable ». Et donc, Doha « entreprendra les mesures nécessaires pour mettre en échec les tentatives d'affecter sa population et son économie ».