Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) recommande l'adoption d'un «Small Business Act» et l'accélération de la mise en œuvre d'un dispositif de financement et d'accompagnement dédié aux très petites et petites entreprises. Cette recommandation s'inscrit dans le cadre d'une étude publiée par le CESE, élaborée à la suite d'une saisine de la Chambre des conseillers et intitulée «les défis des micro, très petites et petites entreprises au Maroc : croissance, modernisation et développement», indique le Conseil dans un communiqué. Ainsi, ladite étude met en évidence le rôle structurant des micro, très petites et petites entreprises (micro/TPE/PE) qui constituent une composante essentielle du tissu entrepreneurial national, tant par leur poids démographique que par leur contribution sociale majeure à l'emploi, explique la même source. Les micro/TPE/PE constituent l'ossature du tissu entrepreneurial national, représentant plus de 98% des entreprises formelles dotées de la personnalité morale et assurant 56% des emplois déclarés dans le secteur privé. Les mouvements de régression restent fréquents, particulièrement en période de crise, avec près de 15 658 défaillances enregistrées en 2024, presque toutes concernant des TPE. Un train de mesures pour renforcer la résilience et la croissance des micro/TPE/PE Le CESE considère que les micro/TPE/PE nécessitent une approche intégrée, combinant le renforcement de leurs capacités internes et l'amélioration de leur environnement externe. Le Conseil recommande de regrouper l'ensemble des dispositifs de soutien des micro/TPE/PE au sein d'un cadre normatif unique, en accélérant la mise en place du small business act et de confier à une instance nationale indépendante la mission de suivi et d'évaluation des politiques publiques en faveur des micro/TPE/PE. Il appelle à assurer un déploiement territorial des mesures en mettant en place, en particulier, une cartographie nationale des besoins régionaux, aux fins de garantir la cohérence et l'efficacité des dispositifs, à élargir l'offre de formation destinée aux porteurs de projets. Il appelle aussi à intégrer le développement des compétences entrepreneuriales et managériales dans les cursus scolaires et dans ceux de la formation professionnelle. Le CESE suggère, en outre, de renforcer l'accès au financement en tenant compte des spécificités de chaque catégorie d'acteurs (micro-entreprises, TPE/PME, startups), notamment en accélérant la mise en œuvre du dispositif de soutien dédié aux petites et moyennes entreprises prévu par la Charte de l'investissement. Il plaide aussi pour un plan national intégré d'accompagnement non-financier, structuré autour du small business act, combinant services de proximité, partenariats avec des acteurs qualifiés et formats modulables de soutien. L'institution plaide aussi pour la lutte contre la concurrence déloyale de l'informel et en accélérant la simplification et la digitalisation des procédures.