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Echec scolaire et immigration : «L'école a aussi ses propres mécanismes de ségrégation» [Interview]
Publié dans Yabiladi le 14 - 03 - 2019

Pour le sociologue Mathieu Ichou, spécialiste de l'immigration, les conditions sociales et les trajectoires scolaires des enfants d'immigrés sont marquées par une grande diversité. La «deuxième génération» constitue en effet un groupe très hétérogène.
Mathieu Ichou est chargé de recherche à l'Institut national d'études démographiques (INED) depuis 2015, où il est membre des unités Migrations Internationales et Minorités (MIM) et Démographie économique. Il est notamment l'auteur de l'ouvrage «Les enfants d'immigrés à l'école. Inégalités scolaires, du primaire à l'enseignement supérieur» (Puf, 2018).
Comment expliquer que l'échec scolaire touche plus les enfants d'immigrés que ceux de natifs ?
L'explication principale des moins bonnes trajectoires scolaires des enfants d'immigrés est d'ordre social : les immigrés en France sont plus souvent défavorisés d'un point de vue économique et ont des niveaux de diplôme moins élevés en moyenne que les natifs. De ce fait, les enfants des premiers réussissent en moyenne moins bien à l'école que ceux des seconds.
Quelles sont les caractéristiques communes que vous avez relevées dans l'environnement familial et social des enfants d'immigrés ?
C'est la diversité plus que l'homogénéité qui frappe quand on observe finement les conditions sociales et les trajectoires scolaires des enfants d'immigrés. Bien plus qu'un groupe uniforme, la «deuxième génération» constitue un ensemble très hétérogène. Si je devais définir une caractéristique commune à la plupart des familles immigrées que j'ai rencontrées (ou qu'on retrouve dans les enquêtes statistiques), ce serait les fortes attentes des parents quant à la réussite scolaire de leurs enfants.
Mathieu Ichou, chargé de recherche à l'INED
Quelles trajectoires avez-vous principalement observées dans le parcours scolaire de ces enfants ? Y a-t-il des différences selon les origines ethniques des parents ?
Encore une fois, les différences sont importantes dans les trajectoires scolaires des enfants d'immigrés. Cette diversité recoupe partiellement des différences d'origine des élèves. Certains groupes ont des parcours moins favorables que les enfants de natifs des mêmes milieux sociaux : c'est le cas notamment des enfants d'immigrés turcs et des pays du Sahel. D'autres groupes, en revanche, ont de meilleures scolarités que les enfants de natifs comparables : c'est surtout le cas des enfants d'immigrés d'Asie du Sud-Est. Entre ces deux pôles, les élèves dont les parents sont nés au Portugal ou dans un pays du Maghreb occupent, en moyenne, une position intermédiaire. Mais, au-delà même de ces différences entre groupes, les variations les plus fortes sont observables au sein de chacun de ces groupes d'origine.
Que traduisent ces disparités entre enfants d'immigrés et ceux de natifs ? Que nous disent-elles sur la société française, notamment au regard du principe de l'égalité des chances ?
Un des effets néfastes à la scolarité des enfants d'immigrés qui se déroule dans la société française, comme dans d'autres pays d'immigration, est lié à la ségrégation scolaire. Elle résulte de mécanismes ségrégatifs hors de l'école avec la ségrégation résidentielle. Mais il y a aussi des mécanismes de ségrégation propres à l'école. Par exemple on les voit dans la façon dont les élèves sont répartis entre les classes – avec des conséquences négatives pour les enfants d'immigrés.


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