Le Parti des travailleurs (PT) algérien a exprimé son rejet catégorique de toute normalisation avec Israël, y compris sur la base de la solution à deux Etats, estimant qu'un tel processus constituerait un déni du droit au retour des Palestiniens et une trahison de leurs luttes. Cette prise de position intervient en réaction implicite aux récentes déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, qui a affirmé, dans un entretien au journal français L'Opinion, que l'Algérie serait prête à normaliser ses relations avec Israël si un Etat palestinien pleinement souverain était établi. Dans un communiqué consulté par Barlamane.com, le Parti des travailleurs, formation de gauche d'inspiration trotskiste, a souligné que l'histoire militante de l'Algérie contre le colonialisme de peuplement «devait rester le fondement de ses engagements internationaux.» Rappelant que l'Algérie n'avait jamais entretenu de relations avec le régime d'apartheid sud-africain avant sa chute, le parti a mis en garde contre «les visées américaines, israéliennes et émiraties dans la région du Maghreb et du Sahel, perçues comme une menace directe pour la stabilité et la sécurité régionales.» Affirmant l'intangibilité du soutien algérien à la cause palestinienne, le parti a insisté sur l'impossibilité de tout changement de position officielle : «La position de l'Algérie est ferme et inébranlable depuis 1946. Nous ne reconnaîtrons jamais un Etat occupant, coupable de crimes contre l'humanité et de génocide contre le peuple palestinien.» Il a, en outre, exhorté les autorités à accélérer l'envoi d'une aide humanitaire d'urgence à Gaza, comprenant des hôpitaux de campagne, des médicaments, des équipements, des vêtements d'hiver et des denrées alimentaires, en signe de solidarité concrète avec la population assiégée. Rejetant catégoriquement la solution à deux Etats, le parti a qualifié cette approche d'«illusion diplomatique», rappelant qu'Israël a lui-même déclaré son refus de toute souveraineté palestinienne, y compris dans le cadre des accords d'Oslo. Il a également dénoncé l'alignement de Washington sur cette position, accusant l'administration américaine de soutenir tacitement les opérations militaires israéliennes en Cisjordanie et à Gaza Dans ce contexte, le Parti des travailleurs a salué la position de l'Egypte et de la Jordanie, dont les gouvernements, sous la pression de leur opinion publique, s'opposent à tout déplacement forcé des Palestiniens du territoire. «Toute tentative de normalisation est un acte de compromission criminelle visant à légitimer un Etat qui a perdu toute légitimité aux yeux des peuples du monde», a encore noté le parti. Le communiqué s'est également attardé sur les exactions israéliennes en cours, dénonçant les frappes incessantes contre Gaza et le Liban ainsi que la répression accrue en Cisjordanie, en particulier à Jénine et Tulkarem. Il a accusé Israël de bafouer les cessez-le-feu et de mener des opérations de destruction massive sous la protection diplomatique de Washington. Enfin, le Parti des travailleurs a exhorté l'Algérie à rejeter et criminaliser toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens, appelant à renforcer l'unité des factions palestiniennes face aux offensives israéliennes. «La seule voie vers la libération demeure la résistance et l'affirmation du droit inaliénable du peuple palestinien à l'autodétermination», a-t-il conclu. Cette position rejoint celle de la principale formation islamiste du pays, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a exprimé ses réserves à l'égard des déclarations du président Tebboune. Le parti a mis en garde contre les pressions internationales destinées, selon lui, à entraîner l'Algérie dans un processus de normalisation, réaffirmant que le peuple algérien reste unanimement opposé à toute reconnaissance d'Israël. À l'inverse, plusieurs partis de la majorité présidentielle ont salué la sortie du chef de l'Etat, à l'instar de Jil Jadid et du Front de libération nationale, qui estiment que Tebboune a voulu adresser un message au monde occidental tout en sachant que la perspective d'une reconnaissance d'Israël reste hautement improbable, Tel-Aviv refusant toute discussion sur un retour aux frontières de 1967.